« Si je deviens président, je vais institutionnaliser les coups d’Etat »
Dimanche 22 heures 30, je rentre à la maison après avoir publier un papier sur mon blog Le messager d’Afrique du réseau mondoblog de Radio France Internationale (RFI) . C’est la dernière édition du journal de la télévision nationale du Burkina. La campagne pour l’élection du Présidant du Faso bat son plein à Ouagadougou. Je tombe sur l’un des candidats, Boukary Kaboré dit « le Lion » en campagne dans une région du pays. Après avoir dénoncé la mauvaise gestion du pouvoir par le Président Blaise Compaoré, « Le lion » affirmait que s’il était élu, il allait institutionnaliser les coups d’Etats. « Comme ça, si je veux m’accrocher au pouvoir après mon élection qu’on me fasse partir de force. Je suis d’accord pour ça ». Ce rugissement de Boukary Kaboré « le Lion » m’a fait sourire. Je me suis dit « « le lion » perd le réseau » pour dire qu’il ne sait pas ce qu’il dit.
Boukary Kaboré est un compagnon fidèle de Thomas Sankara. Après sa mort , « Le Lion » son fidèle compagnon a tenté une rébellion qui a échoué. On raconte qu’il est doté de pouvoirs mystiques. Il aurait réussi à se rendre invisible après qu’il ait été arrêté et ligoté pendant le coup d’Etat contre le Président Thomas Sankara. Cet homme de 60 ans sa tanière à Koudougou, une ville située à une centaine de Kilomètres de Ouagadougou.
Fermons cette parenthèse pour dire que le lendemain lundi, beaucoup de personnes discutaient sur ces affirmations de ce candidat. Pour les uns, de tels propos sont inadmissibles de la part d’un candidat à la présidentielle. Tout coup d’Etat doit être condamné et ses auteurs traqués et punis. Certains pensaient même que « le Lion » était devenu fou et qu’il ne savait pas ce qu’il disait. « Avec sa crinière (sa barbe) on dirait je ne sais quoi là, il ne mérite pas d’être Président »
J’ai essayé de sonder les gens sur la question. Beaucoup partageait pourtant le point de vue de « Le lion ». Ces derniers estiment que lorsqu’un dirigeant refuse de quitter le pouvoir au terme de son mandat, l’on devrait le faire partir de force. Certains m’ont d’ailleurs rappelé que le professeur Laurent Bado candidat à l’élection présidentielle de 2005 s’était prononcé en faveur des coups d’Etats dit « moralisateur ». Pour le Pr Bado, un chef d’Etat arrivé au pouvoir par tricherie mérite de partir par un coup de force et même si un président élu démocratiquement gère le pouvoir à des fins personnelles, il devrait être déchu par l’armée. Quelqu’un a pris l’exemple du Niger avec Mamadou Tandja qui ne respectait plus rien dans son pays. La population a salué ce coup de force a-t-il fait comprendre. Tout cela m’a laissé perplexe parce que je suis contre toute prise de pouvoir par la force.
Êtes-vous d’accord pour que les coups d’Etats soient institutionnalisés ?
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