Législatives au Burkina: Comment Ambaterdomon Angelin Dabiré, a convaincu le Conseil constitutionnel

Article : Législatives au Burkina: Comment Ambaterdomon Angelin Dabiré, a convaincu le Conseil constitutionnel
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26 août 2015

Législatives au Burkina: Comment Ambaterdomon Angelin Dabiré, a convaincu le Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel était dans un véritable dilemme au moment de trancher les recours d’annulations de candidatures de l’ancienne majorité et alliés aux élections législatives d’octobre 2015. Mais un homme a permis de débloquer la situation. Il s’agit Ambaterdomon Angelin Dabiré qui dans son recours a fait savoir que le Burkina Faso « Burkina Faso n’a pas mis en œuvre la décision du 13 juillet 2015 de la Cour de Justice de la CEDEAO ». Ce point à tous changé.

La remarque de Ambaterdomon Angelin Dabiré  a permis de prendre cette décision attendue par plusieurs Burkinabè
La remarque de Ambaterdomon Angelin Dabiré a permis de prendre cette décision attendue par plusieurs Burkinabè

Lorsque le Conseil constitutionnel du Burkina a commencé l’examen des différents recours, il s’est rapidement rendu compte que les différents posaient problèmes. Soit ils n’étaient pas recevables, soit le Conseil constitutionnel était incompétent pour trancher. Si ce n’était pas l’une des deux cas de figure, c’est que le requérant ne remplissait pas les conditions pour demander l’annulation d’une candidature. Dans un tel contexte, il devait essayer de satisfaire une frange de la population qui souhaitait ardemment que les dignitaires de l’ancien régime notamment ceux qui ont soutenu la modification de l’article 37.

Le verdict de la Cour de la justice de la Communauté économique et des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne permettait au Conseil constitutionnel de trancher en faveur de ceux qui souhaitent qu’en conformité avec le nouveau code électoral en son article 166, qui affirment que « … sont en outre inéligibles : toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels ayant conduit à une insurrection ou à toute autre forme de soulèvement ».

La décision de la CEDEAO malgré les nombreux débats favorisait bien le camp du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) puisque les autorités burkinabè avaient affirmé qu’ils se conformeraient à la décision de la CEDEAO tandis que certains avaient annoncé des réaménagements.

Ambaterdomon Angelin Dabiré a débloqué la situation en soulignant un seul point : « Burkina Faso n’a pas mis en œuvre la décision du 13 juillet 2015 de la Cour de Justice de la CEDEAO ». C’est la preuve que l’ex majorité avait gagné son recours auprès de la CEDEAO mais le Burkina Faso qui avait promis d’en tenir compte a oublié d’appliquer la décision. En plus de cela, ce recourant a apporté les preuves que les personnes concernés ont soutenu la modification de l’article 37.

Les candidats du CDP concernés sur les listes nationales et provinciales ont tous signé un appel adressé au Chef de l’Etat le 13 septembre 2014 afin de convoquer un référendum pour modifier l’article 37 tout ceux de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) de Djibril Bassolé. Les candidats concernés sont d’anciens membres du CDP.

L’Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA) a également soutenu ce projet dans les derniers instants. Ces anciens députés ont soutenu publiquement la modification de l’article 37, notamment le 23 octobre 2014. Ce jour là, le Secrétariat exécutif national de leur parti a décidé à l’unanimité d’appeler les députés du groupe parlementaire de l’ADF/RDA à soutenir le compromis trouvé au sein de la majorité. Le 25 octobre 2014 au stade du 04 août de Ouagadougou cet appel a été renouvelé.

Ce qui signifie qu’après les débats puérils, il faut saluer la clairvoyance de Ambaterdomon Angelin Dabiré. Si son recours n’avait pas été introduit, les personnes incriminées seraient actuellement en course pour les législatives. Cela aurait conduit à une incompréhension de la part d’une grande couche de la population qui aurait parlé de manipulation.

En même temps, cela signifie que le Conseil constitutionnel a bien mené son travail en toute indépendance. La preuve, le Conseil constitutionnel n’a pas répondu à toutes les requêtes de Ambaterdomon Angelin Dabiré. Par exemple, certains candidats de l’Organisation pour la Démocratie et le Travail (ODT), parti de la majorité mais qui a livré une guerre farouche contre le CDP pour les municipales dans l’arrondissement 4 de la ville de Ouagadougou) à savoir Palguim Sambaré, Karim Barro Mahamoudou Sawadogo, Issa Barry, Dieudonné Sawadogo et Amadou Traoré sont éligibles malgré le recours contre ces derniers pour absence de preuves.

La première réaction est venue de Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA qui a pris acte de la décision du Conseil constitutionnel. Au moment où nous nous apprêtons à publier cet article, le CDP animait une conférence de presse pour désapprouver cette décision.

 L’homme refuse de s’exprimer devant les médias pour des raisons de sécurité.

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