16 avril 2011

Les dossiers qui attendent Laurent et Simone Gbagbo

Laurent Gbagbo l’ancien président ivoirien est enfin tombé comme une mangue mûre. Après avoir tenu tête pendant près de quatre mois à la communauté internationale et au  camp du Président élu Alassane Dramane Ouattara, les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) soutenues par l’ONUCI et les forces françaises de la Licorne ont réussi à le dégager. Maintenant que Koudou Laurent Gbagbo surnommé le « woody de Mama » ou « le boulanger » (par le défunt Président Robert Guei) a été arrêté, il devra répondre avec son épouse Simone Gbagbo, à plusieurs crimes commis pendant son règne.

Laurent et Simone Gbagbo

Laurent Gbagbo dans l’opposition ivoirienne s’est longtemps battu pour la démocratie. Il avait suscité beaucoup d’espoir pour bon nombre d’Africains et d’Ivoiriens en particulier. Mais, l’homme est mal arrivé à la tête de l’Etat ivoirien. Son règne a été marqué par des crimes de sang et de nombreuses personnes attendent de pied ferme que l’ex-couple présidentielle se retrouve devant la justice. Un couple qui se croyait élu de Dieu et donc indéboulonnable. Bien qu’étant un historien émérite, Laurent Gbagbo a oublié que toute chose à une fin.

Abdoulaye Cissé, oui, le nom que Laurent Gbagbo utilisait pour son faux passeport voltaïque     (le Burkina Faso s’appelait Haute Volta et ses habitants, les voltaïques) pour quitter la Côte d’Ivoire lorsqu’il était opposant aidé par l’actuel  Président burkinabè Blaise Compaoré. Ce dernier est aujourd’hui, son ennemi numéro 1. L’homme n’à jamais caché qu’il connaissait tous les  quartiers de Ouagadougou. Lors du coup d’Etat de 1999 de Robert Guéï, surnommé papa noël (le coup d’Etat a eu lieu le 24 décembre) contre le Président Henri Konan Bédié, Abdoulaye Cissé ou Laurent Gbagbo, le fervent défenseur de la démocratie l’avait soutenu en affirmant que c’était un « coup d’Etat salvateur ». Pendant ce temps, Alassane Ouattara dénonçait ce coup de force. Son parti avait refusé d’intégrer le gouvernement d’union nationale de l’époque.

Pendant l’élection présidentielle de 2000, Robert Guéï en accord avec Laurent Gbagbo élimine tous les « candidats sérieux» supposés  dont Alassane Ouattara pour « nationalité douteuse » et Henri Konan Bédié.  Laurent Gbagbo se retrouve aux urnes face au putschiste Robert Guéï. Pendant le décompte des voix Robert Guéï qui pressentait qu’il perdait les élections malgré les tripatouillages, s’autoproclame Président. Laurent Gbagbo, voyant ainsi que les choses tournaient en sa défaveur se proclame à son tour président à la Radio Télévision de Côte d’Ivoire (RTI).  Aidé de la rue, « le woody de Mama » va réussi à évincer son ami. Les militants d’Alassane Ouattara demandent la reprise du scrutin. La répression est sanglante. Le 27 octobre de la même année, un charnier de 57 corps criblés de balles est découvert à Yopougou (l’un des plus grands quartiers d’Abidjan). Il s’agissait principalement de ressortissants du nord de la Côte d’Ivoire et de Burkinabè. Des femmes qui avaient marché ce jour furent violées. Pour Simone Gbagbo, elles l’avaient cherché. Oui, une femme qui justifie le viol de ses camarades.

En  plus de cela, s’ajoute celui de Monokozohi à l’ouest du pays découvert en 2002. Les victimes sont en majorité des burkinabè. Elu dans des « conditions calamiteuses » selon ses propres mots, Laurent Gbagbo dira ceci après les multiples critiques : « mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance ».

