De la scolarité à l’informel, il n’y a qu’un pas
La rentrée scolaire est effective à Ouagadougou depuis le vendredi 1er octobre 2010. Pourtant, certains enfants n’ont pu rejoindre les classes par manque de places dans les écoles.
Vendredi 10 heures, c’est une heure à laquelle les élèves des lycées et collèges sont sans les classes. Pourtant, Issouf Zagré et Salif Zongo, deux enfants qui devaient être en classe se promènent dans l’enceinte de l’Université de Ouagadougou (UO) pour la vente de stylos (qu’ils devaient être en train d’utiliser en classe), de kleenex, et d’emballages pour carte d’identité. J’ai croisé ces deux garçons à la sortie de l’Université. Ils m’ont proposé d’acheter des emballages pour ma carte nationale d’identité. « Qu’est ce que vous faîtes ici à cette heure-là ? Vous devriez être à l’école» leur dis-je. « On n’a pas eu la place », m’a répondu Issouf Zagré qui semblait être le plus dynamique des deux. Ces deux garçons âgés de 11 ans environs ont été réussi cette année 2010 à l’examen du certificat d’études primaire (CEP) mais ne sont pas admis à l’entrée en sixième.
Ces deux enfants n’ont pas pu s’inscrire dans le plus grand établissement secondaire de la capitale à savoir le Lycée Phillipe Zinda Kaboré. « On a essayé de m’inscrire au Lycée Philippe Zinda Kaboré, mais je n’ai pas été reçu parce qu’il n’y avait pas de place » confie donc Issouf Zagré. Leur échec à l’entrée en sixième en est la cause. L’entrée en sixième est un passeport qui permet d’accéder d’office à un établissement public du Burkina et à moindre frais. Pour occuper leur temps à des fins utiles et appuyer financièrement leurs familles, les garçons ont décidé de s’adonner à la vente de quelques articles. « Ce n’est pas facile en famille et nous essayons de contribuer à notre manière » explique Salif. « Nous quittons chaque jour la maison aux environs de 6 heures du matin pour sillonner les quartiers de Ouagadougou » continue Issouf Zagré qui ne semble pas vraiment conscients de leur sort. C’est normal. Ce sont des enfants.
La situation de ces deux enfants n’est que la partie visible de l’iceberg. Ils sont nombreux ces gamins qui sont dans la même situation au Burkina Faso. Et le pire est que certains d’entre eux risquent, à force de ne rien faire, de sombrer dans la délinquance, dans le banditisme car ne dit-on pas que « l’oisiveté est la mère de tous les vices » ?
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