Connexion à internet: airtel Burkina vole ses consommateurs ?
Depuis plusieurs semaines, les consommateurs du réseau de téléphonie mobile airtel Burkina ne cessent de se plaindre sur la qualité de la connexion 3G de ce réseau. Les forfaits des mégas s’épuisent comme de l’eau dans un sceau percé.
« Je dénonce AIRTEL BF pour Tromperies, mensonges, publicités mensongères, escroqueries, vols des unités et mégas, mauvaise qualités des services, facturation des appels de leur numéro clientèle qui ne pas prescrit dans leur cahier de charge », voici un commentaire d’un citoyen burkinabè sur le réseau social Facebook. Comme lui, ils sont nombreux les Burkinabè qui se sentent victimes de vols de la part de ce réseau de téléphonie mobile.
En réaction au post cité plus haut, un autre usager de ce service écrit : « Airtel est vraiment une société mafieuse. En effet tu recharge ton compte, tu n’effectues aucune opération mais après tu te rends compte que tes unités ont purement et simplement disparues (…) et malheur à toi si tu les appels pour comprendre car tu n’auras non seulement pas gain de cause mais tu vas payer ton appel. Pour ma part, comme le dit feu Norbert zongo » le voleur qui nous vole à raison de nous voler mais c’est nous qui avons tort de nous laisser voler ». J’ai tout simplement mis croix sur Airtel ». Ce commentaire traduit le sentiment de beaucoup de consommateurs du réseau airtel. Des commentaires pareils, on en trouve à la pelle sur les réseaux sociaux, nouvel espace d’expression du désarroi des Burkinabè.
Tant que l’on n’est pas victime, l’on a du mal à comprendre les réactions. Surtout, que les responsables de réseau ne nous avancent pas l’excuse le taux de téléchargement effectué. Car comment comprendre qu’un consommateur qui a du mal à consommer tous ses mégas pour le forfait d’un mois (10 mille francs CFA pour la souscription) ait du mal à atteindre 25 jours pour le travail habituel ?
J’ai dû faire l’amère expérience pour comprendre la gravité de la situation. Ayant souscrit pour une mensualité (soit pour 5 mégas) comme d’habitude, c’est avec surprise que j’ai reçu un message m’indiquant le niveau de consommation à moins de 15 jours: « Vous avez atteint 50% du volume de votre forfait internet. Composez *103# pour acheter un nouveau forfait Internet ». J’ai donc décidé de réduire ma consommation jusqu’à la date d’expiration du forfait. Malgré cela, en moins d’un mois, tout est parti.
En attendant de pouvoir recharger pour un mois, j’ai juste utilisé mille francs CFA de crédit pour souscrire à un forfait du même montant. A peine me suis-je connecté que j’ai reçu un message m’indiquant que j’ai déjà consommé 50% du forfait !
Comment n’est pas crié au vol? En plus de la cherté s’installe voilà des pratiques qui grugent les consommateurs. Justement, comme à son habitude, la Ligue des consommateurs est muette. Depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, on avait cru que « plus rien ne sera comme avant ». Mais tout est comme avant. Ce qui n’est pas comme avant est pire.
L’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) avait sanctionné les trois réseaux de téléphonie mobile (airtel, Télécel, Telmob) à cause de la qualité défectueuse de leurs réseaux en avril 2014 pour la deuxième fois (en 2010 pour la première fois). Mais cela n’a rien changé comme le constate l’Association Burkinabè des Consommateurs de services de communication Electronique (ABCE) : « Pis, les consommateurs constatent que les opérateurs de télécommunication n’ont rien fait dans le sens de l’amélioration de la qualité des services fournis, et celle-ci s’est encore dégradée en fin d’année 2014 et en début de cette année. Ainsi, il s’avère légitime de se demander si les sanctions prononcées à l’encontre des opérateurs en 2010 et en 2014 ont servi à grand-chose ».
Mais pourquoi s’étonner ? Dans un article publié sur ce blog, nous avions nous même prédit que téléphonies mobiles rattraperaient les plus de 5 milliards de Francs CFA d’amendes qui leur a été infligé sur les consommateurs. Si ces réseaux, et notamment airtel avec sa 3G, ne veulent pas respecter les cahiers de charge, l’ARCEP doit passer à une étape supérieur. Toucher là où ça fait mal : pourquoi ne pas retirer les licences ?
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