JO : dopages et tricheries, le deux poids deux mesures

Article : JO : dopages et tricheries, le deux poids deux mesures
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17 août 2012

JO : dopages et tricheries, le deux poids deux mesures

Les jeux Olympiques (J.O) se sont achevés sur une domination américaine (104 médailles dont 46 en or). Malgré tout, c’est Usain Bolt et Jamaïque qui ont ravi la vedette en s’imposant dans les épreuves phares de l’athlétisme. Au delà des performances, les JO ont été marqués par des accusations de tricheries et de soupçons de dopages traités de façon inéquitable. Cela a écorché l’image de cette fête du sport.

L’équipe féminine chinoise de badminton favorite pour remporter le tournoi en double a été exclus de jeux olympiques 2012, accusée de tricherie par le comité d’organisation. Les Chinoises auraient expressément perdu lors de leur dernier match devant la Corée du Sud pour éviter leurs compatriotes mal placées dans l’autre groupe. Après cette décision, l’une des joueuses chinoises, dépitée, a choisi de dire adieu à ce sport qu’elle a aimé.

Dans le même ordre de sanction, l’Algérien Taoufik Makhloufi après s’être qualifié pour la finale des 1500 mètres, dans la difficulté et blessé, a préféré abandonner l’épreuve des 800 mètres pour se donner le maximum de chance au demi-fond. Exclu au départ de la compétition il sera réintégré plus tard après la présentation d’un certificat médical.

Ce sont là deux exemples où des athlètes ont été exclus, accusés de tricherie. En même temps, l’un des coureurs de l’équipe cycliste britannique par équipe Philip Hindes a avoué être tombé volontairement afin de permettre à son équipe de s’imposer (constatant donc le mauvais départ de sa formation). Effectivement, la course fut reprise après cette fausse chute et l’équipe britannique a remporté la médaille d’or. Malgré les aveux du tricheur, le comité d’organisation a décidé de ne pas retirer la médaille d’or !

Pêché avoué est à moitié pardonné

Les Espagnols, déjà qualifiés en basketball ont préféré aligner une équipe B devant le Brésil, perdant ainsi le match. Cette défaite volontaire, permettaient aux espagnols d’éviter la redoutable équipe des Etats-Unis. Une forme de tricherie une fois de plus pardonnée par le comité d’organisation.

Le nageur sud-africain, Cameron van der Burgha a remporté la médaille d’or lors de la finale du 100 mètres brasse, en utilisant une tactique interdite. Il a donné trois coups de jambes lors de son virage au lieu d’un. Bien qu’ayant reconnu sa tricherie, le comité olympique n’a pas levé le doigt. Tout cela est la preuve que toutes les équipes ne sont pas placées sur le même pied d’égalité.

Pourtant, quel mal y a-t-il à exploiter les insuffisances du règlement pour aller le plus loin possible dans une compétition ? On peut comprendre que cela soit sanctionné mais pourquoi tout le monde n’est pas concerné?

L’essentiel est de participer

 Pour le cas de Taoufik Makhloufi même s’il n’était pas blessé, le comité d’organisation avait un devoir de compréhension. Pourquoi se dépenser pour une épreuve qu’on est sûr de ne pas gagner alors qu’on a d’autres épreuves en vue? ? A l’analyse, le comité d’organisation se fichait que cet athlète gagne une médaille ou pas. Il devait se donner jusqu’à épuisement même s’il rentrerait bredouille. Pourtant, c’est ce que les espagnols ont fait en basketball. On dira que Pierre de Coubertin disait « l’essentiel, c’est de participer ». Alors, imaginer juste une délégation des Etats-Unis qui participent aux JO et rentre bredouille. Catastrophe !  Les Américains diront qu’ils ont dépassé le stade de simplement participer. Une deuxième place en termes de médailles aurait même été mal digérée.

Lorsque la nageuse chinoise Ye Shiwen agé de 16 ans a battu le record du monde de 400 mètres 4 nage. A peine a-t-elle fini sa course que des soupçons de dopages se font entendre. L’entraineur américain John Leonard évoque déjà des cas passés s’appuyant sur le fait que la Chine a une mauvaise réputation dans ce domaine. Au lieu de saluer le travail de la jeune fille, on a préféré évoqué la piste du dopage. Dommage ! Pourtant, lors des JO de Pékin quatre ans plutôt, le nageur  américain Michael Phelps a remporté 7 médailles d’or (du jamais vu) dans cette même discipline. Personne n’a mis en doute ses performances exceptionnelles. Personne n’a laissé flairer la piste du dopage. Les performances exceptionnelles relèvent tout simplement du travail dit-on comme si les autres athlètes qui font pareils ne travaillaient pas.

Alors que Usain Bolt et la Jamaïque confirmaient leur domination sur la prestigieuse compétition des 100 m, Carl Lewis, ancien champion dans cette même discipline émettait également des doutes sur les performances de ces athlètes venus du pays de Bob Marley. La Jamaïque est dans le collimateur des agences d’anti-dopage qui semblent mal accepter le fait que des athlètes de certains pays puissent réaliser des résultats exceptionnels. Apparemment, lorsqu’on vient de certains pays et qu’on réalise des performances exceptionnelles, la piste du dopage est évoquée si ces derniers n’ont pas quatre jambes ou quatre bras.

Les jeux semblent être organisés comme s’il y a des nations qui doivent s’imposer, d’autres qui devraient juste se contenter des deuxièmes places et une troisième catégorie dont le rôle est seulement de participer. A la lecture, il semble que certains ont transposé leurs divergences politiques dans le sport. On a bien vu la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine pour le classement et aussi entre des athlètes américains et Russes. Le sport est si beau, unificateur que l’on doit taire les divergences lorsqu’on arrive sur ce terrain. Les athlètes se connaissent, se côtoient, se respectent, créent des liens d’amitié que certains manigances pourraient nuire à l’éthique du sport. Le boxeur français Alexis Vastine a levé un coin de la voile lors de son élimination face à son adversaire l’Ukrainien Taras Shelestiuk. Pour lui, les boxeurs de l’Europe de l’est seraient plus favorisés à cause de leur influence dans ce sport. Ce ne devrait pas être le cas. En cas de défaite, les perdants doivent saluer la victoire de leurs adversaires car le sport est avant tout un jeu. On l’a vu lors de la finale qui a opposé les Etats-Unis à la France en basketball féminin. Les françaises ont félicité leurs adversaires et ont fait la fête. Il faut donc mettre toutes les nations sur le même pied d’égalité dans le traitement des litiges et accorder les mêmes chances à tous les athlètes quelle que soient leurs nationalités.

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