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    Le Messager d'Afrique depuis Ouagadougou
      Article : La fuite du général Gilbert Diendéré
      Politique
      1
      30 septembre 2015

      La fuite du général Gilbert Diendéré

      Le camp Naba Koom, quartier général du désormais défunt régiment de sécurité présidentielle (RSP) est maintenant sous la coupe des forces armées nationales (FAN) du Burkina. Dès que le bombardement de ce camp a commencé le mardi 29 septembre 2015, le général Gilbert Diendéré a pris la poudre d’escampette. 

      afpfr: #Burkina Ougadougou: un civil passe devant des policiers postés sur la route menant à la garde présidentiel… pic.twitter.com/JVSyMb4Rlz

      — Weld Bessid (@mauritaniafrica) September 30, 2015

          C’est aux environs de 15 heures que les forces armées nationales ont commencé le pilonnage du camp Naba Koom II. Le général Gilbert Diendéré était présent lors des premiers pilonnages. Après une première frappe, la deuxième lancée depuis le camp Sangoulé Laminzana aurait effrayé le général Gilbert Diendéré. A ce moment-là, il décide avec un certain nombre de sa garde rapprochée de quitter le camp.

      #Diendere, en une semaine de chef d’État avec tenue d’apparat à fugitif dans une ambassade. Bein quelle décadence ! #Burkina

      — Oumar NDIAYE (@omzondiaye) September 30, 2015

      Pendant que le pilonnage continuait, le chef putschiste s’est rendu à l’ambassade des Etats-Unis. Il tente d’entrer en contact avec l’ambassadeur Tulinabo Mushingi. Ce dernier ne voulait recevoir personne. Ce choix s’explique par le fait qu’il ne voudrait pas d’attroupements autour de l’ambassade comme ce fut le cas lorsqu’il s’est rendu chez le Mogho Naba Baongho le lundi 21 septembre 2015.

      Après une quinzaine de minutes passées à ce niveau, alors que les FAN étaient à quelques centaines de mètres de là, il retourne sur ses pas. Certains hommes du FAN qui ont reçu l’information selon laquelle Diendéré se trouverait à l’ambassade aurait également appris que des snipers seraient positionnés. Dans un tel contexte et comme cette éventualité n’était pas prévue, ils n’auraient donc pas osé s’y approcher. Les gendarmes chargés de sécuriser l’ambassade des Etats-Unis n’étaient pas non plus assez nombreux pour arrêter Gilbert Diendéré.

      #Burkina > le général putschiste ds une ambassade, négociations pr sa remise aux autorités >> https://t.co/3QCAluz1Xu pic.twitter.com/tBbp9QKXMA

      — iTELE (@itele) September 30, 2015

      Mais bien avant le pilonnage, des riverains auraient aperçu des pick-up avec des éléments du RSP à bord qui tentaient de se diriger vers le siège de la télévision BF1 en empruntant le chemin qui longe l’ambassade des Etats-Unis avant de faire demi-tour. N’ayant pas eu accès à l’ambassade des Etats-Unis, le général Gilbert Diendéré se dirigea donc vers le nonce apostolique de Rome. Non loin de là, Gilbert Diendéré prend avec lui un homme de main et demande aux deux autres de se chercher.

       Extrait du communiqué du gouvernement: « Le général Gilbert Diendéré est retranché dans une représentation diplomatique. Des négociations sont en cours pour sa remise aux autorités de la Transition ».

      Posted by Tiga Cheick Sawadogo on mercredi 30 septembre 2015

      C’est ce qui expliquerait que l’un de ses véhicules ait été retrouvé devant le nonce apostolique de Rome. La dernière rumeur à Ouagadougou voudrait qu’il s’y trouve surtout que Gilbert Diendéré est reconnu pour assiduité à la messe de 5 heures du matin à l’église la Rotonde située à proximité de son domicile aux alentours du Conseil de l’Entente.

      M’Ba Michel a insisté sur le bilan: « aucune perte, ni du coté loyalistes, ni du côté des insoumis ». #Burkina #lwili

      — Yarga Justin (@y_jus) September 30, 2015

      Cependant, après les nombreuses publications sur le lieu où se trouverait le général publiée sur les réseaux sociaux, les autorités burkinabè auraient désormais fait preuve de sagesse en ne divulguant pas le lieu où se trouve le fugitif. La zone dans laquelle il a été aperçu pour la dernière fois, regroupe beaucoup d’enclaves diplomatiques. Il peut donc se trouver n’importe où.

       L’assaut des forces armées nationales n’a pas occasionné de victimes. Ce qui est une très bonne chose. Maintenant, j’…

      Posted by Gaoussou Nabaloum on mercredi 30 septembre 2015

      Le Président de la Transition burkinabè Michel Kafando a affirmé qu’il n’y avait aucune victime devant des journalistes ce mercredi 30 septembre 2015 au camp Naba Koom. Gilbert Diendéré craignait beaucoup de pertes en vie humaine.

      Kafando : « Sans pertes en vies humaines, ni du coté des loyalistes, ni du côté des insoumis » #Burkina #Lwili

      — Ludivine Laniepce (@ludilani) September 30, 2015

      Ce qui semble évident, c’est que beaucoup d’éléments du RSP avaient déjà rejoint le camp 11-78 sur la route Ouaga-Pô après l’échangeur de l’Est. Bien avant les bombardements certains en tenue civile, avec des tenues FAN ou toujours dans leur tenue habituelle. Apparemment, l’ordre serait de les laisser s’en aller parce que l’on suppose qu’ils aimeraient se rendre… au camp 11-78.

