Boukari Ouédraogo

Musique : la « Rédemption » du groupe Yeleen

Ouagadougou se prépare à accueillir le cinquième album du groupe de rap Yeleen. Yeleen est plus qu’un groupe de rap pour la jeunesse burkinabè

Yeleen arrive avec redemption

« Rédemption », c’est le titre du nouvel opus du mythique groupe de rap Tchado-Burkinabè Yeleen. Avec cet album, ce groupe de rap burkinabè va à la reconquête du public après la polémique née après la sortie du 4ème album l’œil de Dieu. Certains fans n’avaient pas apprécié le mélange des genres musicaux sur cet album.  Depuis le début du mois de novembre, la capitale Burkinabè vibre au rythme de la préparation  des « 72 heures Yeleen » prévu du 15 au 18 novembre 2010 à Ouagadougou. C’est pendant cette période que l’album « Rédemption » sera mis sur le marché. Pour ce chapitre 5, le groupe est accompagné sur certains titres par DJ Mix et Nash, Dudn’j du Burkina Faso. Un feat avec avec le Français Soprano avait été annoncé mais n’a pas pu se réaliser. Les fans clubs s’activent dans la confection de tee-shirts et de banderoles pour soutenir leurs stars. Yeleen la « Lumière » en Bambara est composé de deux jeunes africains. Il s’agit du Tchadien Mwandoé et du Burkinabè Smarty. Le groupe s’est fait connaitre en 2000 sur la scène musicale burkinabè avec l’album « Juste un peu de lumière » et des mélodies telles que « Awatou », « Sur le sentier de la tragédie » « Chemin de l’exil » etc. Les albums « Dieu seul sait » et « Dar es Salam » ont aussi répondu aux attentes du public. Même si le quatrième a eu quelques difficultés, il était au top des hits parades au Burkina Faso. Paradoxe.

La popularité du groupe Yeleen s’explique par la combinaison de la voix mélodieuses de Mwandoé, ce chanteur et griot et des textes incisifs de Smarty décrit comme un poète et un parolier des temps modernes.  Le duo propose chaque fois une fusion de musique de l’Afrique Central et de l’Afrique de l’Ouest avec des texte en dioula, mooré, wolof, ngambaye, arabe  en français etc. Le groupe s’illustre comme le porte-voix de la jeunesse. Leur musique peint la société burkinabè et africaine en générale. Une autre raison de l’attachement des mélomanes à ce groupe.

Yeleen a reçu en 2007 la plus haute distinction de la musique burkinabè, le Kundé d’or. Smarty rentré de façon précipitée de la Côte d’Ivoire (il a arrêté ses études en classe de quatrième) et Mwandoé, jeune sculpteur aventurier au Burkina, sont aujourd’hui un modèle pour la jeunesse burkinabè. Ils n’hésitent pas à venir en aide  aux autres artistes. Ces deux en plus de Smockey sont à l’origine de l’émergence du jeune Madson Junior lauréat du Kora du meilleur artiste espoir à seulement neuf ans, Slam et actuellement Keita (je prépare un écrit sur lui) un jeune aveugle d’une dizaine d’année.

 

 


Les arbres morts ressuscitent à Ouagadougou


Grégoire Sawadogo rend hommage à la femme à travers cette sculpture

La résurrection des arbres est le nouveau concept de Grégoire Sawadogo. Ayant constaté que de nombreux arbres jonchaient les trottoirs de la ville de Ouagadougou, il a décidé de les faire revivre à travers des sculptures. Juste à côté du premier ministère de Ouagadougou, cet artiste a  «donné la vie » à un arbre mort, une sculpture representant la femme porteuse de vie.

Plusieurs thèmes sont abordés dans ses œuvres. Il s’agit par exemple de la protection de la nature, la lutte contre le Sida,  le droit des enfants etc. «Pour moi, les arbres morts ne sont pas morts mais ils sont plutôt dans un état de profond coma » aime affirmer Grégoire Sawadogo. L’artiste veut éviter que ces arbres ne soient abattus  et jetés au feu. C’est également un moyen pour lui de lutter contre la désertification dans son pays et particulièrement dans la ville de Ouagadougou.

« La résurrection des arbres » a permis de décorer certains artères de la ville de Ouagadougou. Il n’est pas rare de voir des touristes s’y attarder pour faire des photos. Grégoire Sawadogo a d’autres projets en tête. Il s’agit de la construction d’un site touristique à Ouagadougou. Il a pensé à la relève. « L’ami des arbres morts » a dans son atelier cinq apprentis. Pour le moment, Grégoire Sawadogo est très occupé. Certains Ouagalais qui ont des arbres morts dans leurs cours lui ont fait appel pour les ressusciter.




Les animaux sont aussi des êtres vivants

Comme les êtres humains les animaux ont besoin de repos

Il n’est pas rare de constater aux encablures de la ville de Ouagadougou la capitale du Burkina Faso, des charrettes surchargés de bois, de sable etc.,  avec un âne exténué tirant péniblement la charge. Les conducteurs généralement restent insouciants face à la souffrance de cet animal. Ces animaux sont pour eux, des machines travaillant sans relâche. Pourtant les ânes comme les autres animaux sont des êtres vivant faits de chaire et d’os. Beaucoup l’ignore. L’homme sur cette photo donne une leçon d’humanisme. Après avoir livré son bois il permet, le sourire aux lèvres, à son âne de se reposer. Voilà pourquoi il l’a mis dans sa charrette et le conduit à domicile. Rare de personnes aurait fait la même chose. Ce geste vient nous rappeler que l’être humain doit porter un peu d’égard pour les animaux. Même les machines ont besoin de repos.


