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  • Boukari Ouédraogo
    Le Messager d'Afrique depuis Ouagadougou
      Article : Au non-loti de Tabtenga à Ouagadougou, la population manque de tout
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      21 mai 2016

      Au non-loti de Tabtenga à Ouagadougou, la population manque de tout

      Dans le quartier non-loti de Tabtenga dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou, la population manque de tout. Elle attend un lotissement dans la zone pour que chacun puisse bénéficier d’une parcelle, de l’eau, de l’électricité et des routes. La population a aussi besoin de centres de santé dans un quartier où règne l’insécurité. C’est à la politique de faire de ce non-loti, un endroit où la population puisse vivre heureuse malgré sa pauvreté. Pour en savoir plus écoutez ma chronique audio ci-dessous.

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      Article : Burkina Faso : droit à l’héritage des terres aménagées pour les femmes rurales
      société
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      16 mai 2016

      Burkina Faso : droit à l’héritage des terres aménagées pour les femmes rurales

      Depuis le mois de mai 2016, les femmes rurales sont entrées dans la deuxième phase de leur campagne pour la prise en compte de l’attribution des terres aménagées. Elles exigent 30% des terres à travers l’interpellation des élus locaux à la faveur de la campagne des élections municipales.

      Les femmes rurales veulent avoir des titres fonciers
      Les femmes rurales veulent avoir des titres fonciers

      Partant du constat qu’au Burkina Faso les femmes rurales héritent rarement de la terre, oubliées par les politiques dans l’attribution des parcelles aménagées et n’ayant très souvent pas de ressources économiques pour louer ou acheter des lopins de terres, les femmes rurales interpellent donc le gouvernement burkinabè mais aussi les futurs élus.Elles veulent que leur situation, liée à la  la distribution des terres aménagées soit prise en compte lors des élections municipales du dimanche 22 mai 2016.

      Les femmes concernées se sont regroupées autour de la campagne « Cultivons », menée par l’ONG Oxfam et la Confédération paysanne du Faso (CPF) pour faire entendre leurs voix et interpeller les autorités burkinabè. A travers cette deuxième phase, ces femmes veulent exiger des acteurs politiques engagés dans ces élections des engagements  pour assurer le respect de  la mesure relative à l’accès et au contrôle de la terre. Six partis politiques de la majorité et de l’opposition se sont engagés à attribuer dans leur programme 30% des terres aménagées aux femmes rurales. Un décret a déjà été pris dans ce sens. Il reste maintenant à l’appliquer.

      Il s’agit dans cette campagne menée au Burkina Faso de faire tomber certaines barrières, préjugés, idées reçues qui affirment que les femmes n’ont pas droit à la terre. Le problème est profond puisque les femmes, de façon générale ne peuvent pas être propriétaires.
      D’abord, dans la famille de leurs parents, elles sont considérés comme des étrangères parce qu’elles sont amenées à se marier. Les terres qu’elles exploitent  ne leur appartiennent donc pas puisqu’elles sont obligées de la céder une fois mariées. 
      Ensuite, chez leur époux, elles ne sont pas propriétaires terriennes parce qu’elles sont là-bas aussi considérées comme des étrangères. Les terres qu’elles exploitent sont des prêts et peuvent être retirées à n’importe quel moment. Finalement, elles ont du mal à mettre en place un programme de gestion des parcelles qu’elles exploitent.

      Ces femmes qui se réclament des 60% des acteurs ruraux qui pensent pouvoir sortir de la famine près de 100 millions de personnes. Alors, pourquoi ne pas leur faire confiance ?

       

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      Article : Phénomène des Garibous au Burkina : prendre le problème à bras le corps
      Education
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      10 mai 2016

      Phénomène des Garibous au Burkina : prendre le problème à bras le corps

      Comment comprendre qu’un lundi, à une heure où les enfants sont supposés être à l’école, que d’autres gamins âgé souvent entre 4 et 16 ans en guenilles, pieds nus, des sébiles à la main sous la forte canicule, se promènent dans les rues de la ville de Ouagadougou pour mendier les restants de nourriture où laver des plats dans des restaurants pour avoir de quoi à manger. On les appelle garibous. Leur place, c’est à l’école.

