Boukari Ouédraogo

Ouaga sans char, c’est la galère

Ouagadougou est reconnu comme la capitale des engins a deux roues. Les motos occupent donc une place importante dans la vie des  Ouagalais.

A Ouagadougou la moto est reine

Impossible d’imaginer un fonctionnaire moyen à Ouagadougou sans une moto. Le char, on pourrait le dire fait partie intégrante de la vie des jeunes Ouagalais. Même ceux qui roulent en  voiture, possèdent au moins une moto par précaution. Cela s’explique par la facilité qu’offre ce moyen de locomotion.  Avec une moto, très facile de se sortir des embouteillages, elle coûte moins chère qu’une voiture et en plus. En plus pas besoin de permis de conduire pour rouler une moto dans la capitale burkinabè. Un tour, Ouagadougou permet de se rendre compte de l’ampleur de la moto dans cette ville surtout aux heures de pointe. Dans certains pays voisins du Burkina Faso comme le Niger, le Benin, le Togo, le Nigéria il existe ce qu’on appelle les taxis-motos ou encore Zémidjan. A Ouagadougou, ce serait presque une idée absurde qu’une moto serve de taxi. Lorsqu’on n’en possède pas presque tous les problèmes du monde. Elle est incontournable. Le musicien Zêdess l’a dit dans l’une de ses chansons « Ouaga sans char, c’est la galère ». Même pour sortir avec sa copine, il vous faut une moto pour aller la chercher. « Sans moto pas de go » disent souvent les jeunes. « Tu es sapé comment comment, on s’en fou… Ouaga sans char, y a pas de gooooo ! » dit la chanson de Zêdess. Si l’habit ne fait pas le moine, il faut reconnaitre que les filles juges souvent les garçons en fonction des motos qu’ils ont. Spark X, Raibow, Best, Crypton sont les motos les plus prisées d’ailleurs.

Ouagadougou est une ville grande et pour voyager d’un quartier à un autre, les Ouagalais ont besoin de ce moyen de locomotion surtout avec la chaleur torride qu’il fait à Ouagadougou et les routes très étroites. La moto fait partie des cadeaux que les parents offrent à leurs enfants quand ceux-ci obtiennent le Brevet d’étude primaires, le baccalauréat etc. Comme conséquences, le métier de parking des engins à deux roues marchent très bien à Ouagadougou. Beaucoup de jeunes qui n’ont rien à faire s’adonnent à ce métier. On ne peut presque rien faire sans moto à Ouagadougou. Pour toutes les courses il vous faut une moto, surtout pour aller au marcher à l’école. Le réseau de bus est insuffisant dans la capitale Burkinabè. Les taxis ne vous déposent pas toujours exactement où vous voulez. Avec l’arrivée de motos de marques chinoises, le coût de ces engins est devenu encore moins cher. Il quand même très facile de se faire prêter une moto, si on a l’argent de l’essence. Vous prendre celui d’un ami pour vos courses pendant qu’il se trouve au bureau. Néanmoins, mieux vaut dormir sur sa propre natte. Alors mieux vaut avoir sa propre moto. On ne sait jamais.

Les parkeurs se font de l'argent grâce à la garde des motos


Excision : Bientôt une clinique pour la restauration du clitoris au Burkina

L’excision aujourd’hui est un mal qui ronge la société burkinabè. Plusieurs associations sont nées avec pour objectif de combattre ce fléau. Parmi celles-ci, l’Association Voie Féminine de l’Epanouissement (AVFE) qui lutte pour la restauration du clitoris. Cette association construit actuellement une clinique à Bobo Dioulasso pour permettre aux femmes excisées de retrouver leur clitoris.

Edjibié Marceline Kankouna est heureuse d’annoncer la construction d’une clinique de restauaration de clitoris par son association

Une clinique spécialisée dans la restauration du clitoris mutilé désormais possible au Burkina Faso. C’est la volonté de l’Association Voie Féminine de l’Épanouissement (AVFE). Cette structure s’est engagée dans la lutte pour la restauration de cette membrane sensible de la femme souvent amputée suite à l’excision.  La construction de cet établissement est possible grâce à un soutien d’une ONG américaine. Selon la présidente de la cellule Ouaga de l’AVFE Edjibié Marceline Kankouna, cette clinique en construction, pas à Ouagadougou mais à Bobo Dioulasso, va permettre beaucoup de femmes de se faire restaurer le clitoris. « Pour moi, une femme excisée a perdu une partie d’elle-même. Je ne comprends pas pourquoi les gens continuent de couper », avoue t-elle la colère dans la voie. La particularité de cette clinque sera sa gratuité. L’objectif est de permettre à un plus grand groupe de femmes  se faire restauré leur clitoris. « Actuellement la restauration coûte 20.000 francs mais je vous avoue que beaucoup de femmes ont du mal se procurer cette somme », confie Edjibié Marceline Kankouna. Certaines peuvent  se trouver les 20.000 francs, selon ses confessions, mais elles se heurtent à l’opposition de leur mari. Une attitude qu’elle dénonce.

 N’y a t-il pas de risque?