Ces jeunes qui remplacent valablement les policiers

Les jeunes regulent la circulation à Ouagadougou (photo Observateur Paalga)

Les nombreux délestages que connait la ville de Ouagadougou causent de nombreux désagréments à la population. Lorsqu’il y a coupure d’électricité, la circulation dans la capitale du Burkina Faso est perturbée étant donné que les feux tricolores ne marchent plus. Des vendeurs de cartes de recharges et de jeunes désœuvré se sont transformés en agents régulateurs de la circulation.

Lorsqu’il y a délestage dans la ville de Ouagadougou, la circulation est « gnagami », c’est à à dire perturbée) à cause des feux de signalisations qui ne marchent pas. Le constat est patent surtout pendant les heures de pointes. Les accidents sont d’ailleurs fréquents à ces moments. Pour remédier à cette situation, de jeunes volontaires se sont transformés en agent régulateur de la circulation. Au niveau de certains carrefours, ces jeunes vendeurs de cartes ou jeunes désœuvrés pour la plupart essaient de rendre la circulation plus fluide. A chaque coupure de courant et de façon spontanée, ils abandonnent leur « service » (pour les vendeurs de cartes) pour réguler la circulation et permettre aux usagers de circuler plus facilement. Ce qui contribue à éviter les accidents.
Au fil du temps, de véritables équipes se sont composées pour assurer un relais. Ce qui a donné l’occasion à certains de se reposer ou de poursuivre la vente de leurs cartes de recharges en attendant le retour de l’électricité. Malgré la bonne volonté de ces jeunes, certains usagers font preuve d’impolitesse en injuriant ces bénévoles ou en refusant de s’arrêter. Ce qui ne les décourage pas d’ailleurs. Certains usagers reconnaissent cet acte de citoyenneté et leur offrent souvent quelques pièces . D’ailleurs, l’équipe constitué au niveau de l’Avenue Babangida de Ouagadougou ont reçu du matérielle d’une bonne volonté afin de les encourager. En réalité, ce travail revient à la police municipale qui malheureusement manque d’effectifs. Ces nouveaux régulateurs de la circulation ont prouvé par ce geste, leur volonté de travailler dans un pays ou le chômage frappe en grande partie cette couche. Beaucoup de Ouagalais estiment que ces jeunes qui ont prouvé par cette initiative leur volonté de travailler devraient être engagés par la mairie.


Pourquoi je m’appelle Ouédraogo

En Afrique les noms ont généralement une histoire. La mienne Ouédraogo en a une. Pour la connaitre, il faudrait connaitre l’histoire de la princesse Yennega.

Une representation de la princesse Yennega

Il y a longtemps dans le royaume du Dagomba situé dans l’actuel Ghana, vivait un roi très puissant. Ce roi avait une fille du nom de Yennenga. La petite fille était renommée pour son maniement exceptionnel des armes et en reconnue comme une grande cavalière. Elle dirigeait même l’armée de son père. Redoutable, Yennenga a soumis de nombreux villages. Cependant, la jeune fille était inquiète. Alors qu’elle gagnait en âge, Yennega se rendit compte qu’elle ne devait pas se contenter de faire la guerre. Elle devait aussi se marier un jour. Le roi aimait tellement sa fille qu’il refusait de la lasser partir sous le toit d’un homme.

Mais une nuit, alors que tout le monde dormait Yennega enfourcha un étalon blanc et s’enfuit du royaume de son père. Elle se laissa guider par le cheval et se retrouva un jour dans une brousse, toute épuisée et  affamée. Elle rencontra Rialé, un chasseur d’éléphants. Après plusieurs mois de vie commune, l’amour naquit entre la princesse Yennega et Rialé le chasseur d’Éléphants. Ils se marièrent et de leur union naquit Ouédraogo (Cheval mal) en l’honneur de l’Etalon qui l’avait conduit auprès du chasseur. Ouédraogo signifie donc « Étalon ».

Peu après, Yennenga est allée présenter son fils à son père. La colère de celui-ci, déjà dans le chagrin, s’était apaisée. Ils se réconcilièrent. Une grande fête fut organisée à l’honneur de Ouédraogo et au couple Rialé-Yennenga. Lorsque Yennenga quitta son père, le roi lui fit accompagner par  des sujets. Presque tous les descendants de Ouédraogo portent son nom. Devenu grand, il s’installa  dans la région de l’Oubritenga actuel Ouagadougou. Il est l’ancêtre des Mossi. Voila pourquoi je porte le nom Ouédraogo. Je suis descendant de la princesse Yennega. Le trophée décerné au lauréat du Festival Panafricain de Ouagadougou (FESPACO) s’appelle l’Etalon d’Or de Yennega en reconnaissance au courage de cette héroïne.

Mais une chose je suis plutôt Ouédraogo de Ouahigouya au nord du Burkina Faso et non de Ouagadougou la capitale. Je suis ce qu’on appel un Yadéga. Pour mieux comprendre cela, referez-vous à la cérémonie du faux départ du Mogho Naba.  https://lemessagerdafrique.mondoblog.org/2010/10/10/ceremonie-du-faux-depart-symbole-du-pardon-du-mogho-naaba-chef-des-mossi-de-ouagadougou/

Histoire de la princesse Yennega https://kwanzaamillenium.wordpress.com/2010/07/29/le-cheval-de-la-princesse-yennega/