      Les garibous sont visibles aux différents carrefours de Ouagadougou
      Les garibous sont visibles aux différents carrefours de Ouagadougou

      Chaque jour en petits groupes, souvent seul, les garibous se retrouvent devant les feux tricolores,  les services publics ou privés, dans des lieux de regroupement et souvent même jusque dans des écoles (où se trouvent des enfants de leur âge). Ils s’y retrouvent pour mendier quelques petites pièces de monnaies. Ces enfants ont souvent quitté leurs villages situés parfois à plusieurs centaines de km de Ouagadougou, loin de leurs parents, pour tout simplement étudier le saint coran. La question religieuse est souvent soulevée pour justifier ce phénomène.

      Mais les grands maîtres coraniques ont souvent montré qu’en réalité les prescriptions du saint coran sont différentes de la pratique actuelle. L’islam interdit à ses pratiquants de mendier sauf en cas de situation critique ! Une fois en ville, les garibous qui,  sont  chez un maître coranique qui, lui-même se débrouille pour avoir sa pitance quotidienne entouré souvent de plusieurs femmes et enfants qui ne bénéficient pas eux également du minimum vital, sont laissés à eux-mêmes. Ce qui les conduit irrémédiablement à la mendicité.

      La vie des Garibous n'est pas enviable
      La vie des Garibous n’est pas enviable

      Cependant, la question des garibous posent le problème même de la pauvreté au Burkina Faso. En réalité, la question religieuse n’est qu’un prétexte des parents. La cherté des frais de scolarité soulevée par les parents est souvent la raison pour laquelle ces derniers préfèrent éloigner les enfants, des bouches à nourrir du domicile familiale. Il suffit de se promener dans la ville de Ouagadougou, pour se rendre rapidement à l’évidence que le nombre de garibous est en train d’augmenter dans la capitale burkinabè. C’est l’image même de la pauvreté et cela signifie qu’elle augmente.

      Et le problème qui se pose, c’est l’avenir réservé à ces garibous. Si l’école l’apprentissage du coran est considérée comme une forme d’école, il se trouve que dans le contexte du Burkina, ces enfants n’ont à la fin de ces études aucun diplôme qui puisse leur permettre de se réinsérer dans le tissu social : ils n’ont pas appris à lire et à écrire, ils n’ont appris aucun métier ! C’est pourquoi, à partir de la majorité et ne pouvant plus mendier, la plupart devient des bandits.

      Pour lutter contre la mendicité des enfants, le gouvernement burkinabè doit prévoir un véritable plan de développement qui prend en compte cette couche de la population burkinabè. Il faudrait songer donc à faire en sorte qu’à côté des écoles classiques, les études coraniques puissent être formalisées sans que les enfants aient à payer le moindre franc.

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      Article : Au Burkina, les jeunes veulent-ils vraiment devenir des paysans?
      Développement
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      3 mai 2016

      Au Burkina, les jeunes veulent-ils vraiment devenir des paysans?

      Le Burkina Faso a organisé du 28 au 30 avril 2016 la Journée nationale du paysan avec pour thème : «Agriculture et lutte contre le chômage : développer et soutenir entrepreneuriat agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique pour l’insertion socio-professionnelle des jeunes». Malgré la pauvreté et les opportunités qu’offre la terre, les jeunes burkinabè ne sont pas forcément devenir des paysans.

