Décès de Justin Zongo : La marche des étudiants réprimée,

12 mars 2011

Décès de Justin Zongo : La marche des étudiants réprimée,

Depuis la mort de l’élève Justin Zongo à Koudougou, des manifestations ont secoué certaines localités du Burkina Faso. Après les élèves des lycées et collèges de Koudougou, Pouytenga, Yako, Fada N’gourma, Dori, Boulsa et Ouahigouya, les étudiants de l’Université de Ouagadougou, mobilisés par l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) ont manifesté leur mécontentement dans la capitale burkinabè à travers une marche. Celle-ci s’est achevée en queue de poisson.

Ph Afrik.com

Dans le but de protester contre la mort suspecte de l’élève Justin Zongo à Koudougou (ville située dans la région du centre-est du Burkina), l’association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) a organisé une marche le vendredi 11 mars 2011. L’objectif était de remettre une déclaration au directeur général de la police nationale (DGPN). Cette marche au départ pacifique a été réprimée par les forces de l’ordre. La raison, les manifestants auraient refusé de remettre leur déclaration aux autorités au niveau de « la place de la femme pour la paix» et de suivre l’itinéraire proposé par le maire de la ville de Ouagadougou Simon Compaoré. Les forces de l’ordre ont usé de la manière forte pour disperser les étudiants. Aux jets de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre, les étudiants répondront en lançant des pierres. Les étudiants ont été poursuivis jusque au campus, leur retranchement. Neuf personnes auraient été blessées selon la croix rouge nationale. Pendant quelques heures, l’avenue Charles de Gaules longeant l’Université Ouagadougou avait même été fermés à la circulation pendant un bout de temps.

Les raisons de la colère

Depuis le décès de Justin Zongo élève de 3ème le 20 février 2011, certaines villes du Burkina Faso ont connu des manifestations violentes d’élèves « pour réclamer justice ». Koudougou, Dori, Pouytenga, Yako, Fada N’gourma, Boulsa et Ouahigouya, ces villes du Burkina ont été le théâtre de violentes manifestations. Des commissariats ont été brulés, des voleurs libérés de leur prison. A Ouahigouya, ville située au Nord du pays d’importants édifices publics ont été brulés. Les sièges du parti au pouvoir, de la police, de la douane etc. n’ont pas été épargnés. Pourquoi de tels manifestations ? Justin Zongo serait décédé suite à des mauvais traitements qu’il aurait subit au commissariat de police de la ville de Koudougou. Courant décembre, Justin Zongo a eu des altercations avec une jeune fille du nom de Aminata Zongo. A l’origine, cette fille aurait posé une question qui n’avait rien à voir avec le cours au professeur. Justin Zongo lui fit la remarque. Ce qui ne plût pas à Aminata. Elle convoqua son camarade de classe au commissariat. Celui-ci aurait été maltraité à plusieurs reprises avec injonction de payer une amende de 10 000 francs CFA qu’il avait du mal à régler. Le jeune homme s’est plaint auprès du procureur de Koudougou des sévices qu’il aurait subit. Celui-ci aurait appelé le commissaire et demandé à Justin « d’aller se soigner avant de revenir ». Ils ne se verront plus jamais. Le commissaire après les incessants appels du procureur aurait menacé le jeune élève de vouloir lui causer des problèmes. Alors que ses camarades affirment qu’il mort des sévices qu’il a subit, un communiqué du gouvernement affirmait que Justin est mort à la suite de la méningite. Ce qui n’a pas empêché les élèves et étudiants de manifester violemment en brulant le gouvernorat. Les manifestations vont gagner d’autres villes de la région. Deux élèves, un étudiant et un policier perdront la vie dans les affrontements. Pour apaiser la situation, le gouverneur de la région du centre-est et le directeur de la police régionale ont tous été limogés. Le gouvernement a aussi annoncé des enquêtes pour faire la lumière sur la mort de Justin Zongo. Cette décision n’a pas satisfait les élèves qui ont continué les manifestations avec violence dans les autres villes du Burkina. A trois reprises, les établissements primaires et secondaires ont été fermés. A entendre les étudiants de l’ANEB, un meeting est prévu sur le terrain Dabo Boukary de l’Université de Ouagadougou. La mort d’un autre Zongo… après Norbert.

