Burkina Faso : la pauvreté qui saute aux yeux

Article : Burkina Faso : la pauvreté qui saute aux yeux
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8 mars 2016

Burkina Faso : la pauvreté qui saute aux yeux

Ce matin, comme tous les matins, je me promenais dans les rues de Ouagadougou. L’atmosphère de décembre était glaciale. Il était tôt, le soleil venait de se lever. Les gens marchaient, l’esprit occupé, d’un pas souvent rapide. Ils rejoignaient qui le bureau, qui l’atelier, leur journée de travail commençait. Des enfants se rendaient à l’école. En arrivant sur un rond-point je vis, allongée sur le trottoir, une dame avec une fillette. Cette vision m’a sidérée, elle m’a emplie de tristesse. La fillette tentait apparemment de réveiller sa maman, toujours endormie, enveloppée dans des haillons qui la protégeaient à peine du froid.

 

femme pauvre pauvrété


Cette femme était surement fatiguée d’avoir passé ses précédentes journées sous un soleil ardent, à mendier. Les moustiques ne l’ont sûrement pas laissée tranquille pendant la nuit. Que faire ? Je ne devrais plus y penser. 
Je devrais continuer mon chemin sans y réfléchir, me donner simplement une explication rapide, cette femme couchée à même le trottoir, c’est une folle, oui ces gens-là sont des fous, c’est ce qu’on a l’habitude de dire… Pourtant, elle a un enfant. Qui oserait faire un enfant à une folle ? Bizarre non ? C’est qu’en réalité elle n’est pas folle.
Ces femmes et ces hommes que nous voyons errer en pleine ville à Ouagadougou, à moitié couverts de guenilles, avec des dreadlocks crasseux, ne sont pas fous. Ces hommes et ces femmes ont simplement été marqués par la dureté de la vie. La vie ne leur a rien épargné, ils ne sont pas parvenus à s’en sortir. Et le drame dans tout ça, c’est que parfois la pauvreté et le désoeuvrement rend fou. Pas besoin de voir un gourou dans une église pour les aider recouvrer leur esprit. Ces hommes et ces femmes qui sont seuls et qui ont tout perdu, ont juste besoin d’un toit et de quoi manger. Survivre dans la rue est très dur, ils ont besoin de reprendre des forces. Mais ils ne sont pas fous. Ils ont besoin qu’on leur offre un cadre pour recommencer à exister, pour se regarder, peut être pour commencer à s’épanouir. Mais si personne ne vient vers eux, ils risquent de devenirs fous.
La pauvreté est de plus en plus visible à Ouagadougou, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, doit s’en préoccuper. Il faut que la lutte contre la pauvreté soit la priorité du gouvernement. Parce-qu’on ne peut pas passer son chemin et ne plus y penser…

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