      Charrue
      Il faut donner plus de moyens aux jeunes pour qu’ils puissent entreprendre dans le secteur agricole

      Le taux de chômage au Burkina Faso selon le recensement général de la population et de l’habitation de 2006, le taux de chômage est de 2,3%. Les femmes et la couche jeune de la population sont les plus touchées. Alors pays principalement agricole, le Burkina Faso souhaite faire des jeunes un pilier pour un véritable décollage économico-agricole. C’est pourquoi le thème de la 19ème Journée national du paysan, rencontre annuelle d’échanges et de réflexion avec les autorités burkinabè, s’est intéressée particulièrement à entrepreneuriat des jeunes pour réduire le taux de chômage. Et pourtant, les paysans en majorité analphabète qui cultivent la terre sont confrontés à d’énormes difficultés qui n’attirent pas les jeunes.

      Le premier obstacle à entrepreneuriat des jeunes dans le milieu agricole demeure l’accès au foncier. Au Burkina Faso, la terre appartient en général au chef de famille qui assure la gestion. Ainsi, il est difficile pour les jeunes d’avoir une grande portion de terre cultivable. Ainsi, tout comme les femmes, les jeunes ont un faible accès à la terre. En plus de cela, le taux d’analphabétisme élevé freine entrepreneuriat agricole au niveau des jeunes. D’ailleurs, même les jeunes instruits se voient mal en train de cultiver la terre. En plus de cela, le concept entrepreneuriat agricole est mal connu au Burkina Faso. Même pour les plus instruits, parler d’ «entrepreneuriat agricole» semble être adressé aux gourous en vestes ou habillés en gros pagnes bassins de la capitale.

      Il faut briser des préjugés

      Déjà, le système éducatif burkinabè ne favorise pas le retour à la terre des jeunes puisque ces derniers n’apprennent pas grand-chose des pratiques agricoles dans l’école classique. Ainsi, lorsqu’ils finissent le cursus classique ils ne savent rien faire de leurs deux doigts. Sur le plan de l’élevage par exemple, certaines pesanteurs socio-culturelles font croire que posséder de nombreuses vaches est un signe de richesse. Perdre un bœuf à travers la vente dans le monde rural s’avère être une grosse perte pour ces paysans qui préfèrent souvent acheter un bœuf ou de la viande au marché pour les jours de fête.

      L’accès aux crédits est un autre calvaire que rencontre les jeunes pour essayer d’entreprendre. Au Burkina, les jeunes ont des idées mais ne bénéficient pas d’accompagnement. Les jeunes ne sont pas suffisamment accompagnés sur le plan des crédits parce que les critères qu’imposent les banques sont inadaptés au monde rural.

      Au Burkina, devenir paysan semble être une insulte. A l’école, lorsqu’un élève avait du mal à comprendre les leçons, les instituteurs sortaient comme menacent, le fait qu’ils iraient cultiver la terre. Devenir paysan était donc synonyme d’échec car le rêve de tout élève était devenir fonctionnaire. C’est pourquoi, les jeunes ne veulent pas être des paysans au Burkina Faso. Aujourd’hui encore, ces préjugés demeurent. Pour que les jeunes puissent retour à la terre et pour développer entrepreneuriat agro-sylvo-pastoral, halieutique et faunique, il faudrait réorienter le système éducatif burkinabè en mettant l’accent sur les programmes scolaires dans ce sens mais aussi et surtout allier la théorie à la pratique.

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      Article : Culture du coton OGM, il faut bouter Monsanto hors du Burkina
      société
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      23 avril 2016

      Culture du coton OGM, il faut bouter Monsanto hors du Burkina

      « Le partenariat avec la firme Monsanto a permis d’expérimenter le coton Bt depuis 2003. Les résultats obtenus au terme de la période d’expérimentation ne sont pas favorables dans la mesure où la longueur de la soie issue de l’égrainage du coton Bt s’est dégradée et ne répond plus aux besoins du marché », relève un compte rendu du conseil des ministres du Burkina datant du mercredi 13 avril 2016.

