Football : Comment naissent les Drogba, Eto’o, Pitroipa

13 septembre 2011

Football : Comment naissent les Drogba, Eto’o, Pitroipa

Les joueurs africains ont envahi les championnats européens où ils sont parmi les meilleurs à l’image de l’Ivoirien Didier Drogba de Chelsea, le Camerounais Samuel Eto’o ancien sociétaire du FC Barcelone, de l’Inter de Milan et aujourd’hui de l’Anzi Makhatchkala au Daguestan, du Burkinabè Jonathan Pitroipa à Rennes. Ces joueurs pour arriver au haut niveau ont d’abord tapé dans le ballon dans la poussière.

De futurs stars à l'oeuvre

Un Samedi, alors qu’il était 13 heures, j’ai aperçu de jeunes garçons en train de jouer au football sous le soleil ardent. Ils étaient environs cinq dont certains le torse nu, menaient des slaloms et des dribles avant de faire une passe décisive pour un ami. Le but inscrit, tous les joueurs couraient vers le buteur et sautaient de joies. L’équipe adverse tentait à son tour et réussissait souvent à égaliser ainsi de suite. Ils tapaient dans un vieux ballon sur in petit terrain. Cela m’a rappelé que la plupart des footballeurs africains ont commencé à taper dans le ballon dans la rue.

Le rêve des jeunes footballeurs africains est de devenir de superstars à l’image de leurs ainés Samuel Eto’o, Didier Drogba, Yaya Touré, Gervihno, Alain Traoré. Si aujourd’hui, les centres de formation poussent comme des champions, la première école de formation pour ces enfants demeure la rue. Ils ont généralement entre 5 et 15 ans. Tous les jeudis, samedis soir et les dimanches, ces enfants se retrouvent sur un espace de jeu avec comme ballon, un assemblage de vieux chiffons ou même de sachets. Comme les poteaux, quatre branches plantées dans le sol aux deux extrémités du terrain. Pas besoin de terrain réglementaire, le traçage du terrain qui se fait d’ailleurs avec de la cendre en générale suffit. C’est sur un terrain poussiéreux que le jeu se déroule.

Avant de commencer le match, les deux joueurs supposés plus âgés forment deux camps. Les autres enfants se mettent au milieu du terrain et les deux grands choisissent un à un et à tour de rôle, les éléments qui leur conviennent. Les deux équipes doivent être à égalité. Si un joueur n’a pas d’équipe, ce dernier est un remplaçant de luxe et peut intégrer l’une des deux équipes à n’importe quel moment.

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Les enfants  n’ont pas besoin d’un arbitre. Ils sont eux mêmes, leurs propres maitres de jeu car c’est dernier partent du fait que tous connaissent les règles de basse de ce sport et aussi par sincérité. Malgré souvent quelques mésententes, ils finissent toujours par s’entendre. La passion pour le foot prend toujours le dessus. Que le terrain soit grand ou petit, les enfants trouveront forcement une bonne formule pour exprimer leur talent. Dans un tel contexte, Ils ne pensent pas à gagner de l’argent mais à se faire plaisir.

Pour se donner plus de motivation, les futures stars du ballon rond organisent de petits tournois entre eux. Les prix sont composés d’un… verre de thé et de quelques bonbons. La compétition se déroule en une journée. Les règles du jeu ne sont forcement pas celles élaborées par la FIFA. Le jeu se déroule en 2X10 minutes. S’il n’y a pas de vainqueur, l’on passe directement aux tirs au but. Le même trophée est chaque fois remis en jeu. Et chaque jeudi, les futurs Eto’o organisent ces genres de compétitions pour se distraire.

L'un de ses enfants pourraient un jour remporter la Ligue des Champions

Comme vous l’aurez remarqué, c’est avec les moyens de bord que ces enfants jouent au football. En chemise ou même en pantalon,  (donc sans tenue de sport), sans chaussures, ils s’adonnent à leur sport favori. Certains achètent souvent des tee-shirts et écrivent au dos avec de la peinture, le nom de leur joueur préféré et se font appelés par ce nom. Les ballons comme nous l’avions mentionnés plus haut sont constitués d’emballage de chiffons, ou de sachets usés ou encore des vieux tissus qu’un tailleur a accepté de raccommoder en boule pour eux. Généralement, ceux qui ont des ballons sont très respectés car ils peuvent à tout moment décider de s’en aller si jamais ils sont contrariés. L’esprit de solidarité est généralement le concept partagé par les joueurs.

Certains adultes en profitent pour se constituer encadreur de ces jeunes même si la plupart du temps ils n’ont bénéficié d’aucune formation dans ce métier d’entraineur. C’est dans ce sens qu’ils participent aux tournois de Maracaña qui sont des compétitions organisées dans les quartiers et pratiqué sur un espace équivalent à un terrain de handball. Il se joue à sept en plus du gardien. Le Maracaña peut jouer avec un des poteaux d’une largeur de 0,5 à 0,75 mètres. C’est généralement dans ces genres de compétitions  que les meilleurs se font remarquer par certains clubs de la place. D’autres également peuvent intégrer des centres de formation.  Une première étape donc pour aboutir au championnat amateur et rêver décrocher un jour un contrat professionnel en Europe. C’est donc dans  la rue que ces jeunes forgent leur talent. La rue est le premier centre de formation du jeune footballeur africain.

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