      Cependant, la question qui pose est de savoir comment Gilbert Diendéré a pu quitter le camp sans être arrêté alors qu’il était encerclé depuis le matin. Tous ceux qui ont tenté de traverser les principales voies menant au camp Naba Koom ce mercredi ont constaté qu’elles étaient occupées par les forces de sécurité obligeant les passants à emprunter de grands détours.

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      Article : Burkina : la véritable chute du général Diendéré
      Politique
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      30 septembre 2015

      Burkina : la véritable chute du général Diendéré

      C’est fini. Le mythe du général Gilbert Diendéré et du redoutable régiment de sécurité présidentielle (RSP) est tombé ce mardi 29 septembre 2015 après un assaut au camp Naba Koom II. Les Forces armées nationales (FAN) du Burkina ont utilisé la force pour mettre hors d’état de nuire l’ancienne garde présidentielle qui faisait des résistances face au mot d’ordre de démantèlement de cette structure.

      Les Burkinabè ont tout fait pour l’éviter, ils n’ont pas pu. Finalement, les deux sœurs armées, les Forces armées nationales (FAN) et le régiment de sécurité présidentielle (RSP) se sont affrontées. La signature de l’accord chez le Mogho Naba Baongho le mercredi 23 septembre 2015, le chef suprême des Mossi de Ouagadougou n’a servi à rien. Tous les traditionalistes savent que lorsqu’un accord n’a pu être résolu chez le chef, c’est la voie au non-retour. En général, celui a manqué sa parole en paiera le prix cher. C’est le cas pour le général Gilbert Diendéré dont les éléments ont été maîtrisés en seulement une soirée, une attaque.

      Naba Koom détruit à partir de Goughin

      Les Ouagalais ont entendu aux environs de 15 heures, les premiers coups de feu : deux tirs à l’arme lourde sans précision. Cinq minutes environ après, de nouveaux tirs ont été entendus dans le secteur : trois coups simultanés d’artillerie lourde. Par la suite, un riverain du quartier Kossyam confie avoir entendu quatre tirs d’armes lourdes. Après un moment de silence, à 18 heures, le général Gilbert Diendéré s’exprime sur les antennes d’une radio locale appelant ses hommes à déposer les armes. Mais les FAN ont continué le bombardement. Notre témoin rapporte quatre coups successifs d’armes lourdes. A ce moment-là déjà, la situation était sous contrôle des FAN. Le RSP était vaincu. Les FAN ont pris le soin d’encercler le camp pour empêcher des fuites avec des armes surtout.

      « Le bilan des opérations sera ultérieurement établi », annonce le communiqué. Aucun mot sur le général Diendéré #tweetprecedent #Burkina #lwili

      — Dieudonné LANKOANDE (@Dieuson1) September 29, 2015

      Les habitants du quartier Goughin ont entendu des tirs depuis leur quartier notamment au camp Sangoulé Lamizana situé dans le quartier ouest de Ouagadougou.Qui tirait : les FAN ou le RSP ? Comment un champ de bataille qui se trouve à près d’un vingtaine de km peut être aussi ressenti dans ce quartier ? L’artillerie lourde utilisée a permis d’affaiblir et de neutraliser le camp Naba Koom. Cet armement permet d’attaquer à une grande distance et de façon précise. Beaucoup d’éléments s’étaient déjà rendus au camp 11-78, situé sur la route Ouagadougou-Pô comme l’a dit le général Gilbert Diendéré à une chaîne locale. En réalité, ils s’y étaient rendus bien avant l’attaque.

      L’ambassade des Etats-Unis ferme sa porte à Diendéré

      Pendant ce temps, son chef Gilbert Diendéré cherchait un point de chute. L’ambassade des Etats-Unis a refusé de le recevoir. Le diplomate américain Tulinabo S. Mushingi ne voulait pas d’incident diplomatique. C’est ainsi que le général a abandonné son véhicule pour se rendre par un autre moyen dans un autre endroit. Finalement, c’est chez le nonce apostolique de Rome au quartier Ouaga 2000 non loin du camp Naba Koom et du palais présidentiel qu’il aurait trouvé refuge.

      Osons espérer que les conditions sont à présent réunies pour la formation d’une armée unifiée et résolument républicaine. #lwili

      — Natama Jean-Baptiste (@natamajb) September 29, 2015

      Les FAN ont pris toutes les dispositions pour éviter des dégâts collatéraux en publiant plusieurs communiqués appelant les populations à rester loin du camp Naba Koom et du palais présidentiel. Apparemment, les dispositions prises ont permis d’éviter ou peut-être d’amoindrir les dégâts collatéraux.

      Le gouvernement à travers un communiqué a annoncé la prise de toutes les positions de l’ex-RSP.

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      Article : Le Conseil de l’entente aux mains des Forces armées du Burkina ?
      Politique
      0
      29 septembre 2015

      Le Conseil de l’entente aux mains des Forces armées du Burkina ?

      La capitale Ouagadougou est dans l’effervescence ce mardi 29 septembre 2015 avec notamment plusieurs embouteillages qui s’expliquent par le fait que la zone du Conseil de l’entente et du premier ministère est quadrillée par les Forces armées (FAN).

