Décès de Justin Zongo : La marche des étudiants réprimée,
Depuis la mort de l’élève Justin Zongo à Koudougou, des manifestations ont secoué certaines localités du Burkina Faso. Après les élèves des lycées et collèges de Koudougou, Pouytenga, Yako, Fada N’gourma, Dori, Boulsa et Ouahigouya, les étudiants de l’Université de Ouagadougou, mobilisés par l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) ont manifesté leur mécontentement dans la capitale burkinabè à travers une marche. Celle-ci s’est achevée en queue de poisson.
Dans le but de protester contre la mort suspecte de l’élève Justin Zongo à Koudougou (ville située dans la région du centre-est du Burkina), l’association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) a organisé une marche le vendredi 11 mars 2011. L’objectif était de remettre une déclaration au directeur général de la police nationale (DGPN). Cette marche au départ pacifique a été réprimée par les forces de l’ordre. La raison, les manifestants auraient refusé de remettre leur déclaration aux autorités au niveau de « la place de la femme pour la paix» et de suivre l’itinéraire proposé par le maire de la ville de Ouagadougou Simon Compaoré. Les forces de l’ordre ont usé de la manière forte pour disperser les étudiants. Aux jets de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre, les étudiants répondront en lançant des pierres. Les étudiants ont été poursuivis jusque au campus, leur retranchement. Neuf personnes auraient été blessées selon la croix rouge nationale. Pendant quelques heures, l’avenue Charles de Gaules longeant l’Université Ouagadougou avait même été fermés à la circulation pendant un bout de temps.
Les raisons de la colère
Depuis le décès de Justin Zongo élève de 3ème le 20 février 2011, certaines villes du Burkina Faso ont connu des manifestations violentes d’élèves « pour réclamer justice ». Koudougou, Dori, Pouytenga, Yako, Fada N’gourma, Boulsa et Ouahigouya, ces villes du Burkina ont été le théâtre de violentes manifestations. Des commissariats ont été brulés, des voleurs libérés de leur prison. A Ouahigouya, ville située au Nord du pays d’importants édifices publics ont été brulés. Les sièges du parti au pouvoir, de la police, de la douane etc. n’ont pas été épargnés. Pourquoi de tels manifestations ? Justin Zongo serait décédé suite à des mauvais traitements qu’il aurait subit au commissariat de police de la ville de Koudougou. Courant décembre, Justin Zongo a eu des altercations avec une jeune fille du nom de Aminata Zongo. A l’origine, cette fille aurait posé une question qui n’avait rien à voir avec le cours au professeur. Justin Zongo lui fit la remarque. Ce qui ne plût pas à Aminata. Elle convoqua son camarade de classe au commissariat. Celui-ci aurait été maltraité à plusieurs reprises avec injonction de payer une amende de 10 000 francs CFA qu’il avait du mal à régler. Le jeune homme s’est plaint auprès du procureur de Koudougou des sévices qu’il aurait subit. Celui-ci aurait appelé le commissaire et demandé à Justin « d’aller se soigner avant de revenir ». Ils ne se verront plus jamais. Le commissaire après les incessants appels du procureur aurait menacé le jeune élève de vouloir lui causer des problèmes. Alors que ses camarades affirment qu’il mort des sévices qu’il a subit, un communiqué du gouvernement affirmait que Justin est mort à la suite de la méningite. Ce qui n’a pas empêché les élèves et étudiants de manifester violemment en brulant le gouvernorat. Les manifestations vont gagner d’autres villes de la région. Deux élèves, un étudiant et un policier perdront la vie dans les affrontements. Pour apaiser la situation, le gouverneur de la région du centre-est et le directeur de la police régionale ont tous été limogés. Le gouvernement a aussi annoncé des enquêtes pour faire la lumière sur la mort de Justin Zongo. Cette décision n’a pas satisfait les élèves qui ont continué les manifestations avec violence dans les autres villes du Burkina. A trois reprises, les établissements primaires et secondaires ont été fermés. A entendre les étudiants de l’ANEB, un meeting est prévu sur le terrain Dabo Boukary de l’Université de Ouagadougou. La mort d’un autre Zongo… après Norbert.
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