Boukari Ouédraogo

Cérémonie du faux départ: symbole du pardon du Mogho Naaba, chef des Mossi de Ouagadougou

Tous les vendredis matin entre  6 heures 30 et 7 heures, le Mogho Naaba chef des traditionnel des Mossi du centre sort de son palais dans une tenue de guerre. Ses femmes, ses notables et ses sujets le supplient de rester afin d’éviter que le sang coule. Le chef des Mossi très remonté au départ mais guidé par la voix de la sagesse se retourne dans son palais. Le Mogho Naaba Baongo, est le 37ème chef des Mossi de Ouagadougou

 

Le Mogho Naba Baongho est le 37ème chef des Mossi

Plusieurs versions sont racontées pour expliquer l’origine du faux départ. La première version raconte que le Mogho Naaba de retour d’une guerre avait constaté que sa femme avait été enlevée par le camp ennemi. Ses notables le supplièrent de ne pas mener son armée au massacre.

La seconde version. A la mort de Naaba Gningnemdo, les notables de la cour intronisèrent le fils cadet du roi qui devint le Moogho Naaba Koundoumié 6ème roi de la dynastie des rois du royaume d’Oubritenga (la terre d’Oubri), et 8ème de la dynastie de Ouédraogo. Les notables avaient opter pour ce choix compte tenu de la cruauté du frère ainé de ce dernier Yadéga. Pendant qu’il exigeait d’une femme qu’il trouvait effrontée de piler son enfant dans un mortier celle-ci lui répondit en ces termes :  » c’est parce que tu es si cruel que ton frère cadet a été désigné à la succession du trône à ta place après la mort du Roi ». Furieux d’apprendre que son père était mort et que le trône qui lui revenait de droit était occupé par son frère, il leva son armée et marcha vers Ouagadougou, pour reprendre son trône usurpé.

La reine mère prend parti

La reine mère informée des intentions de son fils l’arrêta à l’entrée de Ouagadougou. Elle  le calma et réussit à lui faire rebrousser chemin.  Gardienne des fétiches sacrées qui font la puissance et la royauté, du Roi des Mossi. La Reine Mère les avaient dérobés et confiés à sa fille Pabré (sœur de Yadéga). Celle-ci était chargée de les apporter à son frère Yadéga qui attendait tout tranquillement à une vingtaine de km de Ouagadougou, dans un village qui portera (et  porte toujours) le nom Pabré (nom de la jeune fille). L’on raconte que La Reine Mère l’ayant intercepté, lui avait dit ceci:  » mon fils, tu sais bien ce qui fait du chef Mossi un Roi puissant, moi en tant que « Zak-Pugksma », j’ai la garde des fétiches, repart tranquille, je t’enverrai les amulettes sacrées, et ainsi tu deviendras le chef suprême des Mossi « . Naaba Koundoumié constata la disparition des fétiches, il mobilisa son armée pour combattre son frère et reprendre les amulettes sacrées qui lui conféraient le titre de roi des Mossi. Ses ministres et son entourage qui savaient que Yadéga était rompu à l’art de la guerre et que ce serait une folie de l’attaquer, le supplièrent de renoncer. Ils lui avouèrent sans honte que lancer une attaque contre son frère c’est conduire son peuple au massacre. Depuis lors, cette  cérémonie du faux départ vers Ouahigouya a lieu tous les vendredi.

Cette cérémonie est considérée comme un modèle de sagesse et d’appel à la paix. C’est l’une des raisons pour lesquelles, ce rituel se  poursuit jusqu’au aujourd’hui.

Attention, il est interdit de faire des photos pendant la cérémonie du faux départ du Mogho Naaba


Rentrée scolaire à Ouagadougou : casse-tête pour les parents d’élèves

La rentrée scolaire est effective au Burkina Faso depuis le vendredi 1er octobre 2010. Bien avant ce jour les parents d’élèves devaient se sacrifier une fois de plus pour assurer les fournitures et les frais de scolarité de leurs enfants. La rentrée scolaire une période redoutée par les parents d’élèves et d’écoliers.

