Attaque « terroriste » à Oursi : un avertissement pour le Burkina

Article : Attaque « terroriste » à Oursi : un avertissement pour le Burkina
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28 août 2015

Attaque « terroriste » à Oursi : un avertissement pour le Burkina

La brigade de gendarmerie d’Oursi village situé dans la province de l’Oudalan dans la région du Sahel a été attaquée le 23 août 2015 par une bande armée non identifiée. Selon des témoignages, les assaillants auraient fait savoir qu’ils sont affiliés au groupe de terreur Boko Haram. Que ce soit une attaque terroriste ou pas, il s’agit d’un avertissement que les autorités burkinabè doivent prendre avec le plus grand sérieux.

Au delà des gendarmes, toutes les forces de défenses et de sécurité doivent être suffisamment armées (ph.https://www.gouvernement.gov.bf)

Comment ces bandits ou encore terroristes, s’y sont pris pour attaquer la gendarmerie d’Oursi ? Selon les habitants, les assaillants ont tendu un piège en envoyant une fausse alerte. Lors de cette attaque,  le maréchal des logis (MDL) chef Abdoul Ba Souleymane Ilboudo a été tué. Les assaillants se sont rendus également au domicile du chef de brigade où ils ont fait deux blessés.

Premier kidnapping au mois d’avril

Cet exemple laisse croire qu’il s’agit d’un règlement de compte tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’une attaque terroriste. Toutefois, cette situation doit interpeller la population et les autorités burkinabè. Le Burkina Faso n’est pas à l’abri des attaques terroristes.

Le 4 avril 2015, un Roumain a été enlevé à Tambao par des hommes armés. Depuis, plus aucune nouvelle. C’était la premier enlèvement d’un expatrié sur le sol burkinabè. Le groupe djihadiste Al-Mourabitoune a revendiqué l’attaque. Depuis, aucune nouvelle. De plus en plus, les attaques se rapprochent du Burkina Faso. Avant cela, les Burkinabè pensaient qu’ils étaient protégés et que cela n’arrivait qu’aux autres. Aujourd’hui, l’on se rend compte que nul n’est à l’abri d’une possible attaque terroriste et le mal peut venir de partout.

Banditisme grandissant

Le Burkina Faso; un terreau fertile pour le développement de groupes terroristes. Presque chaque jour, les forces de sécurité, gendarmerie annoncent l’arrestation de malfaiteurs. Ils sont souvent présentés à la presse. En général, il s’agit de récidivistes. Mais, aussitôt arrêtés, ils sont immédiatement libérés. Le recrutement des terroristes pourrait se faire au sein de cette communauté de voyous. Le chômage conduit facilement les jeunes à accepter toutes sortes de propositions. Ils ne seront donc pas insensibles aux offres mirobolantes de groupes djihadistes. Boko Haram l’a prouvé.

Ce groupe terroriste cherche à séduire les pauvres et généralement les personnes illettrées. Des jeunes qui se sentent exclus du système social puisque sans diplôme leur permettant d’espérer un emploi se laissent tenter par cette voie. Afin de s’enrichir certains d’entre eux n’hésitent pas à se lancer dans le kidnapping d’étrangers. Ce ne sont les coupeurs de route, les trafiquants et foyers de drogue qui manquent au Burkina Faso. Il ne suffit que d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres.

Les groupes djihadistes l’ont prouvé. Ils savent vendre du rêve aux jeunes. Et pour des gens qui n’ont plus rien à perdre dans leur vie, rejoindre les groupes terroristes devient la voie du salut. Il faut donc s’attaquer, malgré le retard déjà pris, à ce mal à la racine en sensibilisant les jeunes mais surtout en leur offrant de l’emploi. Indéniablement, il faut un engagement total dans la lutte contre la pauvreté en mettant la jeunesse au cœur de toutes les initiatives.

Un plan de lutte contre le terrorisme

S’il faut lutter contre le chômage qui est une course de longue haleine compte tenu de la pauvreté du Burkina, il faudra pour cela mettre l’accent sur la sécurité des populations et la défense du territoire national. Il est incompréhensible dans un pays de savane comme le Burkina que des bandits puissent attaquer une gendarmerie et s’enfuir sans laisser la moindre trace.

Au Burkina , l’on enregistre de plus en plus de conflits locaux entre agriculteurs et éleveurs. Il s’agit d’une question également à prendre à bras le corps. Sinon, la situation risque de pourrir et il ne sera pas étonnant qu’un jour, un camp bascule dans un groupe terroriste.

L’attaque d’Oursi est la preuve même du dénuement dans lequel les forces de sécurité et de défense sont logées. Il suffit de faire un tour dans n’importe quel commissariat ou gendarmerie du pays, l’on constate qu’il n’y a souvent pas de véhicules d’intervention. Les bandits sont souvent mieux armés. Le personnel est insuffisant. 

Il faut donc un véritable plan de lutte contre le terrorisme. Les autorités auraient dû être interpellées depuis longtemps. Le Burkina Faso est entouré de pays qui connaissent des attaques fréquentes de ces bandits.

Pour le moment, c’est un petit village qui a été attaqué. Un jour, il pourrait avoir des attentats dans au cœur de la capitale.

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Commentaires

Judicael
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Les autorités doivent prendre avec plus de sérieux des mesures visant à sécuriser le pays contre ce genre d'attaques. Aujourd'hui plus qu'hier, il faut impérativement équiper les forces de l'ordre notamment celles qui sont dans les localités frontalières. Elles sont les premières cibles. L'armée devrait se concentrer davantage sur cette question au lieu de faire de la politique; de vouloir décider qui doit être premier ministre et qui ne doit pas l'être. Voilà la raison première de existence en tant que force républicaine. .