Une clinique pour la restauration du clitoris n’a-t-elle pas de risque pour les femmes ? A cette question, la présidente de l’AVFE de Ouagadougou répond par la négative. Plusieurs membres de l’association se seraient faits restaurés cette membrane sans problème. Les nouvelles seraient au contraire bonnes . Elle constate que les femmes excisées sont de plus en plus victimes de préjugés. « Il y a des hommes aujourd’hui qui se permettent de vous dire qu’ils n’ont rien à faire avec une fille excisée, considérée comme incomplète ». Le vœu d’Edjibié Marceline Kankouna est que toutes les femmes puissent bénéficier des prestations de la future clinique. Beaucoup d’entre elle ne sentent aucun plaisir pendant les relations. Elle en veut pour exemple sa propre situation: « J n’éprouve rien pendant les rélations sexuelles. Et cela fait mal car je sais qu’il y a quelque chose qui me manquent », confie la présidente Kankouna.

Créée en 2007, l’Association Voix féminine de l’Epanouissement, s’était fixée pour objectif la lutte contre l’excision avant de se concentrer une la restauration du clitoris. Cette initiative par du constat que le plaisir sexuel est l’un des fondements du foyer. Plusieurs hommes trompent leurs femmes pour cette raison selon Kankouna. Le cri de cœur de l’association est à l’endroit des hommes d’abord. Il s’agit de laisser les femmes se faire restaurer leur clitoris. Ensuite, elle demande aux femmes d’effacer leur peur ou  leur honte pour parler de leur problème afin de trouver des solutions adéquates.


Rasmané Ouédraogo un héros au pays du vélo

Rasmané Ouédraogo est un jeune burkinabè qui est en train d’émerger dans le cyclisme. Le natif de Ouahigouya de retour d’un stage de six mois au centre international de l’Union Cycliste International (UCI) Rasmané Ouédraogo a remporté trois courses en huit jours dans un pays où le cyclisme est un espoir très populaire.

Rasmané Ouédraogo en jaune, le maillot du leader

Le cyclisme, après le football est le sport le plus populaire au Burkina Faso. Un champion  dans ce domaine devient une véritable star. C’est le cas actuellement de Rasmané Ouédraogo. Après son stage de six mois passés en Suisse, Rasmané Ouédraogo a volé la vedette aux ténors de la petite reine. Il a remporté trois des quatre compétitions disputés en huit jours sur l’avenue Charles de Gaulles de Ouagadougou. Le Samedi 9 octobre pour sa première course, le Burkinabè à joué les observateurs. Le lendemain dimanche 10 septembre il s’impose pour la première fois devant des coureurs tels que Abdoul Wahab Sawadogo, Seydou Tall, Gérémie Ouédraogo et même Hamidou Yaméogo le chouchou du public en son absence. Une semaine après, soit le samedi 16 octobre 2010, il remporte sa deuxième course avant d’ajouter une troisième victoire le lendemain dimanche 17 septembre. La popularité de Rasmané Ouédraogo au Burkina est comme celle de Didier Drogba ou de Samuel Eto’o en Afrique. Le cyclisme au Burkina, c’est comme la lutte au Niger où au Sénégal. Le cyclisme plus qu’un sport, une religion au Burkina Faso.

Les Burkinabè naissent le vélo aux pieds

Si Rasmané Ouédraogo est prophète dans son pays, cette situation s’explique par le fait que le vélo est très populaire au Burkina Faso. Impossible de rentrer dans une cour sans en trouver. A sept ans déjà, beaucoup d’enfants se rendent à l’école avec ce moyen de transport. Les visiteurs qui arrivent au « Pays des hommes intègres » sont surpris de constater que  presque tout le monde à un vélo. C’est ce qu’a relevé une fois Dovi K. un jeune togolais, arrivé nouvellement à Ouagadougou. Selon ses explications, le vélo est un luxe à Lomé. Pourtant, à Ouagadougou capitale du Burkina Faso ou encore dans les campagnes, le vélo est très populaire. C’est un moyen très facile pour puiser de l’eau dans des zones reculées, aller au marcher ou encore pour de longs voyages. Le vélo est un moyen très économique.

 Rare de manifestations sont organisées sans course cycliste. Les politiciens l’ont d’ailleurs bien compris. C’est ce qui explique le fait que le pays abrite ce qui est considéré comme l’un des plus grands et le plus régulier tour d’Afrique, le « Tour du Faso ». L’évènement est attendu chaque année au « Pays des hommes intègres ». Pour cette année 2010 Rasmané Ouédraogo est très attendu. Il est l’espoir de tout un peuple et le vélo fait partir de la culture burkinabè.

 


Djata, une Etoile de la musique burkinabè s’est éteinte

Djata Ilébou

Le Burkina Faso est en deuil. L’artiste musicienne Badjata Melissa Ilébou plus connue sous son nom d’artiste Djata Ilébou est décédée le jeudi 21 octobre 2010 aux environs de minuit. Elle a été victime d’un accident de la circulation le 17 octobre 2010 alors qu’elle revenait  d’une prestation dans le cadre d’un semi-marathon à Ziniaré (localité à 45 km de Ouagadougou) organisé pour soutenir les actions de paix du président Blaise Compaoré. Plongée dans le coma, la musicienne n’aura pas survécu.