      Les Forces armées nationales (FAN) sont en train de prendre les choses en main. Après l’officialisation par le chef d’état-major général des armées le lundi 28 septembre du refus du régiment de sécurité présidentielle (RSP) de rendre les armes, l’armée nationale a pris les dispositions. Pendant cette journée, ceux qui s’approchaient près des camps militaires constataient un grand mouvement. Certains points sont occupés par les FAN. Des chars barrent, par exemple, l’entrée du Camp Guillaume Ouédraogo.

      « Le gouvernement procède à des accusations dangereuses » selon Djibril Bassolé sur France 24 #Burkina #lwili

      — Boukari Ouédraogo (@BoukariOued) September 28, 2015

      La présence est remarquable ce mardi 29 septembre 2015 dans une partie de l’ancienne « zone rouge », où toute manifestation était interdite par le gouvernement déchu de Blaise Compaoré. Des militaires sont arrêtés juste en face de l’ex-Assemblée nationale obligeant les Ouagalais à faire de grands détours. Ainsi, l’armée avait sous contrôle, la zone du premier ministère, de la télévision nationale.

      @FernandDdeh Selon @radiosomega : » le General Diendere est retranché avec un carré de fidèles  » à Nabaa Kom qui est encerclé #lwili
      — Thierry HOT (@Hotthierry1) September 29, 2015

      En plus de cela, les hommes de Pingrooma Zagré ont récupéré la zone de la radio nationale et du Conseil de l’entente où se trouve le domicile du général de brigade Gilbert Diendéré, le chef des putschistes. Ce qui explique les embouteillages dans plusieurs secteurs de la ville de Ouagadougou. Mais les volontaires adjoints de sécurité (VADS) accompagnés par la police municipale présents dans certains carrefours régulent la circulation.

      #Burkina: le bras de fer se poursuit entre putschistes et autorités https://t.co/L9DCGFncUB via @afrikatvnet pic.twitter.com/HpDB49MBCZ — Afrikatv (@afrikatvnet) September 29, 2015

      En une journée donc, l’armée semble avoir avancé d’un pas puisque la veille, bien qu’ayant quadrillé la zone du premier ministère de la télévision nationale, celle concernant la radio nationale et le Conseil de l’entente était gardée par quelques éléments du RSP reconnaissables à leur tenue de camouflage vert. Trois éléments à pied avec des kalachnikovs étaient au côté ouest de la radio nationale tandis que devant l’entrée des militaires du RSP étaient également installés. Les deux camps se regardaient.

      S’il y avait un combat, la messe était dite d’avance. Ils n’avaient aucun moyen pour ces derniers de faire face au char de l’armée nationale et à un véhicule mitrailleuse de la gendarmerie nationale.

      #lwili #Burkina : L’arrestation de Djibrill Bassolé confirmée pic.twitter.com/7JGTPlR5Re

      — La Régionale (@RegionaleInfo) September 29, 2015

      La psychose règne depuis que le gouvernement à travers un communiqué à affirmé que des groupes djihadistes et étrangèrs convergeraient vers le Burkina en soutien au RSP. C’est pourquoi, beaucoup se sont posés des questions sur la présence des militaires dans différents endroits. Djibril Bassolé, arrêté a nié cela tout comme le général Gilbert Diendéré sur les antennes de France 24.

      #kpakpatoya #lwili #Burkina – Dans un communiqué, Pingrenoma Zagré invite les populations à rester chez elles! pic.twitter.com/Oa36GhiEsz — La Régionale (@RegionaleInfo) September 29, 2015

      Toutefois, dans un communiqué publié ce mardi 29 septembre 2015 le chef d’état-major général des armées demande de ne pas révéler ses positions :

      « Pour ne pas compromettre l’opération en cours et pour des raisons évidentes de sécurité, je vous saurais gré de demander à vos équipes de s’éloigner des positions des troupes et de cesser de les révéler. Des visites sur le terrain seront organisées afin de ne pas compromettre la réussite de l’intervention des troupes des Forces Armées Nationales ».

      Toutefois, la zone du conseil de l’entente située loin du RSP est loin du camp Naba Koom où est retranchée le RSP à plus d’une trentaine de km de là. En même temps, les FAN avaient occupés les positions du RSP à Ziniaré, village de Blaise Compaoré et la poudrière de Yimdi, village situé à la sortie de Ouagadougou.

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      Article : Burkina : respect au  Mogho Naba Baongo II
      Politique
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      27 septembre 2015

      Burkina : respect au Mogho Naba Baongo II

      Les Forces armées nationales (FAN) du Burkina et le régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont signé un accord sous l’égide du Mogho Naba Baongho, le chef des Mossi de Ouagadougou qui a permis de décrisper la situation politique tendue : les deux frères armés voulaient s’affronter. L’adoption de cet accord chez le 37e chef suprême des Mossi de Ouagadougou le mercredi 23 septembre 2015 revêt plusieurs symboles.

      RT @BBCAfrica: The king who helped mediate end to Burkina Faso crisis https://t.co/zxb360u6hU pic.twitter.com/Q6CiHSxNNn

      — Howard French (@hofrench) September 23, 2015

      Le Mogho Naba Baongho, on pourrait l’interpréter de cette manière, a permis au Burkina Faso d’éviter une guerre fratricide. La signature de cet accord chez le Mogho Naba, montre d’abord que les Burkinabè peuvent laver le linge sale en famille. Grâce à ce symbole, ils ont pu se dire que quels que soient les problèmes, quelles que soient les divergences, ils sont capables de s’asseoir autour d’une même table, discuter et trouver des solutions à leurs problèmes. Et pour cela, ils n’ont pas eu besoin d’attendre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ou la communauté internationale pour régler leurs divergences.

