Bloguer dans un pays du sud : le cas du Burkina Faso

Article : Bloguer dans un pays du sud : le cas du Burkina Faso
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15 janvier 2012

Bloguer dans un pays du sud : le cas du Burkina Faso

La pratique des blogs est en train de prendre de l’importance en Afrique. Malgré des tentatives, l’utilisation de cette nouvelle plateforme traine encore au Burkina Faso. Les blogs offrent pourtant de nouvelles opportunités qui pourraient accompagner le développement du Burkina.

 

 

 

(image sanctius.net)

 

 

 

 

Difficile de dire qui est le premier blogueur au Burkina Faso. Cependant, l’histoire retient que parmi les premiers, figurent des journalistes. Ces derniers se sont mis à la pratique des blogs à l’occasion d’une session de formation sur l’utilisation de nouvel outil, organisée au centre de presse et en collaboration avec Yam Poukri, une association spécialisée dans le domaine des technologies. Cette formation a eu lieu en 2005 à l’issue laquelle, les journalistes ont pu créer leurs premiers blogs. Il s’agit par exemple de Quophyblgueur aussi connu sous le nom du Le blog du 10sident de Koffi Amétépé, L’heure du temps de San Évariste Barro Journalisme engagé de Ramata Soré. Journaliste au journal L’événement, elle anime un autre blog du même titre Journalisme Engagé etc. Ces derniers peuvent être considérés comme les premiers blogueurs burkinabè. Deux d’entre eux ont été retenus pour parfaire leur formation à l’institut PANOS au Sénégal. Il s’agit de Ramata Soré et de Koffi Amétépé.

Le blog de Ramata de Soré semble avoir eu le plus de succès dû principalement à sa plume engagée. Plusieurs personnalités politiques se sont presque vues obliger d’apporter des droits de réponse sur des écrits les concernant. Ramata Soré alimente son blog d’articles non retenus dans le journal pour lequel elle travaille. Ensuite, certains de ses meilleurs articles sont repris ainsi que des productions de certains confrères. Quand à Koffi Amété, son blog n’a pas eu le succès comme celui de sa consœur. Mais, ce dernier s’est fait un nom à travers le le Blog de Barkbiiga (le blog de l’enfant béni) hébergé par le site d’information burkinabè Fasozine. Les analyses du blog de Baarkbiiga sont souvent reprises dans la revue de presse de la Radio France Internationale (RFI). Ce qui a fait la popularité de ce blogueur. Cependant, force est de reconnaitre que le blog de Baarkbiiga se confond avec une rubrique du site d’information Fasozine. Le lecteur non avisé ne se rend pas compte de la différence entre le blog et les autres rubriques. Koffi Amétépé est payé par Fasozine pour les billets qu’il produit.

Des jeunes s’intéressent

Aujourd’hui, quelques jeunes s’essaient à la pratique des blogs au Burkina Faso. Sport au Pluriel, le blog sport de la radio campus de Ouagadougou fait partie des plus consultés. Au départ, les initiateurs ont mis en place cette plateforme en voulant fonctionner comme un site d’information générale. L’abondance d’information sur le sport international, l’absence de site spécialisé sur le sport burkinabè et la concurrence de référencement avec des sites sports existantes déjà va conduire les initiateurs à se consacré uniquement au sport Burkinabè. Sport au Pluriel qui est également le nom d’une émission sportive sur radio campus, est considéré comme une référence par les amateurs de sports.

Le blog de Koffi Amétépé sur Fasozine

A côte de Sport au Pluriel Koundjoro Gabriel Kambou anime Info du Burkina. Ce blogueur publie des billets et souvent des vidéos dont les liens rédigent vers la webtv Droit Libre Tv. Justin Yarga anime Blog’August où il publie des chroniques, des analyses, des éléments de compte rendu. Ce blog se veut engager. A l’occasion du lancement du concours mondoblog où 100 jeunes blogueurs de l’espace francophone ont été choisis pour parler de leur ville, des Burkinabè y ont participé et Coulibaly Yabil Félicité fait partir de ces blogueurs (C’est également à cette occasion qu’est né ce blog le messager d’Afrique). Son blog Sources et Ressources s’intéresse à la culture et aux traditions africaines et burkinabè en particulier, aux droits de l’enfant. Yabil Félicité Coulibaly jette souvent un regard critique sur la politique africaine.

Malheureusement, les blogs burkinabè manquent d’originalité se confondant presque au site d’information générale. En faisant la même que ce qui existe, ces blogs ont de fortes chances de bénéficier d’un faible lectorat, qui prendra à peine le temps de lire les billets.


