Boukari Ouédraogo

Au Burkina-Faso, un documentaire décrit la chute de Compaoré

Le documentaire « Place à la révolution », film de 84 minutes plonge le spectateur dans les moments de lutte qui ont conduit à la chute de l’ancien président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré. Il s’intéresse surtout à l’organisation, la mobilisation, la sensibilisation  et la lutte menée sur le terrain par les leaders du Balai Citoyen contre la modification de l’article 37 de la Constitution du Burkina. Cet article permettait à l’époque au Président Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat et d’instituer un pouvoir à vie.

 

Place à la révolution revient sur le processus de mobilisation du Balai Citoyen (Boukari Ouédraogo)

Lorsqu’il met la radio offerte par sa grand-mère en marche, Kiswendsida Parfait Kaboré dit Galadio tombe sur la voix de Sams’K Le Jah, à l’époque animateur d’une émission reggae sur la Radio Ouaga FM. Il décide alors de le rencontrer. D’un portrait de Sams’K le Jah qu’il voulait réaliser, il sort le documentaire « Place à la révolution ». Un film qui résume la lutte menée par le Balai Citoyen avec ses deux leaders principaux Sams’K Le Jah et Smockey.  Il a été co-fondé durant l’été 2013 par ces deux artistes militants, inspirés des idées de l’opposant, Thomas Sankara. Ils ont organisé différentes actions de protestation durant l’année 2014, dont la tenue d’un meeting conjoint avec une trentaine de partis d’opposition,  le 31 mai 2014, contre le président d’alors, Blaise Compaoré.

La caméra de Galadio est braquée principalement sur Sams K Le Jah et son compagnon de lutte Smockey deux artistes engagés dès les premières heures contre la modification de l’article 37. A travers des images inédites et presque uniques, il nous montre les coulisses de ce processus de révolution. Mais, c’est aussi une épopée musicale (concerts de sensibilisation grands-publics, des campagnes de reboisement et surtout des rencontres d’échanges dans les différents quartiers, les villages, les écoles loin de la capitale Ouagadougou) que propose le réalisateur etc.

De la parole aux actes

 « Il ne s’agit pas de parler seulement de Sankara, il a posé des actes il faut transmettre ça », résume Le Jah. Cette réalisation, est une plongée au cœur des différents évènements faisant en gros plan sur les marches, les meetings, les résistances face à Blaise Compaoré qui comptait s’éterniser au pouvoir. Le spectateur se sent véritablement acteur de tout ce qui passe. Mieux, Il vit les ambiances de meetings géants, respire les gaz lacrymogènes, prend part aux affrontements avec la police etc.

En effet, ce film tranche donc avec plusieurs autres par le fait qu’il met le spectateur au cœur de l’action, comme premier acteur. Normal dans la mesure où le réalisateur était au cœur de l’évènement. La caméra est surtout braquée uniquement sur le Balai Citoyen et ses leaders. Si « Place à la révolution » commence sur des notes musicales, il s’achève aussi sur des notes slam alors que l’assemblée nationale est en plein feu.

Il n’y a pas que Smockey et le Jah

Toutefois, aucune mention faite aux partis politiques, aux autres associations qui ont lutté aux côtés du Balai Citoyen. Une volonté du réalisateur qui se comprend aisément. Pour ceux qui n’ont pas été au cœur de cette lutte, ils découvrent de nouveaux visages tels que le slameur Hamidou Valian présent tout le long du film à travers ses verts décapants. Il a presque volé la vedette aux deux principaux leaders du Balai Citoyen. A côté de lui,  Rasmané Zidnaba qui s’est révélé être un véritable harangueur.

On reste sur sa faim sur certains points. La caméra est surtout braquée sur Sams’K Le Jah. Smockey ne semble joué qu’un rôle d’accompagnateur. En plus de cela, « Place à la révolution » n’entre pas assez dans les coulisses : réunion sécrètes, briefing avant et après les manifestations, les dessous de l’arrivée du général Isaac Zida au pouvoir. D’ailleurs, le tournage a débuté depuis octobre 2012. Malgré tout, Place à la Révolution est un chef d’œuvre qui permet à celui qui n’a pas vécu la révolution burkinabè en direct de le vivre comme s’il y était.