      Le Mogho Naba demande au président Michel Kafando d’être plus « tolérant, plus compréhensif et plus rassembleur ». pic.twitter.com/SpPGBBoNnr — Yaya Boudani (@YayaBoudani) September 27, 2015

      En plus de cela, la signature de l’accord sous l’égide du Mogho Naba Baongho II, témoigne de l’engagement pris par les deux rivaux de respecter cet accord. En milieu traditionnel, le chef est le dernier recours pour résoudre un problème. Si l’un des camps venait à ne pas respecter cet accord, il devrait en supporter toutes les conséquences. En acceptant d’entrer dans le jeu, le Mogho Naba montre aussi son attachement à la paix, car si le RSP et les FAN devaient s’affronter « son territoire » aurait été le théâtre de violences. Peut-on imaginer les conséquences d’un tel désastre.

      En plus de cela, le Mogho Naba montre une fois qu’il est à l’écoute de « ses sujets », même si tous les Burkinabè ne sont pas sur sa coupe. Malgré tout, certains doutent de la bonne foi de cette autorité morale. Pour exemple, un entretien accordé par Smockey du mouvement le Balai Citoyen.

       Le rôle du Mogho Naba, roi des Mossis et autorité traditionnelle très respectée au Burkina Faso, n’a-t-il pas été plus décisif que celui des manifestants ?

      Ce n’est pas lui qui a mené l’insurrection du 30 et 31 octobre 2014 contre le régime de Blaise Compaoré. Il n’a pas non plus, ces derniers jours, appelé le RSP à rendre les armes. Le Mogho Naba, chez qui les militaires de tous bords se sont rendus pendant la crise, a toujours servi d’abri. Il pourrait jouer un rôle de pacificateur, mais son action relève surtout du copinage. Il sert les intérêts des anciens caciques du régime, qu’il connaît très bien.

      Lui c’est le Mogho Naba Baongo II, empereur des Mossi. Grande autorité morale au Burkina. RESPECT. #Lwili pic.twitter.com/OIUXclASun

      — ya mam la woto ! (@ful226) September 27, 2015

      Les portes du Mogho Naba ont toujours été ouvertes pour tout le monde. On ne compte pas le nombre d’artistes, de sportifs et de personnes politiques qui lui demandent sa bénédiction, et d’intercéder dans la résolution d’un problème ou bénéficier de ses conseils. Cependant, des questions se posent, car pour n’importe quel problème, le Mogho Naba est sollicité. Ce qui tend à banaliser la royauté. Au lendemain de l’insurrection populaire d’octobre 2014 des hommes politiques comme Gilbert Noël Ouédraogo – qui a soutenu la modification de l’article 37 –  et Eddie Komboigo le candidat exclu du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) – sont allés le solliciter afin d’obtenir son pardon, mais aussi pour se relancer.

      Un grand merci à Mogho Naba, roi des Mossi. Suis pas Burkinabè mais fier de son rôle de paix au #BurkinaFaso. #Peace pic.twitter.com/ONQjcjsyXy — DANIEL GBEDAGBA (@1peacelove2) September 26, 2015

      Dans des cas plus chauds, le 2 novembre 2015 le général Kouamé Lougué s’est réfugié chez lui lorsque le RSP est venu le rechercher après  sa prise de pouvoir raté à la télévision nationale du Burkina. En février 2015, c’est également chez le Mogho Naba que s’est replié le premier ministre Yacouba Isaac Zida lorsqu’il a appris que des militaires du RSP l’attendaient en Conseil des ministres.

      Gilbert Diendéré est allé chez le Mogho Naba lorsqu’il a été acculé de toutes parts. Il a été reçu chez le Mogho Naba.

      Vous avez rendu visite au Mogho Naaba ?

      J’ai rendu visite au Mogho Naaba, suite à mon arrivée comme président du Conseil national de démocratie (CND). Je souhaitais lui rendre visite a lui et aux différents responsables des communautés religieuses, depuis avant-hier. Cela n’avait pas pu se faire avant à cause des débats avec la Cédéao qui ne nous ont pas permis le temps de cette rencontre.

      « Que l’armée soit républicaine, unifiée, et que l’armée reprenne son travail. L’armée dans les casernes » dixit Mogho Naba

      — Yaya Boudani (@YayaBoudani) September 27, 2015

      Cependant, le Mogho Naba est seulement le chef des Mossi de Ouagadougou et non de tous les Burkinabè. Il existe plusieurs autres chefs au Burkina comme Naba Kiba de Ouahigouya, le Kupiendéli de Fada N’Gourma, le Dima de Boussouma. Certaines sociétés burkinabè ne sont pas sous la responsabilité d’un chef traditionnel et donc ne sont pas sous l’autorité du Mogho Naba. En réalité, c’est juste parce que le royaume du Mogho Naba se trouve dans la capitale du Burkina Faso. Il est plus facile d’avoir accès à lui.

      Le Mogho Naba, cette poubelle dans laquelle tout le monde vient jeter ses ordures, mérite beaucoup de respect pour ce « petit » rôle qu’il a joué dans le règlement de cette crise.

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      Article : Burkina, l’aid après le putsch
      société
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      24 septembre 2015

      Burkina, l’aid après le putsch

      Les musulmans fête ce jeudi 24 septembre 2015 la fête de tabaski ou encore Aid El Kebir. Au Burkina Faso, cette fête à une sensation particulière après une semaine d’incertitude suite au putsch du régiment se sécurité présidentielle. Malgré les difficultés, les Burkinabè compte célébrer la tabaski. Constat fait au marché à bétail du quartier Tanghin de Ouagadougou.