      OGM Mosanto

      Ainsi donc, tous ceux qui dès les premières heures s’étaient opposés à l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM) au Burkina Faso ont eu raison. Près d’une dizaine d’années après son introduction officielle, le Burkina Faso est en train de prendre du recul. En réalité, c’est presque par contrainte que coton OGM a été introduit au Burkina Faso sur influence de la firme Monsanto. Beaucoup l’ignorent mais c’est en 2000 que le coton OGM a fait son entrée au Pays des hommes intègres clandestinement imposé à l’ancien régime. Celui-ci l’a officialisé en 2006 pour se conformer aux règlementations internationales. Deux ans après, le gouvernement passait à la vulgarisation de ce produit à grande échelle.

      Aujourd’hui, les résultats sont catastrophiques pour le Burkina Faso. Selon les statistiques d’associations de lutte contre le coton bt, le Burkina Faso aurait perdu près de 48 milliards de francs CFA à cause de la mauvaise qualité de la fibre du coton bt.

      Ce n’est pas Oumarou Ouédraogo cotonculteur burkinabè de Bondoukuy qui défendra le coton bt. « Lorsque Monsanto a fait savoir qu’il y avait moins de charge avec l’utilisation du coton OGM, les paysans ont pris ça comme un gain. Mais la suite, nous nous sommes rendus compte que nous perdions parce qu’après, on nous a fait savoir qu’il fallait avoir un champ de refuge. C’était désormais une double charge pour nous. En plus, les prix des semences sont trop chers. Il faut débourser près de 30 mille francs CFA pour payer les semences bt alors que les semences naturelles coûtent seulement 806 francs CFA. Lorsque vous cultiver, vous constatez qu’il n’y a pas d’homogénéité entre les plants. Pendant que certaines produisent, d’autres sont à l’état de floraison », témoigne, l’air abattu Ouédraogo.

      Alors que promesse a été faite qu’un sac de semence de 12 kg pouvait servir pour un champ d’un hectare, ils se sont rendus compte que les informations étaient fausses. D’abord, les 12 kg ne pouvaient pas couvrir la dimension soulignée en plus de cela, les paysans sont obligés de semer à une deuxième fois engendrant ainsi un deuxième coup. «La séance n’est pas de qualité», conclu ainsi Oumarou Ouédraogo qui ne veut plus entendre parler du coton bt. Ce n’est pas comme ce paysan originaire de la province du Tuy qui s’est laissé berner par les belles paroles sur l’utilisation du coton bt : « On nous a fait savoir que les OGM n’avaient besoin que de deux traitements. Mais dès le premier traitement, nous avons constaté que nos plants étaient attaqués. Nous étions obligés de vendre du maïs pour combler le déficit ».

      Boureima Sidibé, un autre cotonculteur a aussi été victime de la mauvaise qualité des semences bt. « Les éleveurs aussi ont été victimes parce que nous utilisons les tourtereaux de coton pour nourrir les animaux. Pourtant certains animaux sont morts en les mangeant. Des paysans se sont suicidés parce qu’ils avaient tout perdu après la mort de leurs animaux ».

      Le gouvernement burkinabè recule mais la vigilance doit toujours être de mise puisque l’on a mis l’accent sur la qualité de la fibre et non sur les conséquences connexes. Ce qui signifie que si la question de la qualité de la fibre venait à être résolue, le Burkina pourrait continuer son partenariat avec Monsanto. Les firmes internationales ont compris. Elles tentent d’introduire le coton bt sans que cela ne soit plus appelé OGM. C’est pourquoi la garde doit rester haute.

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      Article : Au Burkina, des cuiseurs solaires pour protéger l’environnement
      société
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      11 avril 2016

      Au Burkina, des cuiseurs solaires pour protéger l’environnement

      Le Burkina Faso, désertique doit faire face à la coupe abusive du bois pour la cuisson en campagne notamment même si les populations urbaines ont aussi recours au bois de chauffe. Les ménages sont obligés avec la pénurie du bois et l’avancée du désert de se tourner vers le gaz. Le Burkina n’étant pas un pays producteur de pétrole, le prix du gaz revient cher pour les sont ceux qui ont des revenus moyens. Et pourtant, les Burkinabè pourraient compenser tout cela par l’utilisation des cuiseurs solaires.

