Terrorisme : le Burkina est donc devenu un pays dangereux ?
L’ambassade de France a publié à l’endroit de ses ressortissants au Burkina Faso une cartographie des zones à risques le mardi 13 octobre 2015. Toute la partie de territoire burkinabè frontalière au Mali est déclarée zone rouge. Le gouvernement burkinabè lui n’a pas réagi comme si elle cautionnait la publication de cette cartographie des zones à risques.
Une nouvelle cartographie des risques au #Burkina Faso vient d’être publiée. En savoir plus: https://t.co/7as8DUUFT8 pic.twitter.com/2Kk1jPZJwJ
— Gilles Thibault (@G_Thibault_Fr) October 13, 2015
Le pays est devenu un pays dangereux depuis l’attaque de la gendarmerie Samorogouan, à 45 km au nord de Orodora, la principale ville de cette zone. Le mutisme des autorités burkinabè sur cette affaire est déconcertant. Qui se tait consent. Si les autorités françaises déconseillent les zones concernées à leurs ressortissants, quel sort réserve-t-on aux populations locales ? Le même sort qu’on a réservé trois gendarmes de Samorogouan et au maréchal de logis (MDL) chef Abdoul Ba Souleymane Ilboudo tué lors de l’attaque de la gendarmerie d’Oursi dans la province de l’Oudalan ?
#Burkina « Nous avons à peu près 250 soldats au Burkina engagés contre le terrorisme au Nord-Mali » Gilles Thibault pic.twitter.com/bvB73ddjpE
— radioomega (@radiosomega) October 18, 2015
Le Burkina Faso est devenu un pays dangereux parce que les autorités n’ont rien fait pour mieux sécuriser le pays. Pourtant, les signes de possibles attaques djihadistes sur le territoire burkinabè étaient perceptibles depuis longtemps. D’abord, le Burkina Faso est au cœur de l’Afrique occidentale. Ensuite, des pays frontaliers ont subi des attaques de ce type. La crise au nord du Mali a conduit beaucoup de réfugiés au nord du Burkina Faso. Ce qui laisse la porte ouverte à des infiltrations.
La première alerte a été donnée au mois d’avril dernier quand un Roumain travaillant dans la mine de Tambao a été enlevé dans cette partie située au nord du pays. Jusqu’à présent nous n’avons aucun signe de vie de cet otage.
Les sept suspects de l’attaque meurtrière de Samorogouan ont été relâchés le jeudi 15 octobre 2015 (source judiciaire) https://t.co/kIWeNzgNly
— Ofaso (@OfasoNET) october 16, 2015
Puisqu’il ne s’agissait que d’un expatrié blanc, on ne se sentait pas si concerné. Ça n’arrive qu’aux autres, pense-t-on souvent. Les autorités burkinabè n’étaient pas inquiètes. Pendant que ces dernières continuaient de dormir sur leurs lauriers, la gendarmerie d’Oursi est attaquée par des bandits non identifiés. Ces derniers ont fait preuve de « professionnalisme » en tendant un guet-apens aux gendarmes. Bilan un gendarme tué. Bien qu’un témoin ait affirmé que les bandits avaient dit qu’ils appartenaient à Boko Haram, la piste du règlement de compte semble avoir été privilégiée.
Pourtant, le problème devait être pris à bras le corps. Cette attaque a permis de mettre à nu les conditions catastrophiques dans lesquelles travaillaient les forces de défense et de sécurité. Nous l’avons d’ailleurs dénoncé. Il suffit d’aller dans n’importe quel poste de police ou de gendarmerie du Burkina pour se rendre compte que ces derniers travaillent en sous-effectif et manquent du minimum de logistique. Face à des bandits surarmés et quelle que soit la formation de ces hommes en tenue ils ne peuvent que fuir comme des poltrons.
#Burkina:interdiction de circuler sur le territoire des véhicules auto sans plaque d’immatriculation et ceux aux vitres fumées ou teintées.
— MARE Arnaud (@MAREArnaud) October 14, 2015
Le Burkina est donc devenu une zone dangereuse parce que les autorités n’arrivent plus à sécuriser les frontières du pays. Le Burkina Faso est devenu un pays dangereux. La France l’a dit et donc c’est vrai ! Cela signifie que la France maîtrise mieux le territoire burkinabè que nos autorités elles-mêmes. Cela veut dire que les services secrets burkinabè ne sont pas efficaces. Mais ce qu’on oublie, c’est que les terroristes sont tellement ingénieux qu’ils n’ont plus besoin de faire des incursions aux frontières. Ils sont capables de frapper en plein cœur de la capitale à travers des attentats- suicide par exemple.
Comme le dit un proverbe burkinabè, on a laissé le fantôme entrer dans la maison et maintenant, on veut le chasser.
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