Téléphonie mobile au Burkina : une vraie galère

Lorsque certains burkinabè ont appris que Orange Burkina prenait la place de Airtel Burkina, ils ont crié « vivent la concurrence, que le consommateur gagne ! ». Au même moment, le réseau de téléphonie mobile Telecel testait sa 3G. On partait vers une concurrence qui devait pousser les trois réseaux de téléphonies mobiles à s’améliorer en qualité. Mais hélas… Le consommateur burkinabè continue de galérer.

(ph. ird.fr)

La situation a même empirée. Depuis que Airtel Burkina est devenu Orange Burkina, la qualité du réseau est devenue horrible. D’abord, la connexion internet est pénible. Il faut souvent prendre plusieurs heures pour ouvrir une page avec sa clé de connexion Orange Burkina. Ouvrir une page Facebook qui semble être l’une des pages les plus légères s’avère être un véritable chemin de croix.

D’ailleurs, dans certaines zones de la capitale burkinabè, il est devenu impossible de se connecter à Internet tant la connexion est défectueuse. Même certaines zones de Ouagadougou bien couvertes auparavant connaissent des soucis.

Mauvaise qualité de la connexion et des appels

En plus de la mauvaise qualité de la connexion, il est devenu tout aussi pénible de joindre son correspondant. Lorsque vous tentez d’appeler, votre téléphone vous indique que le réseau est occupé, le portable de votre correspondant est éteint ou qu’il se trouve dans une zone hors connexion.

Et pourtant, Airtel Burkina était considéré comme le meilleur en matière d’appels téléphoniques. Qu’est ce qui explique ce changement ? Certains connaisseurs du domaine pensent que les travaux de basculement du service indien vers celui français en serait la raison. Mais selon les vérifications d’agents, le problème ne viendrait pas de là. 

ONATEL et Telecel, pas mieux que Orange

Quant au réseau ONATEL (telmob), il ne semble aucunement faire des progrès dans la qualité de ses offres. Il est actuellement presque dans la même situation qu’Orange Burkina : difficile de joindre son correspondant, mauvaise qualité de la connexion 3G qu’il prétend offrir.

Telecel déjà célèbre pour la mauvaise qualité de ses services est le réseau à la traine. Son offre de service et la qualité de son réseau sont limitées. Il vient tout de même de lancer sa 3G. Mais pour le moment, il faut se connecter à 5000 francs CFA pour 1 giga valable une semaine et 10.000 Francs CFA pour 5 gigas valables un mois. Dans un tel contexte, ce n’est qu’une minorité de burkinabè qui peut bénéficier de ces services. Car, les revenues des burkinabè ne leur permettent pas de payer le luxe d’une connexion à ces prix-là.

Au vu de tous ces problèmes, on se demande comment ces trois services de téléphonie mobile pourront échapper à des sanctions de la part l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes au Burkina Faso (ARCEP).


Enterrement d’une grand-mère dans un village au Burkina

Il est 20 heures à Gassongo, village situé dans le département de Tikaré (Province du Bam) dans le nord du pays lorsque j’arrivais de Ouagadougou (environs 85 km).  La concession habituellement vide de Ignan (mère, par imitation du cri des poussins) refuse du monde. L’ambiance est festive. Une troupe musicale féminine chante, tapant sur des calebasses posées sur un cousin. C’est la fête. Et pourtant, Yaaba, ma grand-mère est morte le matin même.

Des femmes accompagnant le défunt dans sa tombe chantent et dansent

C’était la coutume.  Quand une personne âgée s’en allait, c’était une fête. L’on fêtait son départ vers un autre monde. C’était un voyage ! On m’invita à voir son corps. Je n’avais jamais fait ça. Je n’aurai d’ailleurs jamais fait ça. Mais c’était ma grand-mère, la personne la plus importante de ma vie.  Elle était couchée sur une natte, la tête rasée. On semblait dormir.