      Ce cuiseur solaire nommé SK14 permet une cuisson rapide
      Ce cuiseur solaire nommé SK14 permet une cuisson rapide

      Au quartier Somgandé, un restaurant attire la curiosité des passants. Juste à l’entrée, de grandes paraboles avec des grandes lames autour desquels sont posées des marmites forcent le regard. A l’intérieur des marmites bouillonnent de la sauce. Un jeune homme Aboubacar Nébié supervise la cuisson. Ces grandes paraboles sur lesquelles sont posées les marmites sont ce qu’on appelle les cuiseurs solaires. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, ces cuiseurs solaires sont en train de cuir le déjeuner que les gérants de ce restaurant vont servir aux clients. Ces cuiseurs solaires remplacent ici les cuisinières à gaz, les foyers améliorés et même les foyers à trois pierres traditionnellement utilisées dans la campagne.

      Le cuiseur solario est aussi efficace pour cuir de face douce les aliments
      Le cuiseur solario est aussi efficace pour cuir de face douce les aliments

      Il existe plusieurs types de cuiseurs solaires comme l’explique Aboubacar Nébié. Il s’agit du SK 14 en forme parabolique, le Solario en demi-cercle et le Blassing tube qui ressemble à un petit fût. Il s’agit en quelque sorte d’un four. Comment cela se passe la cuisson des aliments? Les deux premiers reflètent les rayons solaires et les concentrent sur un seul point tandis que le Blassing tube rempli d’huile permet de conserver la chaleur à haute tension. Ainsi donc, ces foyers se servent de la chaleur produite par le soleil pour cuir les aliments.

      Ici, une sauce préparé avec le blassing tube
      Ici, une sauce préparé avec le blassing tube

      Cette technologie à plusieurs avantages. Elle permet de bien cuir les aliments sans que ceux-ci ne brûlent comme l’assure le gérant qui travaille aussi pour la compagnie qui fabrique les cuiseurs solaires. Les cuiseurs solaires ont l’avantage d’être écologique puisqu’ils ne n’utilisent ni le bois ni le gaz. Un pays pauvre comme le Burkina Faso peut tirer beaucoup d’avantage dans la vulgarisation du cuiseur solaire. Cela permettra de protéger l’environnement en limitant grandement la coupe du bois et de lutter contre la pauvreté. Car selon des études, un africain consomme entre 1 et 1,5 kg de bois, aggravant la déforestation et la désertification. La situation est assez grave au Burkina Faso.

      « L’exploitation illégale du bois joue également un rôle important dans la déforestation. Et le continent Africain à une grande responsabilité dans cette dégradation puisque près d’un quart de ses exportations de bois sont présumées d’origine illégale. Au Burkina Faso, le deuxième rapport sur l’état de l’environnement au Burkina montre que le pays connait une dynamique de régression de ses superficies forestières à un rythme de 105 000 ha par an due essentiellement à la coupe abusive du bois ».

       Le défi qu’il faut relever pour rendre ces cuiseurs solaires plus adaptés aux ménages burkinabè, c’est de réduire leurs tailles. Ils occupent beaucoup d’espace. Certaines campagnes de lutte le contre le déboisement ont pris en compte la vulgarisation de ces fous solaires. Mais pour le moment, les efforts ne sont pas visibles.