      La crise ne permet pas à tout le monde de s'acheter un mouton
      La crise ne permet pas à tout le monde de s’acheter un mouton

      12 heures au marché à bétails situé au quartier Tanghin de Ouagadougou ce mercredi 23 septembre 2015. Des voitures, des motos obstruent presque la chaussée. Les hommes se bousculent sous le bêlement des moutons et les klaxons. Au niveau des deux entrées du marché à bétail, certains entrent d’autres ressortent en tirant parfois un mouton, une corde au cou.

      «Cette année, ce n’est pas comme l’année passée » confie commerçants et acheteurs. S’il s’agit du même refrain entonné chaque année. Mais pour cette fois, la situation leur donne raison. Le Burkina Faso a traversé une semaine d’épreuve suite au putsch du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). Les banques ont fermé pendant toute cette période et la plupart des services, n’ont pu virer les salaires assez tôt. Il y avait également une grève illimitée à ce moment.

      Eliasse Ouédraogo tentait de trouver des acheteurs. «Ça va un peu, mais les clients ne viennent pas. Je ne sais pas si c’est à cause de la situation du pays mais ça ne va pas. Mais on va attendre jusqu’à demain », explique Adama Ouédraogo même s’il reconnait que la veille, il ne savait pas que les Burkinabè fêteraient la fête de tabaski.


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      « Les prix sont prohibitifs à mon avis. 175 mille francs, 200 et quelques, je pense que c’est cher pour des moutons de tabaski qui est une fête religieuse », souligne Moussa Doumbia, un acheteur venu avec ses deux enfants. Pour lui, la situation actuelle devrait même conduire à revoir à la baisse ces prix par devoir de solidarité.

      Le prix d’un mouton tourne entre 50 mille francs CFA et à plus de 200 mille francs CFA en fonction de la taille. Malgré la cherté denoncé, chacun arrive à repartir avec un mouton. Un peu de sacrifice. Malgré un contexte difficile, les Burkinabè célébreront l’aïd el kebir.

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      Article : Jour J+7 du coup d’Etat au Burkina : après la tension, la décrispation
      Politique
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      23 septembre 2015

      Jour J+7 du coup d’Etat au Burkina : après la tension, la décrispation

      La tension est retombée à Ouagadougou ce mercredi 23 septembre 2015 après une semaine marquée par un coup d’Etat, des manifestations, la répression, voire un risque de guerre.

      Malgré le retour aux affaires du président de la Transition Michel Kafando, les habitants de Ouagadougou demeuraient dans la méfiance . Un tour rapide dans la ville permet de constater que certains commerçants sont sortis tandis que d’autres sont restés chez eux. Un fait inimaginable à la veille de la fête de la tabaski. Justement, en prévision à cette fête, l’on peut constater par endroits, des vendeurs de moutons discutant avec des clients.

      Pourvu que ça dure ! #paix #démocratie #lwili https://t.co/pg7GJRCG32

      — Joseph E. Diop (@JosephDiop) September 23, 2015

      Jusqu'au mercredi 23 septembre 2015, seulement les vendeurs d'essence par terre permettaient aux Burkinabè de s’approvisionner
      Jusqu’au mercredi 23 septembre 2015, seulement les vendeurs d’essence par terre permettaient aux Burkinabè de s’approvisionner

      Sur le trajet, aucune station d’essence n’est ouverte. Seuls les vendeurs à la criée proposent de l’essence. Certains ont augmenté le prix. Il faut souvent tourner pour tomber sur un bon samaritain qui vous propose l’essence à un prix raisonnable. Certains, complètement, à sec ou qui refusaient de s’approvisionner en carburant sont dans l’obligation de céder pour une fois.  

      Gilbert Diendéré : « Le plus gros tort a été de faire ce putsch (…). Pour moi le putsch est fini » 

      Posted by Bassératou Kindo on mercredi 23 septembre 2015

       

      Le Burkina Faso ayant frôlé un affrontement entre le régiment de sécurité présidentielle (RSP) et les Forces armées nationales (FAN), un tour au niveau des camps permet de constater la présence de quelques militaires au niveau du camp Sangoulé Lamizana situé à Goughin au côté ouest de la ville de Ouagadougou. Ils sont postés à deux au niveau des différentes entrées. L’entrée principale est barricadée pour des raisons de travaux.

       

      Quelle leçon ce peuple donne au monde! Il peut être très fier! Que l’histoire retienne ceci #Burkina #lwili https://t.co/cVCWkTMtLK

      — Emilien (@EmilienTchouill) September 23, 2015

      En traversant, les rues, l’on peut constater le goudron noirci par les pneus brûlés . Tous les barrages ont été levés. La circulation est fluide. Les alentours du camp Guillaume Ouédraogo sont barricadés. Cette fois, ce n’est plus la place de la Nation que les forces armées nationales ont barricadée. Les soldats ont avancé de 100 mètres obligeant les passants à faire de grands détours.

       

      Me Gilbert Ouédraogo on Twitter #lwili https://t.co/V5prxwU2Fl

      — Simpson (@Difredsimpson) September 23, 2015

      A l’entrée de la télévision nationale , un groupe d’hommes des forces armées reconnaissables à leur treillis couleur de terre sont assis et discutent. A quelques centaines de mètres de là, c’est le RSP : les hommes  habillés en treillis verts occupent les lieux. Mais l’armement est plus discret que la veille. C’est là que se trouve le domicile de Gilbert Diendéré.