 

 
 
 

Les manuels scolaires sont jugés trop chèrs par les parents d'élèves

Hormis les fêtes de fin d’années, s’il y a une période que redoutent les parents d’élèves à Ouagadougou, c’est bien celle de la rentrée scolaire. Les dépenses auxquelles il faut faire face angoissent ces derniers. Mais pour l’avenir des enfants, il faut mettre la main à la poche. Les alentours du grand marché de Ouagadougou sont bien connus pour son affluence dù aux installations « anarchiques » dans ces endroits. Tout un chemin de croix pour y circuler, même à pieds. Habituellement, les étalages sont occupés par des chaussures, des sacs à main, des, des friperies etc. A quelques jours de la rentrée des élèves et écoliers, à côté de ces articles cohabitaient les fournitures scolaire (livres, cahiers, stylo etc.). Les vendeurs harcèlent les passants au point d’agacer certains. Jeudi 30 septembre 2010. Aux environs de 17 heures, Hamado Ouédraogo, un parent d’élève assis sur sa moto, discutent les prix des livres avec un vendeur de « librairie par terre » (les librairies par-terre sont étalages de manuels scolaires ou de livres le plus souvent installé anarchiquement) situé en face de la Librairie Diacfa. Un livre de grammaire 5ème /4ème, en main il confie s’y être déplacé pour s’acheter quelques documents. La période la plus difficile pour lui qui évolue dans le secteur informel est la fin du mois de septembre. Il fait face à des dépenses supplémentaires avec la rentrée scolaire prévu généralement en début d’octobre. Ce parent d’élève a déploré la cherté des manuels scolaire. Le prix du livre qu’il tient lui est proposé à 6000 francs CFA et un autre de sciences/physique qu’il désirait acheter à 7000 franc CFA. Marcel Compaoré consultant des livres, juste à côté a partagé ses affirmations. Il ne comprend pas pour quoi depuis quelques années, le gouvernement a annoncé la gratuité des manuels scolaires dans les établissements. « Chaque année nous sommes toujours la pour acheter des livres pour nos enfants » se plaint-il. Il préfère acheter les fournitures de ses enfants, au nombre de quatre dans « les librairies par terre ».                                                                                       

Maxime Olivier Séguéda, un autre parent d’élève mais également élève à l’Ecole nationale de la régie financière de Ouagadougou, estime que les livres coûtent moins chère dans les grandes librairies comme celle de Dicafa d’où il sort. Il estime cependant que le prix des livres a augmenté. Dans cette période où tout est cher, selon lui, il est très difficile de satisfaire convenablement les élèves. «Mais c’est un sacrifice qu’il faut faire pour nos enfants » du point de vue de Olivier Maxime Séguéda. 

 A la librairie Diacfa, les clients font le coude-à-coude pour se faire enregistrer et servir le plus vite possible. Cela s’explique selon l’une des gérantes par le fait que c’est la fin du mois. Comme l’ont relevé certains clients, certains manuels manquaient. C’est ce qu’explique l’une gérantes Germaine Attié. Maxime Olivier Sèguèda, lui a s’est fait accompagner de sa fille afin qu’elle constate d’elle-même, les difficultés que les parents ont pour assurer l’avenir de leurs enfants. « Cela peut les emmener a bien travailler pour nous faire plaisir ». a-t-il fait remarquer. Aux enfants de bien travailler pour les réconforter de leurs efforts.


