La publication des photos de Charles Blé Goudé profite à la CPI

22 mars 2014

La publication des photos de Charles Blé Goudé profite à la CPI

La Cour pénale internationale (CPI) a obtenu le transfèrement de l’ancien leader de la galaxie patriotique Charles Blé Goudé. La décision de l’Etat ivoirien de le remettre à la justice internationale fait suite aux publications de ses photos dans la presse le montrant dans de mauvaises conditions de détention. Blé Goudé est accusé par la CPI, de meurtres, de viols et autres formes de violences sexuelles, d’actes de persécution, etc.

L'une des photos qui ont créé la polémique sur les conditions de détention de Charles Blé Goudé
L’une des photos qui ont créé la polémique sur les conditions de détention de Charles Blé Goudé

La Cours pénale internationale (CPI) a enfin obtenu l’extradition de l’ancien leader de la galaxie patriotique Charles Blé Goudé. Une décision prise par le gouvernement ivoirien après le feuilleton des publications des photos de Charles Blé Goudé et de Jean-Yves Dibopieu. Les droits de ces hommes semblaient à la vue de ces images être bafoués. Après la publication de ces photos, des polémiques autour de leur authenticité sont nées, mais surtout la question s’est posée de savoir à qui profitaient ces publications.

De prime abord, ces photos de Charles Blé Goudé, en culotte, couché à même le sol, barbu, ont desservi le pouvoir ivoirien qui a été obligé de publier de nouvelles photos montrant cette fois-ci, Blé Goudé dans des conditions acceptables. De toute évidence, ces photos de Blé Goudé n’étaient pas fausses. On a d’abord pensé que tout cela profitait au Front populaire ivoirien (FPI) qui avait de nouveaux éléments pour attaquer Alassane Ouattara. La presse proche de l’opposition a saisi la balle au bond pour traiter le gouvernement ivoirien de tous les noms de mauvais oiseaux.

Avec la décision du gouvernement ivoirien, la question se pose désormais de savoir si tout cela n’a pas été manigancé par la CPI elle même. Celle-ci a longtemps réclamé et avec insistance, le transfèrement de Blé Goudé à La Haye. Le gouvernement ivoirien a résisté, mais cette fois-ci, la pression semblait être trop forte. Ces photos étaient la preuve que le gouvernement ivoirien n’était pas capable d’offrir des conditions acceptables de détention à Charles Blé Goudé et par extension, un procès équitable. Il y a sûrement eu beaucoup de tractations dans les coulisses avant, pendant et après la publication des photos.

La publication de ces photos a eu pour avantage de mettre en confrontation les deux camps (pro-Gbagbo et pro-Ouattara). La CPI dans un tel contexte se devait de jouer l’arbitre impartial. Ce qu’elle a réussi à obtenir. Pourtant, le transfèrement de Blé Goudé ne plaît ni aux pro-Gbagbo ni aux pro-Ouattara. D’ailleurs, Affi N’Guessan le président du FPI a affirmé que cela portait un coup au processus de réconciliation. Ce qui est juste puisqu’ils ont trouvé un mobile pour se rétracter une nouvelle fois dans les pourparlers. Du côté des pro-Ouattara, on aurait bien voulu utiliser Blé Goudé comme un moyen de négociation avec le camp d’en face.

Après le transfert de Laurent Gbagbo et désormais de Blé Goudé, la CPI voudra sûrement entendre très prochainement les pro-Ouattara qui ne sont pas exempts de tout reproche pendant cette crise qui a secoué le pays durant 10 ans. Des massacres ont été enregistrés dans cette région pro-Gbagbo. Certains d’entre eux ont été coupables d’actes inhumains notamment dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. La CPI a peut-être brandi des menaces dans ce sens. « Si le gouvernement ivoirien ne livre pas Blé Goudé, elle délivra donc un mandat d’arrêt contre les partisans de Ouattara ». 

Mais s’il s’agissait aussi d’une manigance du pouvoir ivoirien pour livrer facilement Blé Goudé à la CPI? Si c’était le cas, cela revient à la même chose. C’est la CPI la grande gagnante dans cette histoire.

La CPI a eu gain de cause. Désormais, la question qui se pose est de savoir : « A qui le tour?»

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Commentaires

FBI
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Hum, à qui le tour...

eli
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Bonne analyse.Si les autorités ivoiriennes attendent que ces photos compromettantes apparaissent pour accepter la demande de la CPI alors il faut s'interroger sur leur sérieux. Je vois toujours une justice de vainqueurs et je me demande quand les poursuites seront engagées dans l'autre camp.