       

      Belle image ici à la salle de conférence de Ouaga 2000, #RSP #Burkina #lwili pic.twitter.com/RMhXzypnns

      — YABRE (@yabsi1er) September 23, 2015

      C’est dans un tel contexte qu’à la salle des banquets du quartier Ouaga 2000, le président de la Transition était en train d’être réinstallé dans ses fonctions de chef d’Etat. Même si les regrets du général Gilbert Diendéré ne l’empêcheront pas.

      Bien avant, quand les Burkinabè se sont réveillés ce mercredi matin, ils ont appris que le RSP et les FAN ont trouvé un accord. Il n’y aura plus d’affrontements. Cela vient rappeler à tout le monde que malgré de très fortes divergences, ce peuple est capable de s’entendre pour l’idéal : la paix.

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      Article : Jour J+6 du coup d’Etat : une journée tendue à Ouagadougou
      Politique
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      22 septembre 2015

      Jour J+6 du coup d’Etat : une journée tendue à Ouagadougou

      Les Forces armées nationales (FAN) vont-elles attaquer ? Le régiment de sécurité présidentielle (RSP) va-t-il rendre les armes ? Que va décider la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ? Ce sont  autant de questions que se posaient les Burkinabè depuis que les FAN ont décidé de prendre leur responsabilité pour faire face au coup d’Etat orchestré par Gilbert Diendéré et ses conséquences sur la vie sociopolitique burkinabè. La journée était tendue à Ouagadougou.

      Americans urged to exit Burkina Faso https://t.co/de4KF6qeQk #Arogan #Arogansi | https://t.co/t2KbQM04PC pic.twitter.com/OtADGAdNl5

      — Ning Suci (@NingSoeci) September 22, 2015

      Lorsque les Burkinabè se sont réveillés ce mardi 22 septembre 2015, la plupart d’entre eux pensaient qu’on assisterait à un affrontement sanglant entre les Forces armées nationales (FAN) et le régiment de sécurité présidentielle (RSP). Une guerre fratricide que redoutaient beaucoup également. Comme on le dit à Ouagadougou, « une balle perdue ne fait pas de différence entre un civil et un militaire ». Le chanteur ivoirien Billy Billy, affirmait également « La guerre, c’est doux quand on regarde à la télé ».

      #Burkina : Macky Sall, Boni Yayi, Faure Gnassingbé et Muhammadu Buhari attendus ce soir à Ouagadougou https://t.co/W1Lh6bmOgu

      — Jeune Afrique (@jeune_afrique) September 22, 2015

      Ce lundi, le centre-ville, comme c’est le cas depuis le début de la crise, est vide. Cela n’empêche pas certains de vaquer à leurs occupations. La place de la Nation est quadrillée par les FAN. En face se trouve le camp Guillaume Ouédraogo. Impossible de passer par là pour rejoindre un autre quartier. L’on aperçoit des militaires en pick-up, à motos, mais aussi dans des véhicules de transports en commun se déplacer dans la ville.

      #Burkina #Lwili Diendere: une confrontation aujourd’hui (risque) de créer beaucoup de problèmes et de difficultés. @RFI @itele @voxafrica

      — Maurice ILboudo (@SorokotoBingolo) September 22, 2015

      Les alentours du siège du Conseil de l’Entente, où se trouve le domicile du général de brigade Gilbert Diendéré est occupé par des militaires du RSP lourdement armés. Certains témoins affirment également que les alentours du siège du palais de Kossyam sont également occupés. Les deux camps se feraient face.

      Chelsea midfielder @Bertrand_traore appeals for peace amid Burkina Faso crisis. https://t.co/nhIDSAAXke #Lwili #CFC pic.twitter.com/C8BUFxa35D

      — BBC Africa (@BBCAfrica) September 22, 2015

      Les oreilles collées au téléphone portable avec ou sans écouteur, l’on zappe de radio en radio pour savoir ce qui se passe. Que va-t-il arriver après 10 heures, puisque les FAN ont donné un ultimatum qui expire à cette heure-là pour que le RSP dépose les armes. Rien à 10 heures passées. Difficile pour les cardiaques.

      Les négociations continueraient. Le général Gilbert Diendéré pour sa part a animé une conférence de presse pour annoncer qu’il ne voulait pas faire couler de sang, mais se défendrait s’il était attaqué. C’est presque le même message du côté des FAN : éviter un bain de sang.

      #Burkina #Lwili Diendere: une confrontation aujourd’hui (risque) de créer beaucoup de problèmes et de difficultés. @RFI @itele @voxafrica

      — Maurice ILboudo (@SorokotoBingolo) September 22, 2015

      Burkina Faso presidential guard « dissolved » by anti-coup speaker of parliament –> https://t.co/WElM8DC1us #Lwili pic.twitter.com/Dk1nUEKZM9

      — BBC Africa (@BBCAfrica) September 22, 2015

      C’est peut-être dans ce sens qu’après 18 heures, aucun coup de feu n’était entendu. Gilbert Diendéré attend la décision de la Cédéao. Les FAN semblent avoir retardé leur attaque pour des négociations qui se dérouleraient sous l’égide du Mogho Naba. C’est dans un tel contexte, que l’on apprend finalement qu’un groupe de quatre chefs d’Etat se rendraient à Ouagadougou afin de trouver une issue pacifique.

