Excision : Bientôt une clinique pour la restauration du clitoris au Burkina
L’excision aujourd’hui est un mal qui ronge la société burkinabè. Plusieurs associations sont nées avec pour objectif de combattre ce fléau. Parmi celles-ci, l’Association Voie Féminine de l’Epanouissement (AVFE) qui lutte pour la restauration du clitoris. Cette association construit actuellement une clinique à Bobo Dioulasso pour permettre aux femmes excisées de retrouver leur clitoris.
Une clinique spécialisée dans la restauration du clitoris mutilé désormais possible au Burkina Faso. C’est la volonté de l’Association Voie Féminine de l’Épanouissement (AVFE). Cette structure s’est engagée dans la lutte pour la restauration de cette membrane sensible de la femme souvent amputée suite à l’excision. La construction de cet établissement est possible grâce à un soutien d’une ONG américaine. Selon la présidente de la cellule Ouaga de l’AVFE Edjibié Marceline Kankouna, cette clinique en construction, pas à Ouagadougou mais à Bobo Dioulasso, va permettre beaucoup de femmes de se faire restaurer le clitoris. « Pour moi, une femme excisée a perdu une partie d’elle-même. Je ne comprends pas pourquoi les gens continuent de couper », avoue t-elle la colère dans la voie. La particularité de cette clinque sera sa gratuité. L’objectif est de permettre à un plus grand groupe de femmes se faire restauré leur clitoris. « Actuellement la restauration coûte 20.000 francs mais je vous avoue que beaucoup de femmes ont du mal se procurer cette somme », confie Edjibié Marceline Kankouna. Certaines peuvent se trouver les 20.000 francs, selon ses confessions, mais elles se heurtent à l’opposition de leur mari. Une attitude qu’elle dénonce.
N’y a t-il pas de risque?
Une clinique pour la restauration du clitoris n’a-t-elle pas de risque pour les femmes ? A cette question, la présidente de l’AVFE de Ouagadougou répond par la négative. Plusieurs membres de l’association se seraient faits restaurés cette membrane sans problème. Les nouvelles seraient au contraire bonnes . Elle constate que les femmes excisées sont de plus en plus victimes de préjugés. « Il y a des hommes aujourd’hui qui se permettent de vous dire qu’ils n’ont rien à faire avec une fille excisée, considérée comme incomplète ». Le vœu d’Edjibié Marceline Kankouna est que toutes les femmes puissent bénéficier des prestations de la future clinique. Beaucoup d’entre elle ne sentent aucun plaisir pendant les relations. Elle en veut pour exemple sa propre situation: « J n’éprouve rien pendant les rélations sexuelles. Et cela fait mal car je sais qu’il y a quelque chose qui me manquent », confie la présidente Kankouna.
Créée en 2007, l’Association Voix féminine de l’Epanouissement, s’était fixée pour objectif la lutte contre l’excision avant de se concentrer une la restauration du clitoris. Cette initiative par du constat que le plaisir sexuel est l’un des fondements du foyer. Plusieurs hommes trompent leurs femmes pour cette raison selon Kankouna. Le cri de cœur de l’association est à l’endroit des hommes d’abord. Il s’agit de laisser les femmes se faire restaurer leur clitoris. Ensuite, elle demande aux femmes d’effacer leur peur ou leur honte pour parler de leur problème afin de trouver des solutions adéquates.
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