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      Article : Les Burkinabè veulent des emplois décents
      Education
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      4 avril 2016

      Les Burkinabè veulent des emplois décents

      Le gouvernement burkinabè a décidé du recrutement de 4200 enseignants pour l’enseignement post-primaire pour les détenteurs d’un diplôme de BAC+2. En plus de cela, conformément au programme du nouveau Président Roch Marc Christian Kaboré il a aussi décidé de recruter des 16 mille Agents de Santé à base communautaire (ASBC) pour les campagnes du Burkina Faso. Ce plan devrait offrir des emplois aux Burkinabè.

      Les Burkinabè attendent du Président Kaboré des mesures fortes pour lutter contre le chômage
      Les Burkinabè attendent du Président Kaboré des mesures fortes pour lutter contre le chômage

      Ce programme lancé par le gouvernement burkinabè s’étale sur cinq ans et permettra pendant cette période de recruter 16800 enseignants contractuels. Ce programme part du constat du déficit en termes d’enseignants qui s’élève à 6399 enseignants selon les chiffres fournis par le gouvernement. Selon les statistiques 2010 de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), il ressort qu’il y a 68% des jeunes sortants de l’enseignement supérieur qui sont touchés par le chômage. 46 milliards de francs CFA seront donc investis pendant la durée de ce programme. Un plan inspiré d’un programme de recrutement d’enseignants en Tunisie.

      Bonne idée. Très bonne idée même parce que cela peut contribuer à réduire un tant soit peu le chômage au Burkina Faso. Mais les conditions dans lesquelles seront logés ces enseignants et ces agents de santé communautaire de base ne sont  pas du tout enviables. Ces futurs enseignants issus du monde universitaire  seront payés à 100 mille francs CFA alors que la formation va durer seulement six mois. Pendant cette période, ces derniers auront des perdiems de 30 mille francs CFA. Ce n’est qu’après trois ans de service que ces enseignants recrutés sur mesures spéciales vont passer un concours de la fonction publique pour être intégrés finalement dans la fonction publique.

      En réalité, ces mesures ne permettent pas de lutter efficacement contre le chômage et surtout la pauvreté au Burkina Faso. 100 mille francs CFA pour des titulaires d’un BAC+2 ne permet pas de vivre décemment quand on nous connait le prix du loyer qui flambe avec le développement des sites miniers, la cherté des produits de premières nécessités mais aussi les conditions difficiles dans lesquelles s’exerce le métier de l’enseignement au Burkina Faso. Nul doute que ce ne sera pas par passion pour ce métier que les candidats vont courir même juste parce qu’ils auront un petit quelque chose à la fin du mois. En plus de cela, l’Etat souligne qu’à n’importe quel moment, ces enseignants peuvent postuler à d’autres concours. Ce qui veut dire qu’à n’importe quel moment, un enseignant pourra abandonner ses élèves. L’on n’est pas sorti de l’auberge car il s’agit une solution temporaire et non pérenne!

      Agents de santé communautaire, un projet mort-né

      Le recrutement des agents de santé communautaire de base devra permettre selon le gouvernement de réduire la mortalité maternelle et infantile.  Les agents de santé communautaire de base devraient bénéficier d’une enveloppe mensuelle de 15 mille francs CFA de la part de l’Etat burkinabè et cinq mille francs CFA pour la contribution de leur municipalité même si pour l’année 2016, le gouvernement compte prendre en charge les contributions des mairies. Les candidats pour ce programme devraient être âgés entre 20 et 40 ans avec un niveau minimum de la classe du CM2.

      Il faut aussi dire que 20 mille francs CFA pour des agents de santé communautaire de base est dérisoire et c’est le programme qui tombe à l’eau avant d’avoir commencé. Avec le développement des sites miniers, il sera difficile pour l’Etat de retenir les jeunes dans leur communautés puisque ce programme fonctionne sur du bénévolat. Il ne s’agit donc pas d’un moyen de lutte contre le chômage. 20 mille francs CFA, ne fusse qu’au village ne permettent pas de vivre décemment. C’est pourquoi, de tels agents préféreront s’engager dans les sites miniers où ils peuvent miroiter des millions en ne creusant le sol. Aussitôt un emploi trouvé, ces derniers n’hésiteront pas à déposer leurs petites caisses à pharmacie.