Développement de l’Afrique: nous pouvons réaliser nos rêves

« Tout ce qui sort de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme » c‘est ce qu’affirmait l’ancien président du Burkina Faso Thomas Isidore Sankara. Un message dont pourrait s’inspirer les jeunes africains pour réaliser leurs rêves afin de sortir de la pauvreté. Deux exemples de réussite…

Le Burkinabè Charles Kaboré et l'Olympique de Marseille, du rêve à la réalité

Son père est mort alors qu’il était tout petit. Son oncle, celui qui s’occupait de lui, est également décédé alors qu’il n’était qu’en classe de 5ème. Des situations qui l’ont empêché de continuer ses études.  Il n’avait presque pas connu sa mère. Charles Kaboré, puisqu’il s’agit de lui, n’avait que le football pour tracer le chemin de sa réussite. Il s’y donne à fond et intègre le centre de formation de Daouda Sanou dit Famozo. Comme beaucoup de ses coéquipiers, c’est à pied qu’il se rendait aux entrainements. Petit à petit, il intègre l’équipe cadette du Burkina Faso en 2005, mais reste sur le banc. Il est par la suite recruté par l’AS Sonabel de Ouagadougou puis l’Etoile Filante de Ouagadougou (EFO). Charles Kaboré intègre plus tard l’équipe nationale junior et senior en 2007.

Un jour, après un match amical en France contre l’Algérie en février 2007, l’équipe du Burkina Faso est allée visiter le stade vélodrome de Marseille. Et Charles Kaboré de demander au coach adjoint surnommé Zagalo « quand est ce que nous allons jouer sur ce gazon là ? ». Réponse du coach « il suffit de travailler tu y arriveras un jour ». Deux ans après cette visite, Charles Kaboré a foulé la pelouse du stade vélodrome avant de devenir champion de France et vainqueur de la Coupe de la ligue avec Marseille en 2010. Il a également retrouvé sa mère qu’il avait perdue de vu depuis le bas âge. Aujourd’hui Charles Kaboré est un espoir du football africain.

L’histoire de Bakary Koné ressemble quelque peut à celui de Charles Kaboré. Ses parents ont immigré dans la capitale ivoirienne Abidjan. Mais il n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Il fréquente tout de même l’école coranique. Koné s’adonne au football pour echapper à la rue. [audio:https://lemessagerdafrique.mondoblog.org/files/2010/10/yeleen-le-droit-de-rêver.mp3|titles=yeleen (le droit de rêver)]

Comme Bakary Koné, les Africains doivent croirent en leur capacité

En 2006 il arrive au Burkina Faso et joue pour l’Etoile Filante de Ouagadougou. Il n’est pas titulaire dans son club. Mais lors d’un match amical entre les Etalons du Burkina et l’Etoile Filante de Ouagadougou, joué le jeudi 5 octobre 2006. Il réussi à convaincre l’entraineur des Etalons de l’époque, Drissa Malo Traoré dit Saboteur. Ce dernier lui envoie une convocation à 23 heures pour qu’il intègre son effectif. Il n’aura qu’une journée d’entrainement avec la sélection burkinabè. Mais sur la feuille du match, il est titulaire à sa grande surprise. Bakary Koné saisi sa chance et tient bien sa place en défense. Les Etalons battent le Sénégal 1#0. Bakary Koné obtient du même coup son ticket pour la sélection junior. Pendant la Coupe d’Afrique de cette catégorie au Congo en 2007, il fait une bonne prestation et rejoint Guingamp en ligue 2 française. Il devient la révélation et le pilier de cette formation. Le général Bako, comme il est surnommé gagne la coupe de France avec Guingamp (ligue 2) en mai 2009. Bakary Koné qui aurait pu être un maitre coranique inconnu à Ouagadougou, Bobo Dioulasso ou encore à Abidjan fait parti des hommes les plus respecté au Burkina Faso.

Parler de Charles Kaboré et Bakary Koné, c’est l’histoire de deux jeunes qui ont cru en leur chance. Une preuve de plus pour dire que les Africains ne doivent pas se résigner à leur sort en particulier les jeunes. Tous les rêves sont réalisables. Il suffit de le vouloir et d’y croire. Comme le disait Thomas Sankara, chaque jeune doit « oser inventer l’avenir » car « ce qui sort de l’imagination de l’homme est réalisable par l’homme ». L’homme avait un rêve : aller sur la lune, il y aller. Les Noirs américains ont rêvé de voir un de leur frère à la tête de leur pays, Barack Obama est devenu le premier président noir des Etats-Unis. Il suffit d’y croire et le développement de l’Afrique sera une réalité.