Du monde pour le dernier voyage

Plus la nuit avançait, plus la concession devenait petite. Les femmes arrivaient d’un peu partout. Certaines venues de loin avaient fait leurs affaires dès qu’elles avaient appris le décès le matin même. La musique redoublait d’intensité. Les femmes rivalisaient de créativité dans leurs chants. Elles en inventaient sur place, vantaient les qualités  humaines de cette dame véritable modèle d’intégrité. Gardienne des traditions, elle a toujours joué sa partition pour le respect des coutumes ancestrales.  

Dans la cour donc, chantaient, dansaient, criaient, se taquinaient. Les plateaux plats de riz circulaient de main à main, se posaient autour de groupes de femmes. Alors, un vieil homme m’appela de côté : « votre grand-mère n’a pas eu de de garçon. C’est à vous de l’honorer ». Ce qui signifie que la fête devait être grandiose. Je devais acheter du dolo (bière traditionnel), des liqueurs et aussi du café pour que ces dames se droguent. Après ça, elles pouvaient chanter jusqu’au matin. Je m’exécutais. Les femmes n’arrêtèrent pas de chanter les louanges de Yaaba que lorsque les premiers rayons de soleil transpercèrent le ciel.

L’enterrement sous la canicule

Quand le soleil installa vraiment son trône dans le ciel dégagé, elles revinrent avec des bidons d’eaux portée sur la tête où à l’aide de pousse-pousse. D’autres apportèrent du bois pour la cuisine.

Au son des tambours, le village de Gassongo rend un dernier hommage à Yaaba

L’enterrement de Yaaba était prévu pour 11 heures ce samedi 8 avril. Plus l’heure approchait, plus le monde grossissait. De villages parfois lointains, des femmes et des hommes souvent à pied, arrivèrent pour assister au dernier voyage de ma grand-mère. Ils tenaient tous à lui rendre un dernier hommage. Une heure avant, sous une forte canicule, le cercueil de Yaaba fut exposé sous un grand arbre pour le dernier hommage. De nombreux villageois se rassemblèrent autour.

Après des incantations, on demandait à des jeunes de transporter le corps au cimetière. Ils se bousculèrent. Chacun voulait raconter un jour qu’il a tenu le cercueil de ma grand-mère. « Ne vous en faites pas. Chacun pourra porter le cercueil. Il faut vous relayer », expliqua un vieil homme. Ils se mirent à chanter au son du tam-tam.

Kouma yela mè (le défunt vous parle)

Kouma yela mè (le défunt vous parle)

Kouma yela mè yaaa (le défunt vous dit)

                                                 Ti ra yondg mana biig yéééé (de ne pas faire du mal à ses enfants après son départ)…

500 mètre séparent la cour de Yaaba à sa tombe. Mais, cette distance fut parcourue en une heure. Après 50 mètres, on s’arrêtait, on chantait, on dansait, on lançait des youyous alors que les jeunes balançaient le cercueil au rythme des tambours. Généralement, les plus âgés restent à la maison. Ceux qui ne pourraient pas retenir leurs larmes n’avaient pas leur place. C’était une fête et non un deuil !

La tombe de Yaaba à Gassongo

La fête continue après l’enterrement

Puis, arrivées au cimetière, les femmes rebroussent chemin. Quelques jeunes gens restent pour l’enterrement. La tombe de Yaaba, creusée la veille compte deux parties. La première partie est sous la forme d’un cercle de deux mètres environs de rayon et un mètre de profondeur. A partir de ce trou, ils creusèrent ensuite un rectangle d’environ deux mètres de longs et 50 mètres de large.

Cérémonie d’enterrement d’une grand-mère dans un village burkinabè

Quand le cercueil fut placé minutieusement, on le recouvrir avec des pierres avant d’y jeter la terre. C’était la fin. Je ne reverrai plus Yaaba. Mais la fête continue.  On continua à manger et à boire comme si c’était à Noël ou la fête de tabaski. Enfin, toute la nuit la troupe de danse du village dansa tout en buvant les nombreuses bouteilles de liqueur, de dolo et aussi du café.