Le charnier de Yopougon est l’un des premiers dossiers auquel doit répondre le couple Gbagbo. « L’acte déclencheur de la rébellion  a été le charnier de Yopougon » affirmait un jour Guillaume Soro. En septembre 2002, une rébellion éclate effectivement en Côte d’Ivoire. Les étrangers et le Burkina Faso sont accusés de déstabiliser le régime de Laurent Gbagbo. Des ivoiriens du nord et des étrangers sont tués par ceux qu’on appellera « les escadrons de la mort », une milice créée par Simone Gbagbo, la première dame de Côte d’Ivoire. Le médecin Benoît Dakoury Tabley (frère de Louis André Dakoury Tabley membre de la rébellion ivoirienne) et le comédien Camara H vont tomber dans les filets de cette milice. L’assassinat à Ouagadougou de l’opposant Balla Keita est attribué aux « escadrons de la mort ». Cette milice a semé la désolation pendant l’année 2002 à travers des exécutions sommaires chaque jour.

Aux premières heures du coup d’Etat manqué de 2002, Robert Guei est allé se cacher à la cathédrale d’Abidjan. Informé, Laurent Gbagbo depuis l’Italie va dévoiler la cachette de l’ancien Président. Il  sera tué et émasculer. Sa famille ne sera pas épargnée.

Le juge Patrick Ramaël se frotte actuellement les mains. Il pourra rouvrir le dossier du journaliste franco-canadien Guy André Kieffer enlevé par un commando proche de la présidence ivoirienne. L’auteur de l’enlèvement de ce journaliste est Michel Légré, un proche de Simone Gbagbo. Incarcéré, il a été très vite relâché. Guy-André Kieffer n’est pas le seul journaliste assassiné sous le régime de Laurent Gbagbo. Jean Hélène, journaliste à Radio France Internationale (RFI) lui, fut abattu le 21 octobre 2003 par Séri Toulou Dago Théodore. Ce dernier a pour sa part été condamné à 17 ans de prison.

Si Guy André Kieffer a été assassiné, c’est parce que ce journaliste indépendant dérangeait beaucoup en Côte d’Ivoire.  Il  enquêtait sur le détournement de plus de 600 milliards de francs CFA de la filière café-cacao. Bien avant, Kieffer à mis en lumière la vente d’armes aux rebelles Libériens et le payement des fonctionnaires de la Guinée Bissau par la Côte d’Ivoire. Michel Légré le principal accusé avait donné les noms de certains de ses principaux complices. Parmi eux, l’illuminé pasteur de Laurent Gbagbo Moïse Koré. Ce dernier a fait croire à Laurent Gbagbo qu’il était né pour gouverner l’Eburnie.

En août 2006 éclate l’affaire Probo Koala, du nom d’un bateau russe d’exploitation hollandaise qui déverse des tonnes de déchets toxiques à Abidjan. Ce qui causera une dizaine de morts et de nombreux malades. On ne calcule pas les effets à long terme que cela va provoquer. Pour dédommager les victimes de ces déchets toxiques, la compagnie Trafigura remet 100 milliards de francs CFA. Cette somme devant également servir à la construction d’hôpitaux est détournée. Seulement 10 milliards de francs CFA sont distribués et les hôpitaux n’ont jamais vu le jour.

Laurent et Simone Gbagbo doivent également répondre des tueries durant la crise postélectorale. Les populations du quartier d’Abobo attendent que justice sur le massacre de sept femmes lors d’une marche pacifique de soutien au Président Alassane Ouattara. A cela s’ajoute les lance-roquettes au marché d’Abobo, les exécutions sommaires, les brûlés vifs par les milices et les mercenaires etc.

Réconciliation en Côte d’Ivoire d’accord mais vérité et justice d’abord. Laurent Gbagbo est devenu chef d’Etat par la courte échelle, il sort par la petite fenêtre.

 Charnier de Yopougon et de Monokozohi, disparition de Guy-André Kieffer, viol des femmes, escadrons de la mort, détournement de fond, atteinte à la sureté de l’Etat etc. Voilà quelques crimes commis par la famille Gbagbo et de son lieutenant Charles Blé Goudé dit « Blé la machette ».

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Commentaires

Ameth DIA
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Beaucoup de sans a coulé en 11 années de pouvoir; espérons que la Côte d'ivoire puisse se relever d'une telle calamité!

Bah
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enfin le couple le plus ridicule(gbagbo et simone)è arreté, il faut kils repondent de leur acte vis à vis de la population ivorienne et la communauté internationale puiseke nombreux des burkinabés et maliens....ont été tués par le couple maudit.on veut kils soient pendus!!

Ntihebuza
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Qlq'1 a dit que "la vie est une ecole ou tout le monde echoue"