      Les informations, bien avant, étaient rares. Beaucoup de rumeurs. Chériff Sy, le président du Conseil national de la transition (CNT) qui s’est également auto-proclamé président par intérim a signé un décret pour dissoudre le RSP. Pendant ce temps, les messages d’apaisement se font attendre. Il faut attaquer !

      Le lundi 21 septembre 2015, une foule s’est rendue chez le Mogho Naba, le chef des Mossi de Ouagadougou où se serait trouvé le chef des putschistes Gilbert Diendéré l’obligeant a écourté sa visite.

      Et pourtant, peu de personnes au Burkina ont vécu une guerre et ignorent ses conséquences. La guerre, c’est doux quand on regarde à la télé (les films).

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      Article : Coup d’Etat J+5 : le projet d’accord de la CEDEAO ne passe pas
      Politique
      1
      21 septembre 2015

      Coup d’Etat J+5 : le projet d’accord de la CEDEAO ne passe pas

      Des manifestants sont encore descendus dans la rue ce lundi 21 septembre 2015 pour exprimer leur désaccord avec le projet proposé la veille par le médiateur de la CEDEAO, Macky Sall, pour une sortie de crise. Des pneus sont encore brûlés et des barricades ont été installées sur la route pour ralentir les militaires du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP).

      Des voies barrées avec des pneus enflammé au quartier Zone 1
      Des voies barrées avec des pneus enflammé au quartier Zone 1

       

      Au quartier Somgandé, et comme depuis le premier jour du coup d’Etat mené par le général de brigade Gilbert Diendéré, les habitants sortent chaque jour pour manifester contre la prise de pouvoir. Sur la route menant à Kaya, difficile de passer à partir de la station Total. Sur près de 300 mètres à partir du siège de la SOTRACO, des barricades sont installées à plusieurs niveaux. Sur les arbres, des jeunes coupent des branches pour ériger les barricades. Il vaut mieux quitter la route en traversant l’espace de la SOTRACO et passer par les « six mètres », à l’intérieur des quartiers. Un jeune homme aux dreadlocks explique sa déception quant au nouveau projet d’accord proposé par le médiateur de la CEDEAO, Macky Sall : « Cet accord ne sert à rien. Je n’ai pas fait de longues études mais le mot démocrate signifie dialogue et non violence. Personne ne devrait pouvoir prendre le pays en otage et parler de démocratie. » Il s’oppose à l’amnistie que propose le général de brigade Gilbert Diendéré : « On ne connaît pas le nombre de morts ». Un autre jeune homme, lui, ne comprend pas l’acte du RSP.

      « Nous avons l’impression que dans un pays comme le Burkina, qui a connu une révolution qui nous a permis d’espérer une relance économique et une vie meilleure, va connaître un coup de massue de la part d’un régiment de sécurité présidentielle censé assurer la sécurité du Président alors qu’il le prend en otage », souligne le jeune homme en question.

      Au quartier Somgandé, les résistants ne baissent pas les bras
      Au quartier Somgandé, les résistants ne baissent pas les bras

      Les manifestants, compte tenu du contexte, préfèrent garder l’anonymat. C’est le cas également de la seule fille du groupe qui installait des briques : « Nous sommes sortis ce matin pour dire non au RSP. Même s’ils ont décidé de rendre le pouvoir. Ils ont demandé l’amnistie. Et les morts, on en fait quoi ? ». Une question dont la réponse se trouve ailleurs.

      Dans d’autres quartiers, notamment à la zone 1, de nombreuses barricades constituées de pneus enflammés barraient la route. Certains tentaient de passer au travers des flammes. C’est le cas également sur l’avenue Charles de Gaule. Les usagers sont obligés de passer par les quartiers.

      C’est dans un tel contexte qu’on annonçait une convergence des forces armées nationales (FAN) sur Ouagadougou pour attaquer le RSP.

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      Article : J+4 du coup d’état : six morts, 108 blessés transportés à l’hôpital Yalgado Ouédraogo
      Audio
      0
      20 septembre 2015

      J+4 du coup d’état : six morts, 108 blessés transportés à l’hôpital Yalgado Ouédraogo

      Ce dimanche 20 septembre est la 4ème journée de l’officialisation du Coup d’état du Régiment de Sécurité de Présidentielle (RSP) contre le Président de la Transition Michel Kafando. Mais, le coup a commencé bien avant le mercredi 16 septembre 2015 avec la prise en otage du président et trois de ses ministres. Depuis, les tentatives de manifestations sont dispersées mais avec des conséquences : six morts, 108 blessés enregistrés à l’hôpital Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou.

      Yacouba Traoré a été tabassé par des éléments du RSP à l'hôtel Laico
      Yacouba Traoré a été tabassé par des éléments du RSP à l’hôtel Laico

       

      Au service traumatologique de l’hôpital Yalgado ce dimanche, c’est une forte odeur de pourritures mélangée à celle de l’eau de javel qui accueille le visiteur. A l’entrée, un groupe de la Croix Rouge burkinabè disserte. Cependant, ils ont le droit de réserve tout comme les médecins. A l’hôpital Yalgado Ouédraogo, l’on a décidé de ne pas trop communiquer sur cette situation.