A Ouagadougou, le marché des lampes solaires se développe

Le commerce des lampes solaires connait un véritable bond actuellement au Burkina Faso et à Ouagadougou notamment. Avec cette période de canicule où les délestages sont quotidiens et durent de longues heures, le recours à ces lampes permet de vaincre l’obscurité.

Les lampes solaires marchent bien à Ouaga (Ph. Boukari Ouédraogo)

Dans un pays où le taux d’ensoleillement est élevé, le recours à l’énergie solaire s’impose de fait. Depuis la fin du mois de février, les lampes solaires ont pris place dans les étalages. Elles s’arrachent comme des petits pains. Entre le mois de mars et de mai, les délestages sont fréquents à Ouagadougou et durent en général plusieurs heures. C’est pourquoi les Burkinabè se tournent de plus en plus vers les lampes solaires.

Alors, partant de ce constat, j’ai tenté de me faire une petite idée sur le commerce de ces petites machines. Pour cela, j’ai choisi de me rendre au grand marché de Ouagadougou, Rood Wooko. Du côté Est de ce marché se trouve un commerçant qui propose diverses marchandises. Il dispose d’une variété de lampes solaires et accessible à presque toutes les bourses.

Marchander le prix des lampes

Je négocie avec lui deux petites lampes qu’une connaissance avait acheté pour 2 000 francs CFA. Il refuse de me les céder à ce prix. Je dois ajouter 500 francs CFA. A prendre ou à laisser. « Quelque chose qui ne suffit pas », fait-il semblant de dire à son voisin pendant que je m’éloigne sur ma moto. C’est une manière de me faire comprendre qu’elles seront vendues que ce soit à moi ou à une autre personne.

Il suffit d’exposer ces lampes au soleil pour les faire fonctionner (Ph. Boukari Ouédraogo)

Quelques minutes après, je me retrouve carrément du côté opposé. Là-bas également se trouve un autre vendeur de lampes solaires. Après discussions, il accepte de me vendre chacune des lampes pour 2 000 francs CFA. J’en achète trois. Effectivement, comme m’expliquera ce commerçant, depuis deux à trois ans, la demande en lampes solaires est très forte. Auparavant vendeur de postes radio, il s’est convertit peu à peu dans le commerce des lampes.

« Avant, me fait-il comprendre, les lampes à piles avaient déjà pris la place des lampes à pétrole ». Il est devenu de plus en plus difficile de trouver du pétrole sur le marché. En plus de cela, les lampes à piles épargnent des odeurs du pétrole et de la fumée qui s’échappe. Pourtant elle n’éclaire pas aussi bien que les lampes à piles et désormais les lampes solaires.

Une bonne affaire pour les fonctionnaires des villages

Hormis les délestages, beaucoup de quartiers périphériques de Ouagadougou n’ont pas de réseau électrique. Pour éviter de dormir dans le noir, ils sont donc obligés de recourir aux lampes solaires qui n’occasionnent aucun autre frais à part le prix d’achat. Il suffit de la laisser se charger pendant toute la journée sous le soleil. L’énergie emmagasinée permet de l’utiliser pendant la nuit.

Un étale de lampes et appareils solaires (ph. Boukari Ouédraogo)

Ensuite, les lampes solaires sont très demandées par les enseignants et fonctionnaires vivant dans les villages. « Il y a beaucoup de fonctionnaires des villages qui viennent acheter les lampes ici pour repartir dans les villages. Quand ils viennent, ils peuvent acheter deux ou trois comme vous venez de le faire » m’assure le vendeur. Le principal avantage est qu’il y en a pour toutes les bourses. « Les prix vont de deux mille à ce que tu peux ».

Les lampes à défaut des plaques solaires

Effectivement, la qualité de la batterie de certaines d’entre elles permet d’éclairer la maison, de charger des téléphones portables, faire fonctionner la radio et parfois même de brancher la télévision ou le ventilateur. « Mais je n’ai pas ça », prévient-t-il. Néanmoins, il existe aussi des radios, des torches, des ventilateurs qui fonctionnent grâce à l’énergie solaire. Certaines lampes bien que disposant de plaques solaires minuscules peuvent être chargée avec des piles ou de l’électricité.

