« Affaire Adama Kima » : Après le limogeage du ministre, place à la justice

Article : « Affaire Adama Kima » : Après le limogeage du ministre, place à la justice
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26 février 2012

« Affaire Adama Kima » : Après le limogeage du ministre, place à la justice

Que justice soit faite. C’est désormais ce qu’attendent les Burkinabè après le limogeage du ministre de la justice et de la promotion des droits humains qui aurait fait tabassé un jeune mécanicien du nom de Adama Kima par les gardes de la sécurité pénitentiaire (GSP). Les Burkinabè ont réclamé son départ. Ce qui est fait. Désormais, le souhait est qu’il soit jugé devant les tribunaux pour que finisse le sentiment d’injustice au « Pays des hommes intègres ».


Le ministre de la justice en charge également de la promotion des droits humain Jérôme Traoré a été limogé du gouvernement burkinabè. Nommé le 31 avril 2011 alors que le pays traversait une crise avec les manifestations des élèves et étudiants, des mutineries des militaires, les grèves des juges et des magistrats etc., Ce gouvernement était sensé trouver une solution à cette crise et était arrivé plus ou moins à la juguler. Mais Jérôme Traoré aura fait moins d’une année à la tête du département de la justice. Il a été emporté par l’affaire « Adama Kima » du nom du jeune mécanicien, qu’il aurait fait battre par des éléments de la garde de sécurité pénitentiaire (GSP). Adama Kima a faillit se faire écraser sur la route  par le ministre. Le mécanicien aurait donc manifesté son mécontentement. Le ministre a mal digéré que celui-ci lui fasse la leçon. C’est ainsi qu’il aurait décidé de lui régler son compte. Selon le témoignage du jeune homme, il l’a fait conduire au commissariat comme un voleur. Malgré le refus des policiers dans un premier temps de garder un homme battu sans véritable motif, il passera la nuit au commissariat sans que sa famille ne soit informée.

Le ministre s’est mal comporté

Le comportement du ministre a suscité l’indignation de la majorité des Burkinabè. Sur les forums, de nombreux internautes ont réclamé le limogeage du ministre de la justice. Ce qui fut fait à l’issue du conseil des ministres du mercredi 23 février 2012. Une décision saluée par les Burkinabè car le plus choquant dans cette histoire, c’est que ce soit le ministre en charge des droits humains qui se fasse lui-même justice. Pendant longtemps, les Burkinabè ont eu le sentiment de vivre dans un contexte d’injustice, d’être sous la domination des « grands » de ce pays. Lorsqu’un citoyen a un problème avec une personnalité haut placé, celui-ci n’avait pas de chance de se faire entendre. La simple phrase « tu sais qui je suis », suffisait à dissuader toute personne de porter plainte.

Le limogeage du ministre en charge de la justice est un premier pas. Jérôme Traoré devrait s’expliquer devant les tribunaux pour que le peuple burkinabè puisse comprendre les motivations de celui qui devaient  faire régner la justice et les droits humains dans son pays, des valeurs pour lesquelles, il est passé dans de grandes universités avant de venir aujourd’hui les bafouer. Comme l’a dit Adama Kima sur son propre compte lors de son témoignage:

« Que j’aie raison ou pas, j’aimerais que la torture disparaisse du  Burkina Faso. Qu’on me juge et me condamne si je suis en faute ! Avec cette pratique-là, on peut tuer quelqu’un sans savoir s’il a raison ou pas ».

Tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire doivent répondre. D’abord, l’homme en tenue qui est allé ramener le mécanicien dans la cour du ministre sous la menace d’un pistolet automatique. Ensuite, les gardes de la sécurité pénitentiaire auteurs des coups et leur chauffeur.

En plus de cela, les policiers qui ont gardé Adama Kima au commissariat devraient être entendus car selon les témoignages, ils auraient eux même reconnu qu’ils n’avaient pas le droit de garder dans leurs locaux quelqu’un qui a été tabassé en plus sans motif. Les Burkinabè veulent sentir le vent de la justice souffler dans leur pays, et « l’affaire Adama Kima » doit être l’un des facteurs déclencheur afin que tous aient le sentiment d’être égaux devant la loi quelque soit leur statut.

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