Affaire Norbert Zongo : l’Etat burkinabè obligé de rouvrir le dossier !
Victoire pour le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) et la famille du journaliste assassiné Norbert Zongo. La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples basés à Arusha (Tanzanie) qui a relevé des carences dans le traitement de cette affaire a condamné le Burkina pour violation des droits humains.

Lueur d’espoir pour la famille de Norbert Zongo et les mouvements et associations de lutte pour les droits de l’homme au Burkina Faso après le verdict de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples sur ce dossier qui lui avait été soumise. Alors que la justice burkinabè attendait des « éléments nouveaux » ou encore de nouvelles preuves la justice africaine vient de donner une chance pour faire éclater la vérité sur l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses compagnons (son frère Ernest Zongo, son chauffeur Abddoulaye Nikièma dit Ablassé et son ami Blaise Ilboudo). La cour d’Arusha a relevé comme incohérence dans le dossier de Norbert Zongo la durée de l’affaire (huit ans entre les premières investigations et l’ordonnance de non-lieu d’août 2006), des faiblesses au niveau de l’investigation. Selon la cour, le Burkina n’a pas exploré les autres pistes d’investigations mentionnées dans le rapport relevé par la commission d’enquête de 1999, l’audition tardive de la partie civile et le non-lieu prononcé en faveur du principal inculpé conduisant la fermeture du dossier alors qu’aucun coupable n’a été trouvé. Tout cela a fait dire à la cour d’Arusha que le Burkina n’a pas respecté les droits des plaignants.
Même s’il faut encore les commentaires des différentes parties, il est fort probable que la cour d’Arusha décide de la réouverture du dossier Norbert Zongo. « Les choses devraient repartir à zéro. En principe l’Etat burkinabè devrait rouvrir ce dossier et le traité avec beaucoup plus de sérieux qu’il ne l’a fait jusqu’ici. Nous seront exigeants et intransigeants avec toute la mesure qui se doit, nous allons prendre les dispositions pour que les choses se fassent dans les règles de l’art », a confié Chrysogome Zougmoré le Président du MBDH à la Radio Liberté (avec laquelle je travaille).
Le 13 décembre 1998, le cadavre de Norbert Zongo et ses compagnons ont été découvert calcinés à Sapouy, un village situé à X km de Ouagadougou. Si le gouvernement au départ avait avancé la thèse de l’accident, la commission nationale d’enquête mise sur place à travers la pression populaire a conclu dans son rapport rendu public en mai 1999 que le journaliste burkinabè a été assassiné pour ses activités journalistiques. Les investigations avaient désigné six suspects sérieux (le caporal Wampasba Nacoulma, le sergent Banagoulo yaro, le soldat Christophe Kombasseré, le soldat Ousseni Yaro, l’adjudant Marcel Kafando Le le Sergent Edmond Koama) tous membres de la garde présidentielle. Selon le rapport, Norbert Zongo a été assassiné parce qu’il enquêtait sur la disparition de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, le frère cadet du Président Blaise Compaoré. Le seul inculpé l’adjudant Marcel Kafando avait bénéficié d’un non-lieu.
Le MBDHP, la famille de Norbert Zongo et ses compagnons ont saisi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples le 11 décembre 2011. La cour s’était qui a pris connaissance du dossier le 21 juin 2013 a jugé le dossier les 28 et 29 novembre 2013.
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