      C’est pourquoi, l’Etat burkinabè doit plutôt mettre en place des programmes d’emplois qui permettent aux jeunes burkinabè de se prendre en charge et de nourrir leur famille à travers des programmes plus innovants et à long terme. Sinon, ces genres de programme seront mis en place mais n’auront pas une portée dans la lutte contre le chômage et la pauvreté au Burkina Faso.

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      Article : Pour régler les problèmes de délestages, l’énergie solaire c’est cadeau !
      société
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      24 mars 2016

      Pour régler les problèmes de délestages, l’énergie solaire c’est cadeau !

      Les Ouagalais vivent des délestages fréquents depuis plusieurs semaines. Apparemment, la société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL),  a du mal à satisfaire la clientèle. Pourtant, le problème peut être facilement résolu avec des investissements dans l’énergie solaire.

      Avec les 40 à 45 degrés à l’ombre que les Burkinabè supportent pendant les périodes chaudes, l’énergie solaire pourrait très facilement pallier le déficit en ressource énergétique, notamment en ce qui concerne l’électricité dans le pays. Pendant longtemps, une règle non écrite a fait croire aux Burkinabè qu’ils ne pouvaient pas utiliser les plaques solaires pour produire de l’électricité chez eux à cause du monopole de la Société nationale burkinabè d’électricité, le gouvernement n’a rien fait pour encourager les Burkinabè à acheter les plaques solaires pour produire de l’électricité chez eux. Dans les campagnes, certains fonctionnaires qui avaient les moyens utilisaient des plaques solaires presqu’en cachette. Les autres sont restés pendant des années avec des lampes à pétrole. Pourtant, le Burkina Faso ne produit pas de pétrole ! Il est obligé de l’importer en grande quantité et à coups de milliards pour alimenter la SONABEL qui ensuite fournit aux Burkinabè l’électricité dont ils ont besoin. Aujourd’hui, la pression démographique dans les villes que sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso a mis à nu une politique dépassée et sans vision. Résultat : les nombreux délestages et coupures de courant enregistrés ces dernières années.

      Un lampadaire alimenté par une plaque solaire à Ouagadougou
      Un lampadaire alimenté par une plaque solaire à Ouagadougou


      L’Etat burkinabè a préféré miser sur l’importation depuis Côte d’Ivoire -dont il est donc dépendant – pour faire face au déficit. Là également, cette politique a montré ses limites. A plusieurs reprises, les patrons de la SONABEL ont évoqué des pannes techniques ou encore une baisse de production dans les centrales ivoiriennes, pour expliquer les nombreux délestages.
      Aujourd’hui, les autorités burkinabè doivent prendre les choses en main en investissant massivement dans l’énergie solaire. Il faut troquer les vielles machines devenues obsolètes avec des centrales solaires. Il y a suffisamment de soleil au Burkina Faso pour alimenter de tels dispositifs et même faire des économies ! Cela ne doit pas être seulement l’affaire de l’Etat burkinabè, il faut décloisonner l’accès à l’électricité et permettre aux entreprises privées d’investir dans des centrales solaires. Au final cela reviendra moins cher parce que les autorités n’auront qu’à débourser l’argent pour l’investissement et ensuite gérer l’entretien. La lumière du soleil a cet avantage d’être gratuite…

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      Article : Au Burkina, les hôpitaux sont des mouroirs
      Santé
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      14 mars 2016

      Au Burkina, les hôpitaux sont des mouroirs

      « La ilaha ila Allah Saydi na Mohamed Rasoul Allah ! » « La ilaha ila Allah Saydi na Mohamed Rasoul Allah !» une nuit de février 2016, j’entendis ces cris me fendirent le cœur alors que me trouvai dans une chambre de l’hôpital Yalgado Ouédraogo. D’habitude ces paroles qui signifient : « il n’y a de Dieu que Dieu et Mohamed est son prophète » sont prononcés pour rendre hommage au Tout Puissant. Mais ce jour-là, ces cris symbolisaient la détresse.