      Ce dimanche, trois patients sont arrivés pour des coups et blessures. Parmi eux, Yacouba Traoré, installé au fond de l’une des salles du service traumatologique. Couché, il gémit, tourne sur lui-même, tente de se relever, se recouche, ouvre les yeux, regarde autour de lui. Tout cela se fait sous le regard d’un ami Arnaud Kaboré qui l’a accompagné. Lorsque ce dernier tente d’expliquer ce qui s’est passé, le patient interpelle : « Je peux parler ». Il raconte :

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      « On était à Laico. Quand, on est arrivé, on a chanté l’hymne nationale. C’est après l’hymne nationale que le RSP est arrivé. Ils étaient tous cagoulés. On a essayé de fuir. Quand on courrait, ils ont commencé à tirer des rafales. Moi j’ai essayé de m’échapper. Je me suis retrouvé au niveau de CERCO. Là-bas, on était quatre. Ils sont arrivés. Les autres ont essayé de s’échapper. Je n’ai pas trouvé d’autre endroit. J’ai essayé de faire demi-tour. Ils m’ont poursuivi. Quand ils me poursuivaient, j’ai affronté un élément. Je ne pouvais pas. J’ai vu qu’il était seul. J’ai essayé de l’affronter. Je lui ai donné quelques coups. Quand ses éléments ont vu ça, ils étaient tellement énervés, ils m’ont poursuivi. J’ai sauté, un mur et j’ai vu un V8 qui passait (apparemment il est entré dans le véhicule). J’ai demandé au monsieur d’accélérer pour me sauver.

      Il était au téléphone. Ils l’ont tiré des rafales. Il s’est arrêté. C’est là, il m’a livré et ils m’ont tabassé avec l’arme. Ils m’ont tabassé avec leur arme aux cottes, au dos, sur la tête. On me piétinait aussi. Il y a un autre qui disait de « finir avec lui ». Quand j’ai entendu ça, j’ai coupé la respiration pour avoir la vie sauve. Ils m’ont tabassé et à un moment donné, ils m’ont bougé pour voir. Je ne respirais pas. Ils sont partis. Quand, ils sont partis, je me suis levé. J’ai vu un monsieur. C’est lui m’a amené au bord du goudron. J’ai appelé des amis et ils m’ont amené ici ».

      D’autres fréquentent les locaux de l’hôpital Yalgado Ouédraogo depuis plusieurs jours. C’est le cas de Eric Sandgié, le bras droit dans un plâtre après avoir reçu une balle. Le jeudi 17 septembre 2015, il tentait de rentrer chez lui mais les voies étaient barricadées ou occupées par le RSP.

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      Eric Sandgié a une fracture au bras
      Eric Sandgié a une fracture au bras

      « Arrivé au niveau de la cathédrale, ils ont barré leur voiture et ils tiraient partout. Je suis reparti au niveau de l’école Saint Exupéry pour aller passer au niveau de la direction des sapeurs-pompiers. Quand je suis arrivé à la direction des sapeurs-pompiers j’ai vu que d’autres ont barré la voie avec un cargo et deux militaires qui étaient sur une grosse moto. Ils ont garé la grosse moto et ils sont venus vers nous.

      Quand, ils arrivent tout le monde ronflent sa moto et repart d’autres courent. Quand j’ai voulu me retourner avec mon vélo, celui qui était sur la moto a tiré sur mon bras. Mon bras s’est cassé. La balle est sortie par derrière. Je suis tombé. Un gars a enlevé son débardeur pour poser un garrot. Les sapeurs sont sortis. Tous leurs véhicules étaient occupés. Il y a un qui m’a mis au dos et m’a envoyé vers une clinique. C’est là-bas qu’ils ont nettoyé, puis cousu le bras. C’est avec leur ambulance qu’on m’a amené ici. (…).

      Youssef Ouédraogo, lui habite le quartier Larlé de Ouagadougou. Ce samedi 19 septembre 2015, il a subit la furie des éléments du RSP alors qu’avec des amis, ils manifestaient pacifiquement selon lui. Il a eu une dent cassée :

      « On nous a frappé vers Larlé hier (samedi 19 septembre) vers 9 heures. On m’a envoyé à Pogbi. Maintenant ça va. Comme j’ai des troubles de vision et j’ai mal à la dent, on m’a dit de venir ici. C’est imb…… avec la tenue du RSP, teint clair. Je sais que si on se croise un jour en cours de route, je ne le laisserai pas.

      On revendiquait notre droit. On ne brûlait rien. On était à côté de la gare de Rakiéta. Nous sommes un groupe, Ouaga 24. Ils étaient deux militaires. Ils sont venus. Ils nous ont flattés en nous disant : « nous sommes avec vous ». Ils ont demandé des cigarettes. Nous avons dit qu’il n’y a pas de cigarettes ici. Puis on s’est mis à crier « Libérez Kafando, Libérez Kafando ». Le temps qu’on se rende compte, ils nous ont pris par surprise. Mon compagnon, lui il saigne du nez. Ils ont d’abord tiré. On n’a pas reculé. On avançait. Les autres ont fui. On était cinq contre eux. C’est à ce moment que l’un d’entre eux a pris une kalach pour taper mon compagnon ».

      A l’hôpital Yalgado Ouédraogo, certains confient que c’est le premier jour de la répression qu’ils ont eu des problèmes. Certains refusaient de se rendre au service à cause de l’insécurité. Mais selon des informations recueillies sur place, la plupart des agents vient. Ils ont aussi l’appui de volontaires.

       
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      L'auteur: Boukari Ouédraogo
      Boukari Ouédraogo est journaliste multimédias et blogueur burkinabè passionné des nouveaux médias, du cinéma et du sport. Il blogue depuis 2009 pour le compte de Mondoblog.

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