Nouveaux affrontements entre étudiants et force de l’ordre à Ouagadougou

15 mars 2011

Nouveaux affrontements entre étudiants et force de l’ordre à Ouagadougou

Après la marche réprimée du vendredi 11 mars 2011, les étudiants de l’Université de Ouagadougou sous la coupe de l’association des nationales des étudiants  du Burkina (ANEB) avait prévu un meeting le mardi 15 mars 2011. Cette rencontre n’a pas lieu. Les forces de l’ordre ont dispersé  le rassemblement des étudiants à coups de gaz lacrymogènes.

 

 

 

Les manifestations continuent au Burkina Faso après la mort de l’élève Justin Zongo. Les étudiants du campus de Zogona (quartier de Ouagadougou) ont vécu une chaude journée  ce mardi 15 mars 2011: une course poursuite avec les forces de l’ordre. Alors qu’ils avaient prévu un meeting dans l’enceinte de l’Université de Ouagadougou, celui-ci n’a pu se tenir.

 

Ces évènements se déroulent entre 7 heures 11 heures.

Dès 7 heures, les étudiants avaient commencé à se rassembler devant l’entrée est  de l’Université de Ouagadougou. Le portail était barré par des éléments de la gendarmerie nationale. Face à face donc entre ces derniers et  les étudiants dont le nombre grossissait au fil du temps. La présence inattendue des forces de l’ordre a  excité la colère des étudiants. Les propos de cet étudiant traduisent ce que pensaient ses camarades : «  je savais qu’on pourrait fermer la porte mais je savais pas qu’ils allaient envoyer la police ». Pendant que certains injuriaient les gendarmes, d’autres appelaient les étudiants au calme. « Ils cherchent un prétexte pour nous  gazer  ne leur donner pas l’occasion ». Les cris et chants continuèrent.

8 heures 20 minutes, une bouteille de gaz lacrymogène est projeté sur les étudiants. Panique générale. Mais les étudiants retrouvèrent rapidement leur calme et essayèrent de se rassembler dans la sérénité.  D’autres gaz les accueillirent.  Ils replièrent une nouvelle fois et que les bouteilles de gaz lacrymogènes tombèrent de plus en plus.  « Ils ont bien pimenté le gaz d’aujourd’hui là » affirmait étudiant qui tentait de se protéger le visage avec une serviette mouillée. Les étudiants reculèrent et se retrouvèrent sur l’avenue Babangida, le premier goudron sur le côté Est de l’Université de Ouagadougou. Des barricades  furent érigées. A ce moment là  les commerçants installés aux alentours rentrèrent  toutes les marchandises. Les boutiques fermèrent. Il fallait éviter de se faire piller au cas où… Mais, les étudiants depuis quelques jours s’étaient promis de piller aucun magasin. Ceux qui seraient pris en flagrant délit devraient punis.

Le gros lot des étudiants se retrouva à l’intersection de l’avenue Charles de Gaules et l’avenue Babangida. Là également, des barricades avaient été érigées et des pneus brûlés sur le macadam. « Les gars y a rien devant. N’ayez pas peur. C’est maïs ! » criaient certains pour se donner du courage.  Un autre étudiant recommanda la prudence : « camarades, faites attention sinon, ils risquent de nous encercler ». Il n’a même pas eu le temps de terminer sa phrase qu’un  groupe de gendarmes sortie d’un véhicule tout juste derrière eux. Les projectiles de lacrymogènes tombèrent une fois de plus. Il était 9 heures 06 minutes.

L’air du quartier Zogona de Ouagadougou était pollué par la fumée de lacrymogène qui piquait les yeux et les narines et provoquaient des démangeaisons sur tout le corps. Pris entre deux tenailles, les manifestants  réussir à replier et à se repositionner derrière les policiers surpris.  De nouvelles barricades furent érigées à l’intersection de l’avenue Charles de Gaules et la rue Wentenga. 30 minutes après, une voiture de la gendarmerie stationna une nouvelle fois  au dos des manifestants. Une course poursuite s’engagea.  Quelques instants après, le maire de la ville de Ouagadougou habillé en complet jean fit son apparition avec un certain nombre de ses collaborateurs parmi lesquels le maire de l’arrondissement de Nongremassom Zakaria Sawadogo avec chacun un bâton en main. D’autres jeunes suivaient. La presence de Simon a eveillé la curiosité des riverains « Est-ce que ce Simon fait est normal ? », « Que fait le maire commença ? » Ces interrogations sont la preuve que ces derniers n’ont pas appréciés cette sortie.

En tous les cas, Simon Compaoré et ses camarades étaient aux côtés des gendarmes de qui pourchassait les étudiants, déterminés. Ils ne voulaient pas abandonnées et résistèrent tant bien que mal. Dispersé d’un côté, ils se ressemblèrent ailleurs et barricadèrent  la voie et entonnant des chants.

9 heures 45. Les forces de l’ordre avaient réussi à disperser les étudiants mais ces derniers s’étaient constitués en petits groupes dans tout le quartier de Zogona.  C’est à moment là qu’un hélicoptère fut envoyé sur la zone pour repérer ces groupes.  Mission réussie. Ils furent tous repérer. Les forces de l’ordre appuyées par l’hélicoptère ont réussi à disperser les étudiants. Pendant au moins 45 minutes il continua de tourner dans les airs. 

  La veille, le gouvernement à travers un communiqué avait anticipé les congés qui étaient prévu pour fin mars. Ils débutent désormais le 15 mars et s’étendent sur deux semaines. Les allocations sociales sont suspendues. Si cela devrait être respecté, les étudiants pourraient quitter les cités universitaires. Les restaurants de l’Université de Ouagadougou devraient fermés, les aides (150.000 francs CFA par an) et les prêts (200.000 francs CFA par an) pour les non boursiers seront également suspendus. Ce serait un coup dur pour les étudiants qui pour la plupart viennent des provinces. Certains ont leur parents en Côte d’Ivoire confronté à une crise politico-militaire.

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