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Commentaires

piere
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PROCHAIN RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DU BURKINA FASO
159 Boulevard Haussmann, 8ème
(métro Saint-Philippe du Roule, Courcelles, Mirosmenil)

MERCREDI 16 MARS 2011 à 13H
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LE BURKINA FASO EXISTE-T-IL ?
Nous pouvons vous affirmer que oui. Et également que s’y déroulent depuis plusieurs semaines des évènements sur lesquels les médias tant français qu'internationaux observent un silence aussi assourdissant que compréhensible, préférant nous distraire avec des combats à l'arme lourde autour de dépôts pétroliers libyens. Ces médias pourraient pourtant nous apprendre que, suite au décès de Justin Zongo, élève de Koudougou, d'une « méningite » dans un commissariat le 20 février dernier, la population burkinabée s'est levée en masse contre l'Etat : commissariats, gouvernorats et autres bâtiments de l'Etat sont pris d'assaut et brûlés. Les bus qui circulent dans les villes sont bloqués et inspectés par des manifestants à la recherche de policiers.

Revue de presse non exhaustive :

« La semaine dernières, les commissariats de Koudougou, Réo et Léo ont brûlé. »
(Bark Biiga, fasozine.com ,mardi 8 mars)

« Lundi 7 mars, après que les prisonniers en aient été libérés, c'est au tour des commissariats de Yako, de Poutenga et de Koupéla de brûler. Edifices publics vandalisés, barricades érigées, organisations de grèves et de marches. A Koupéla, des enfants jouent sur les ruines du commissariat. »
(RFI, mardi 8 mars)

« La révolte s'étend à travers le pays : Bobo Dioulasso, Gaoua, Fada Gourma, Tengodogo, Pô et Léo… Brûlant les commissariats de Gourcy et de Dori, les manifestants faisaient le bonheur des détenus, heureux de retrouver leur liberté. »
(Ange Hermann Gnanih,afreekelection.com, 8 mars)

« Mercredi 9 mars à Bogandé, violents heurts entre forces de sécurité et élèves qui, sortis nombreux, n’avaient qu’un seul objectif : brûler le commissariat de police et «manger» du policier. Un hangar et un véhicule ont été incendiés dans l’enceinte du commissariat. A Fada N’Gourma, les manifestants ont incendié le gouvernorat de la région avant de s'accrocher furieusement avec les CRS.
A Diapaga, chef-lieu de la Tapoa, les manifestants ont incendié les locaux de la direction provinciale de la police nationale. Des casques arrachés aux policiers et gendarmes ont été brandis comme trophées de guerre. A Manga, constatant que les véhicules du commissariat avaient été convoyés en « lieu sûr », les manifestant se contentent d'insulter les policiers. »
(Le Pays / LeFaso.net, jeudi 10 mars)

« Ce mercredi 9 mars 2011, à Ouahigouya, le siège du CDP (parti au pouvoir), la résidence du gouverneur, tous les démembrements de la police, le Conseil régional, la mairie, la Direction régionale de la Douane et une partie du Palais de justice sont partis en fumée. Panneaux, feux de stop, tout est détruit au passage. Au Palais de Justice, le hangar du parking, le poste d’accueil, les bancs et chaises utilisés lors des audiences sont aspergés d’essence et brûlés. «Mettez le feu au Palais d’Injustice», a crié un manifestant derrière un élève qui portait une robe de magistrat sous les ovations de ses camarades. La liste des services à visiter n’est pas close. Entre temps, le maire a été exfiltré de sa résidence et amené en un lieu sûr. »
(www.LeFaso.net, mercredi 9 mars)

Ce vendredi 11 mars 2011, l'ANEB (Association Nationale des Etudiants Burkinabè) organise une grande marche dans la capitale, Ouagadougou,
"en vue de transmettre un message au directeur général de la police nationale".

ET PARIS ?
Nous appelons tous ceux qui souhaitent la disparition de ce monde à saisir chaque occasion de rappeler la lutte exemplaire qui se déroule au Burkina Faso. Diffusez ce texte, trouvez-en d’autres (récits de première main, vidéos sur internet, etc.), écrivez-en de meilleurs, partout, sur les murs, les affiches. Rassemblons-nous dans toutes les manifestations possibles, restons mobilisés. Répandons cette étrange épidémie dont nous n’avons rien à craindre, nous qui devons toujours travailler pour un monde qui nous empoisonne.

BAKO
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slt tout les camarades etudiants. la situation de justin a eu asez de clarification. nous attendons que le gouvernement reagisse d'abord car il a promis la lumière sur l'affaire. donc je vous implore de prendre le calme et de cesser de detruir le bien public. car cela ne resoud pas les choses.
nous etudiants nous devrons mobilisés nos petit frère et retrouver le chemin de l'ecole car nous somme appeler a gouverner demain le pays. si nous trouvons que nos parents ne font pas nous devrons faire de telle sorte qu'un jurs nous ameliorons cela.
merci pour votre comprehension.