Le faible débit d’internet comme blocage de la pratique des blogs


La faiblesse de la blogosphère burkinabè s’explique en grande partie par la qualité du débit d’internet. Même si les coûts de connexion ont baissé, il se trouve qu’un internaute peut passer plus d’une heure pour télécharger une seul photo dans un cyber. Ce qui décourage souvent les blogueurs. Ceux qui commencent sont rapidement découragés. Voilà pourquoi au bout de six mois, des blogueurs se découragent. Ce n’est que dans les principales villes du pays que la connexion est vraiment disponible avec un débit plus ou moins acceptable. L’électricité n’est pas disponible dans les villages reculés. Alors l’accès à internet devient plus complexe surtout pour une population à majorité analphabète. Ils ignorent souvent tout des nouvelles technologies.

Le manque d’appareils est également l’une des difficultés pour ceux qui veulent bloguer. L’ordinateur portable est un luxe. Même dans certaines rédactions, il n’y a souvent que deux ordinateurs pour une dizaine de journalistes. Si l’on tient compte du fait que l’un est uniquement consacré au montage, alors il n’y a qu’un ordinateur pour dix journalistes. Peu de personnes possèdent un appareil photo, trop chères pour les Burkinabè qui ont d’autres priorités.
Cependant, même s’il y a de la volonté, il faut compter aussi avec la paresse. Certaines personnes disposent du matériel nécessaire pour produire du texte, des images et du son mais ne sont pas assez motivés pour alimenter le blog. Ce qui est dommage car la plupart ignore les avantages que cela peut rapporter. « Ça ne pait pas » vous lancent certains.
Si presque tous les journaux burkinabè possèdent un site internet, aucun ne propose la création de blog. Si c’était le cas, cela aurait permis à certains lecteurs de créer un blog quand on considère les commentaires laissés souvent sur les sites.

Bloguer, une opportunité

Pourtant, internet et les blogs sont une opportunité. Dans un contexte où l’accès aux médias traditionnels relève d’un parcours de combattant, les populations peuvent trouver au blog un moyen de s’exprimer. Ce qui devrait contribuer à l’amélioration de la liberté d’expression et de permettre à ceux qui ne peuvent pas se faire entendre dans les journaux de faire faire savoir leur point de vue. Les journaux traditionnels consacrent leur compte rendu et reportage sur les faits et les hommes politiques oubliant le public, principal concerné.

Au delà des blogs d’opinion, cet outil peut permettre, aux acteurs du secteur informel de faire découvrir leurs activités. Le blog pourrait donc servir de support publicitaire pour ces derniers. Les artisanats en seront les plus grands bénéficiaires surtout que ce secteur est bien développé au Burkina Faso. Il peut aussi servir de plateforme de promotion de sa ville. Le blog Burkina Faso : Chroniques de Koudougou vise cet objectif. L’auteur veut faire connaitre Koudougou : « Une petite ville dont on ne parle jamais, nichée au sein d’un pays dont on ne parle pas davantage… Pourtant, c’est là qu’est l’Afrique : dans son quotidien. Des gens, des lieux, des anecdotes, des images, voilà ce que je vous propose, loin, je l’espère, des clichés médiatiques ». Le dernier billet date de 2009.

En réalité, il peut même servir les populations rurales. Dans le cadre de l’alphabétisation en langues nationales, internet peut servir d’outil pour accompagner cette initiative. Avec des groupes électrogènes, l’on peut permettre à ces derniers d’avoir accès au réseau et de leur demandé de rédiger des billets sur différents sujets : la manière dont elles ont passé leur journée, donné leur point de vue sur des faits sociaux, des cultures ancestrales, partager leurs expériences dans plusieurs domaines, rédiger des contes qui pourront permettre plus tard de produire des livres etc. Tout cela en langue nationale. Cela peut permettre à ces populations qui après les campagnes d’alphabétisations sont laissées à elles mêmes sans bénéficier d’outils pour se perfectionner. Ces genres d’initiatives peuvent s’inspirer des projections vidéo publiques pratiquées souvent dans les villages.

Les blogs peuvent aussi servir de moyens d’éducation aux médias pour les élèves, de sensibilisation, des sources d’informations etc.
Même si les blogs laissent une grande marge de liberté, n’en demeure pas moins qu’ils peuvent constituer des dangers s’ils sont mal utilisés. Certains s’en servir comme un moyen de désinformation, de diffamation etc. surtout qu’il n’est pas contrôlé par le conseil supérieur de l’information (CSC) du Burkina. Ce qui est aussi l’un de ses avantages.
Malgré cela, les blogs sont une chance pour le Burkina Faso et ces derniers devraient s’en servir.

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Commentaires

AristideZ
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Merci pour cet article de bonne facture. Juste pour indiquer à vos lecteurs qu’il existe une plate-forme de blog burkinabè ouverte à tous à l’adresse: https://www.fasoblog.net
L’inscription se fait m’envoyant un mail à inscription@fasoblog.net. L’inscription automatique a été supprimé du fait du nombre de blogs de spam qui se créaient… Merci.