       

      Hôpital Yalgado OuagaL’intéressé, inconsolable venait de perdre un parent. Par ces paroles, elle tentait peut-être de garder la foi en Dieu malgré la détresse qui la frappait. « Dieu a donné, Dieu a repris ». Il faut donc l’accepter. C’est ce qu’elle voulait traduire malgré la douleur. Au Burkina, c’est ainsi, lorsqu’un malade succombe, l’on attribue cela à la volonté de Dieu. Cette scène n’est pas extraordinaire pour les habitués de cet hôpital. Il est le plus grand de Ouagadougou et aussi du Burkina mais Yalgado Ouédraogo est dépassé malgré tout. Il suffit d’entrer dans n’importe quelle chambre pour constater le désastre. Les couches de peintures sont en train de craquelés devant sous le poids du vieillissement. De fortes odeurs nauséabondes que tente de couvrir celle de l’eau de javel se dégagent.

      Ce n’est pas dans ces lits qu’il faut exiger le confort. Aussitôt qu’un malade quitte, un autre le remplace automatiquement parfois sans nettoyage. Un simple drap et le nouveau venu y prendre place. Si vous accompagnez un malade à l’hôpital et que vous avez un lit, c’est déjà quelque chose de gagner. Sinon, le prochain casse-tête demeure les ordonnances qu’il faut honorer. Il ne suffit pas toutefois d’avoir de l’argent car, il faudrait souvent faire le tour des pharmacies de la capitale pour trouver les médicaments prescrits.

      Près d’une semaine après avoir rédigé mon billet, je suis tombé sur cette publication que je partage

      C’était il y’a quelques jours, au CHU-YO #Burkina#TémoignageAdama Pamtaba :  » (…) ma femme a été reçue dans la nuit…

      Posté par Amelie Gue sur vendredi 18 mars 2016

      Les médecins eux-mêmes ont récemment dénoncé, lors d’une grève les conditions dans lesquelles ils travaillent. Ils ont pointé du doigt le manque de plateaux techniques et de réactifs. Ce qui est un secret de polichinelle. Si ceux-là même qui sont chargés de soigner les malades se plaignent des moyens mis à leur disposition cela témoigne de la gravité de la situation.

      Mais là également les reproches ne manquent pas. Les médecins délaissent les hôpitaux publics pour les cliniques privées où les soins sont plus onéreux et hors de porter des Burkinabè dont une grande partie vie en dessous de 650 francs CFA le mois.

      Ne soyons donc pas surpris que des milliers de Burkinabè à la place des hôpitaux préfèrent se soigner à l’indigénat où les soins sont moins coûteux. Si ce n’est pas les pratiques traditionnelles, certains choisissent les églises où ils se font souvent arnaquer par des soi-disant pasteurs.

      Les hôpitaux burkinabè sont des mouroirs parce que les malades y sont juste en sursis attendant le jour fatidique si le médecin ne vous demande pas d’aller achever vos derniers jours à domicile.

      Le célèbre journaliste burkinabè Norbert Zongo assassiné en 1998 avait dit qu’il ne faisait plus de reportages à l’hôpital Yalgado tant il en a parlé. Mais en réalité, ce n’est pas parce que les choses ne changent pas qu’il faut arrêter de dénoncer les mauvaises conditions dans les hôpitaux burkinabè. Au contraire, il faut continuer de dénoncer pour que ça change.

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      Auteur·e

      L'auteur: Boukari Ouédraogo
      Boukari Ouédraogo est journaliste multimédias et blogueur burkinabè passionné des nouveaux médias, du cinéma et du sport. Il blogue depuis 2009 pour le compte de Mondoblog.

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