Ceux qui ont recours aux lampes solaires n’ont pas forcément les moyens de s’acheter les grosses plaques solaires et les batteries pour éclairer toutes les pièces de leurs maisons à cause du coût. Au moins, avec ces lampes solaires, bon marché, ils peuvent faire l’essentiel de leur travail.

 


Lutte contre les terroristes : la psychose s’est installée au nord du Burkina

Les autorités burkinabè peuvent enfin bomber la poitrine. Malmenées depuis longtemps par de multiples attaques de terroristes, elles ont annoncé avoir abattu l’un d’entre eux et arrêté 18 autres dans la nuit du 22 au 23 mars 2017 à Pétéga, une localité située à 25 km de Dori, au nord du Burkina Faso. Bonne nouvelle.

La lutte contre les terroristes sera de longue haleine mais le gouvernement burkinabè doit tout faire pour que la population soit rassurée et collabore (ph. France24.com)

Effectivement, les terroristes ont multiplié les victoires depuis les attentats du 14 janvier 2016, l’enlèvement du Dr Elliot, les attaques de Nassoumbou (province du Soum au Nord du pays) du 15 décembre 2016 et surtout l’assassinat de l’enseignant et directeur d’école Salif Badini dans la même région. Ces attaques à répétition donnaient l’impression d’une armée burkinabè faible, impuissante et même sans arme face à des ennemis mieux préparés et apparemment plus déterminés.

Justement, la période d’immobilisme du gouvernement et des forces de sécurité burkinabè a permis l’installation d’un moment de doute et de peur. On se posait (on continue d’ailleurs à se poser) des questions sur les capacités réelles de l’armée burkinabè à faire face aux attaques.

La méfiance au nord

En effet, le point d’orgue de cette psychose définitivement installée est l’assassinat de Salif Badini. Il faut être au nord du pays pour comprendre la peur des populations. D’ailleurs, j’en ai fait l’amère expérience. Perdu en pleine brousse avec un ami et une grosse moto, nous nous sommes arrêtés pour demander notre route. Mais les deux individus que nous avons vus à moto ont filé automatiquement lorsque nous nous sommes approchés. Plus tard, j’ai appris que depuis cet épisode douloureux, l’on se méfie des grosses motos et de toute personne enturbannée.

Malgré la première véritable victoire annoncée par les autorités, sur le terrain, les informations ne rassurent pas. Les forces de défense et de sécurité manquent cruellement de moyens et de matériel. Il suffit de voir comment sont équipés les gendarmes et policiers sur les différents axes routiers. Pendant que les terroristes se promènent avec des B12, les militaires burkinabè patrouillent parfois avec de simples kalachnikovs. Face à la puissance de feu des terroristes, la détermination ne suffit pas.

La population doit collaborer mais…

En plus de cela, les autorités burkinabè communiquent mal. Le gouvernement, par exemple, a doté l’armée burkinabè de 500 motos pour lutter contre le terrorisme. Elles ont été présentées à la presse. Dans le contexte burkinabè, ces informations sont du pain béni pour le camp adverse. Ils vont désormais s’attaquer à tous ceux qui rouleront sur ces types de motos.  L’effet de surprise n’existe plus. Ils auraient déjà récupéré trois motos aux forces de défense burkinabè. Un militaire, tombé dans une embuscade lors d’une patrouille, aurait été tué à croire certaines causeries.

Mais, le problème le plus important, c’est que la population ne collabore pas. La plupart des attaques se passent dans les villages où les gens se connaissent tous. Cependant, personne n’ose dénoncer de peur de représailles. Justement, c’est le manque de confiance au gouvernement burkinabè resté longtemps laxiste et amorphe. De par le passé, de simples bandits sont ressortis régler des comptes parce qu’ayant appris l’identité de ceux qui les ont dénoncés. Partant de ces expériences douloureuses, difficile aux populations de faire confiance quand ils ne voient aucune garantie de sécurité et protection.

Pour arrêter cette psychose, l’armée doit burkinabè doit à son tour multiplié les victoires. Ce qui permettra de rassurer la population et récréer le lien de confiance. Sinon pour le moment, l’avantage est dans le camp des terroristes dans cette guerre.