Sandie
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Bonjour,

Je poste sur ce blog dans le but de vous présenter INDIAFRICA: A Shared Future, une initiative humaine qui invite à la création d’échanges entre jeunes Africains et Indiens à travers une série de concours multi disciplinaire et un programme de bourses pour les jeunes visionnaires.

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Nous attendons avec impatience votre participation !

Très cordialement,

Sandie Deboissy
team INDIAFRICA

OFFRES DE BOURSES D'ETUDES
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Département fédéral de l‘intérieur DFI
Secrétariat d‘Etat à l‘éducation et à la recherche SER
Commission fédérale des bourses pour étudiants étrangers CFBE

Bourses d'études universitaires de la Confédération

Suisse pour des étudiants et artistes étrangers

PRIERE DE LIRE ATTENTIVEMENT ET DE RESPECTER LES CONSIGNES

POUR PREPARER UNE DEMANDE DE BOURSE

Année Académique 2012 - 2013

Par l’intermédiaire de la Commission fédérale des bourses, la Confédération suisse offre aux étudiants désirant continuer leurs études à l’extérieur des bourses (1500 bourses) d’études universitaires (Universités suisses, Ecoles polytechniques fédérales). Ces bourses sont destinées à des étudiants déjà titulaires d’un diplôme universitaire (post gradués). Elles doivent leur permettre de parfaire leurs connaissances en Suisse ou d’y faire des travaux de recherche dans des domaines auxquels les universités suisses accordent une attention particulière.

L’offre est valable pour tout étudiant ayant obtenir de résultats brillants. Elle n’est pas valable pour des études en cours d’emploi, à temps partiel ou à distance.

Les dossiers de candidature font l’objet d’une sélection préliminaire par les autorités nationales compétentes et la représentation diplomatique suisse. La représentation diplomatique suisse transmet les candidatures sélectionnées à la Commission fédérale des bourses pour étudiants étrangers (CFBE) qui effectue la sélection définitive. C’est ensuite le Département fédéral de l’Intérieur (DFI) qui octroie les bourses sur la base des propositions de la CFBE.

Lieu d’études

Les bourses sont octroyées pour des études dans les Universités suisses ou les Écoles polytechniques fédérales.

Durée de la bourse

Les bourses sont offertes pour une année académique de neuf mois (9 mois).

Finances de cours et taxes d’inscription

La Commission fédérale des bourses ne prend pas en charge les finances de cours et/ou taxes semestrielles. En principe, les Universités ainsi que l'Ecole polytechnique fédérale de Zürich exonèrent les boursiers fédéraux des taxes semestrielles mais pas systématiquement des taxes d'inscription aux programmes de Masters. Si tel est le cas, il appartient aux boursiers de prendre en charge les finances de cours et d’inscription.

Conditions préalables pour poser sa candidature

Les candidats doivent prouver leurs capacités et avoir un but de formation précis. Ils devront joindre à leur dossier de candidature un plan détaillé et précis des études ou de la recherche qu’ils envisagent d’effectuer en Suisse.

Lors du dépôt de leur dossier, les candidats doivent tenir compte des possibilités d’études offertes par les universités suisses.

Pour ce faire, ils peuvent obtenir de plus amples informations disponibles auprès de notre représentant basé pour cette année en Afrique au Bénin à l’adresse mail : residencebourseofsuisse@yahoo.fr. Ils devront également tenir compte des possibilités d’insertion professionnelle dans leur pays une fois leurs études achevées.

Avant de déposer sa candidature

Le candidat doit prendre contact avec le secrétariat pour fournir certaines informations.

L’institution d’accueil ou l’ambassade de Suisse peut refuser le dossier si le candidat n’a pas établi ce contact préalable.

Une demande de bourse devient alors caduque. Les éventuels frais de dossier ainsi que tous les autres frais liés à l’inscription aux programmes sont entièrement à la charge du candidat.

Les candidats qui sont déjà entrain d’effectuer une première année en Master dans l’une des universités ou Hautes écoles suisses ne sont pas éligibles pour une bourse de la Confédération suisse.

Les candidats doivent avoir une maîtrise suffisante de la langue d’enseignement française, anglaise, allemande ou italienne, pour bénéficier pleinement de leurs études en Suisse. Dans certains cas, ils devront aussi justifier une maîtrise suffisante de l’anglais.
Chaque dossier doit contenir les documents suivants dans l’ordre indiqué:

a) Un formulaire de candidature (Faire une demande au secrétariat à l’adresse mail :

residencebourseofsuisse@yahoo.fr)

b) photocopie du baccalauréat ou d’un certificat équivalent

c) photocopies de certificats délivrés par les établissements d’enseignement supérieur fréquentés, photocopie du dernier diplôme universitaire obtenu (avec les notes) légalisées;

d) Une lettre de motivation;

e) Un curriculum vitae;

f) Une photo d’identité

g) Un certificat médical (à fournir après par le secrétariat);

h) Photocopie de la carte d’identité/ passeport

La DIRECTION CFBE SUISSE