Burkina : les députés CDP pro-Salif Diallo préparent un coup contre Blaise Compaoré

Article : Burkina : les députés CDP pro-Salif Diallo préparent un coup contre Blaise Compaoré
Crédit:
20 janvier 2014

Burkina : les députés CDP pro-Salif Diallo préparent un coup contre Blaise Compaoré

Le parti au pouvoir au Burkina Faso, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) a fait signer par ses députés à l’Assemblée Nationale une charte d’allégeance au parti du Président Blaise Compaoré. Si seul le Larlé Naba (un ministre de l’empereur des Mossé) a refusé de signer, la réalité est que près de 30 des 69 signataires preparent un coup contre parti au pouvoir.

De gauche à droite Simon Compaoré, Salif Diallo et Roch Marc Christian Kaboré (photo lefaso.net)
De gauche à droite Simon Compaoré, Salif Diallo et Roch Marc Christian Kaboré (photo lefaso.net)

La bataille pour la succession du Président du Faso Blaise Compaoré a déjà commencé. Le bientôt ancien puissant parti au pouvoir le Congrès pour la Démocratie (CDP) s’est vu affaibli avec la vague de démission de militants importants. Le trio Roch Marc Christian Kaboré (ancien Président de l’Assemblée Nationale), Salif Diallo (ancien ministre de l’agriculture) et Simon Compaoré ancien maire de la ville de Ouagadougou ont quitté le navire du chef de l’Etat. Après la démission de ces anciens ténors du parti de Blaise Compaoré, des rumeurs annonçaient celle probable d’une trentaine de députés partisans des démissionnaires. Finalement, seul le Larlé Naba n’a pas signé. Pourquoi ?

En réalité, les députés partisans des démissionnaires sont plus utiles dans le parti. La consigne qui leur a été donné est d’être l’œil et l’oreille des démissionnaires au sein de ce parti. S’ils démissionnent aujourd’hui, ils perdront aussi leur statut de député à l’Assemblée Nationale comme le recommande la loi. Ce qui va fragiliser la lutte entamée par le trio de tête des démissionnaires. 

Le seul démissionnaire qui est le Larlé Naba pourrait avoir pour rôle de regrouper les chefs traditionnels, véritables forces de mobilisation au Burkina Faso. L’expérience a d’ailleurs prouvé que depuis la période coloniale à aujourd’hui, les pouvoirs en place sont toujours passés par les chefs traditionnels pour assoir leur domination. Salif Diallo, Simon Compaoré et Roch Marc Christian Kaboré ont mené leur bataille avec un professionnalisme. Bien avant la démission, ils se sont assuré le soutien de ces derniers au cours d’une réunion tenu dans la cour du Larlé Naba.

Plusieurs options sont mises en réflexion par ces députés qui pourraient créer un groupe parlementaire pour contrecarrer avec l’opposition des projets de lois à l’Assemblée Nationale. Le chef d’orchestre de toutes ces manœuvres pourrait bien être Salif Diallo. Cet homme qui a longtemps était la tête pensante de Blaise Compaoré a s’est vu reléguer au second plan après avoir dénoncé une patrimonialisation en cours du pouvoir en place dans une interview accordée au journal l’Observateur Paalga alors qu’il était ambassadeur à Vienne en Autriche.

L’opposition s’est vue renforcer par la démission de ces cadors. Cela s’est ressenti lors de la marche de l’opposition le samedi 18 janvier 2014. A Ouahigouya et Kongoussi, villes acquis à Salif Diallo, la mobilisation était de taille ce jour là. Ce qui signifie que le changement est en marche. Déjà, certains se mettent à rêver à un scénario à la sénégalaise.

Partagez

Commentaires

Judicael
Répondre

Autant dire que l'enfant terrible de Ziniaré n'a plus assez de cartes ou qu'il n'est plus le seul maître de la politique burkinabè.

Ismael
Répondre

Il a chaux le président. Salif Diallo et les autres hantent le navire CDP qui tangue depuis leur départ. Une chose est sûre, le peuple Burkinabè a soif d'alternance