Les mélomanes Burkinabè ont connu la jeune musicienne à travers sa voix suave et envoutante. Elle est née le 27 juin 1976 à Kampala dans la province du Nahouri (à une centaine de km de Ouagadougou), elle a débuté sa carrière musicale en 1985.Djata Ilébou qui n’a pas connu les bancs de l’école, commence d’abord dans la troupe Wamdé de Moussoyouma Kouyaté (l’ex femme de l’acteur burkinabè Sotigui Kouyaté). En 1999 commence réellement sa carrière solo.

Djata Ilébou a aussi participé à plusieurs créations de danse contemporaine de la Compagnie Salia ni Seydou. Elle a également composé et interprété des musiques de film dont le dernier en date est la série Le testament de Apolline Traoré, sans oublier ses featuring avec des artistes comme Smockey et Didier Awadi dans Les misérables.

Djata Ilébou  qui se faisait appelée affectueusement « la vielle mère » était engagée en faveur des enfants   défavorisés. Elle s’apprêtait en mettre sur le marché un nouvel album.

Adieu « la vielle mère » que ton âme repose en paix.

Vidéos de Djata Ilébou

 Djata Ilébou accompagne Awadi et Smockey dans Les Misérables            

 Djata

Djata_Chef


Soumaïla Traoré le miraculé

Soumaïla Traoré, jeune homme handicapé moteur aurait pu échouer devant les carrefours de Ouagadougou comme mendiant. Mais il a surmonté son handicap bien que tous ses quatre membres souffrent d’infirmités. Etudiant à l’université de Ouagadougou Soumaïla Traoré a développé des capacités extraordinaires.

Soumaïla Traoré (Photo Association des élèves et étudiants burkinabè)

Beaucoup de personnes à Ouagadougou (Capitale du Burkina Faso) ont entendu parler de Soumaïla Ismaël Traoré mais peu de personnes le connaissent réellement. Nous avons eu la chance d’échanger avec ce jeune homme grâce à une consœur journaliste, Kpénahi Traoré.

 A le voir, on aurait presque pitié de lui. Mais au premier contact avec Soumaïla Ismaël Traoré, l’on est rassuré par sa sympathie, sa courtoisie et son humour. L’histoire de ce jeune homme est exceptionnelle. Le poignet droit arraché, le bras gauche arraché jusqu’à la racine, la cuisse gauche et la moitié de la jambe droite amputées, Ismaël est un miraculé et un exemple d’espoir dans la vie. Pour s’insérer dans le tissu social, la vie de ce jeune homme est devenue un perpétuel combat.

Comment cela lui est-il arrivé ? Cette histoire est pathétique. Né le 19 mars 1979 et enfant innocent de deux ans seulement, la catastrophe survient alors qu’il s’amusait sur les rails à Maro une localité située à une centaine de kilomètres de Bobo Dioulasso, (la deuxième ville du Burkina Faso située à l’Ouest de Ouagadougou). Amené d’urgence à l’hôpital, les médecins proposent l’euthanasie pour abréger les souffrances du petit. Le père d’Ismaël refuse cette proposition car il croit aux chances de survie de son fils. L’avenir lui donnera finalement raison. Son gamin va survivre à cet accident.

Un pouvoir d’adaptation extraordinaire

Soimaïla Traoré est un exemple de courage

Que va-t-il devenir alors après, les quatre membres complètement arrachés ? Ce n’est qu’à l’âge de 12 ans qu’Ismaël est inscrit à l’école primaire de sa localité. Ne pouvant pas écrire avec sa main, l’élève développe une autre capacité, écrire avec sa bouche. Un peu plus lent que les autres, le fils de Traoré se rattrape pendant les congés et les vacances.  Son succès au Certificat d’Etude Primaire (CEP) en 1995 est une grande fête dans sa famille.

A force de persévérance, le natif de Maro obtient le Baccalauréat série D et s’inscrit à l’Université de Ouagadougou à l’Unité de Formation et Recherche en Sciences Juridique et Politique (UFR/SJP). Ismaël est traité comme tous les autres étudiants. Aucune faveur.

Son handicap ne l’empêche pas de vivre comme il l’entend. Ismaël est un bon joueur de… football. Selon ses explications, ses camardes ne lui font pas de cadeau parce qu’il a une infirmité. La confirmation est faite par ses camarades. Certains pourraient ne pas le croire, mais le jeune handicapé manipule bien le téléphone portable et l’ordinateur ou encore sa brosse à dents.

Soumaïla Traoré vit sans bourse d’études. Il ne bénéficie pas non plus d’aide comme cela est attribué aux étudiants non boursiers de l’université de Ouagadougou. En plus, il n’est pas en mesure de postuler à la plupart des concours à cause des épreuves sportives. Malgré tout, il reste positif. «Je mène ce combat pour que les autres personnes handicapées se rendent compte qu’on peut surmonter son handicap et ne pas rester dans les rues en train de mendier ».