Augmentation du prix du gaz au Burkina : coup dur pour l’environnement

Article : Augmentation du prix du gaz au Burkina : coup dur pour l’environnement
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6 mai 2013

Augmentation du prix du gaz au Burkina : coup dur pour l’environnement

secheresse

Le prix du gaz au Burkina Faso a augmenté de 350 à 1000 francs CFA en fonction de la bouteille. Une situation difficile pour les Burkinabè qui avaient déjà du mal à payer une bouteille pour leur foyer. La conséquence, les burkinabè retourneront au bois de chauffe et au charbon, rebonjour la déforestation… bon si forêt il y a

Les Burkinabè assistent impuissant à l’augmentation du prix du gaz. Le prix de la bouteille de gaz qui était de 1560 francs CFA et passé à 2000 francs CFA pour la bouteille de 6 kg et de 4000 francs CFA à 5000 francs CFA pour celle de 12,5 kg.

Il s’agit des deux bouteilles les plus utilisées. Dans un pays où 44,8% de la population vie avec moins d’un dollars (655 francs CFA environs) par jours et un taux de chômage de 7,8% en campagne et 17,7% dans les villes parce qu’on ne compte pas ces chômeurs qui se cachent sous le couvert de cultivateurs, 450 et1000 francs, sont une fortune ! Le dernier classement du développement humain durable a placé le Burkina Faso à la 183ème place sur 187 pays classés. Le salaire moyen du Burkinabè est d’environ 20.000 francs CFA (30 dollars) alors que le Salaire minima interprofessionnel garanti (SMIG) est de 30.000 francs CFA. Si l’on compte qu’une maison « entrée couché » (maison une pièce) est de 15000 francs CFA, l’on se rend compte qu’il ne lui reste presque rien pour payer l’électricité (s’il en a), l’eau, donné l’argent de la popote à plus forte raison payer une bouteille de gaz. On se rend bien compte que même les plus téméraires qui arrivaient à se serrer à la ceinture pour s’acheter une bouteille de gaz vont changer d’avis.

Ce qui m’inquiète avec cette augmentation du prix du gaz, c’est que l’environnement va payer cher le prix. Oui. Depuis quelques années, le gouvernement burkinabè a lancé une campagne de protection de l’environnement compte tenu de l’avancé fulgurante du désert. Cette lutte va prendre un coup parce que les populations pauvres retourneront à l’utilisation du charbon de bois et du bois de chauffe qui coûte moins cher et dont la quantité de 100 francs CFA peut contribuer à une journée de cuisine. Avec le charbon, on prépare à midi pour réchauffer le même plat le soir.

Qui pourra les empêcher donc de recourir à cette « denrée » rare mais à porté de main (façon de parler). La nature va subir un grand coup. On n’a pas besoin d’acheter le bois. Il suffit d’envoyer un frère dans la brousse et ce dernier en moins de deux heures avec une hache bien tranchante, vous abat une quantité suffisante d’arbres pour faire la cuisine pendant un bon mois. Qui est fou ? Il faut faire des économies. En décidant d’augmenter le prix du gaz, le gouvernent a pris un risque car il semble oublier qu’il a adopté une politique de lutte  contre la désertification. Comment peut-il empêcher les pauvres populations d’aller abattre des arbustes pour se préparer à manger à midi ?

Le Burkina Faso, il faut le rappeler est un pays sahélien. La végétation est type steppe à arbrisseaux, arbustes et arbres. C’est ainsi que la partie nord est constituée de ce qu’on appelle la « brousse tigré » tandis que le sud est composée de savane avec des forêts claires. Déjà l’action anthropique menace cette végétation. Alors lorsque les hommes se détourneront du gaz pour couper le bois : la déforestation, la sécheresse dans un pays déjà peu arrosé nous ferons regretter…. En ce moment, il sera trop tard !

De mon point de vue, on pourrait prélever ces taxes pour le financement des hydrocarbures ailleurs. La bière par exemple. Oui, ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres car, il faut avoir pitié du Burkinabè moyen dont les charges augmentent, la vie se renchérit mais le salaire lui reste inchangé.

Le gouvernement burkinabè à titre de comparaison a expliqué le Burkina était le pays dans la sous région dont le gaz coûtait le moins cher comme s’il était fier d’augmenter le prix du carburant ou comme si cela était une mauvaise chose. Mais ce qu’on oublie, c’est le pays de la sous région où le salaire est le plus bas. Des perdiems comme le disait un ancien président.

C’est vrai que je parle des conséquences sur la nature mais il ne faut pas oublier que de plus en plus de femmes se sont mises à la cuisson des galettes par le gaz. C’est naturel et normal que ces derniers veuillent récupérer leur perte en augmentant le prix ou diminuent la quantité de leur galette. Déjà que dans la boutique à côté de chez moi, le vendeur ne sert plus le sucre a 25 francs !

Mais dans tout ça, la ligue des consommateurs du Burkina reste muette !

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Commentaires

Kpénahi Traoré
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pays là est en train de suivre une voie où il y aura plus d'issues et il sera impossible de faire démi-tour. c'est là que ça va chauffer.continuez seulement Dieu vous voit.