Fraudes aux concours : Enquêter sur les centres de formation

Article : Fraudes aux concours : Enquêter sur les centres de formation
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16 février 2016

Fraudes aux concours : Enquêter sur les centres de formation

Le gouvernement burkinabè a annulé les concours de la fonction publique saison 2015 à cause des nombreuses fraudes qui l’ont entaché. Saidou Birba, patron de Birba Formations, formateur des candidats aux concours de la fonction publique a été reconnu coupable de fraude à l’issue du procès portant sur cette affaire le vendredi 23 octobre 2015. Cette affaire doit conduire le gouvernement à investiguer sur toutes les structures de formation aux concours de la fonction publique.

MAIGA FORMATION

« Soucieux de préserver l’équité, la transparence dans l’organisation des concours et l’égalité des chances des candidats de la promotion 2015, le Conseil a décidé de la reprise desdits concours en les alignant sur ceux de 2016 ». Ceci est un extrait du conseil des ministres du mercredi 10 février 2016 annonçant l’annulation de 12 à 90 concours soit au total 787 postes sur 9773 ouverts. Cette décision part du constat des nombreuses fraudes qui ont émaillé les concours de la fonction publique pour l’année 2015 impliquant de grosses têtes dont particulièrement l’ancien directeur de la télévision nationale du Burkina Ouezzin Louis Oulon (pourtant très respecté dans son corps de métier pour son professionnalisme).

Dans cette histoire de fraudes, les enquêtes ont mis la main sur Seydou Birba, dont la structure Birba Formations est connue à Ouagadougou. La structure forme les candidats mais aussi leur vend des fascicules de sujets. Seydou Birba a avoué lors de son procès qu’il a fourni des sujets des concours, pourtant supposés être secrets, aux neveux de Ouezzin Louis Oulon. La fuite est partie du cabinet chargé de la confection des sujets. Ils ont tous été condamnés.

Le Conseil des ministres a instruit le ministre en charge du dossier de prendre toutes les mesures de rigueur nécessaires, afin de prévenir la fraude sur les concours d’accès à la Fonction publique. En réalité, le gouvernement burkinabè, au-delà de l’organisation des concours, doit aussi s’intéresser aux fonctionnements de ces établissements de formations qui pullulent dans la capitale burkinabè. Ils sont vus comme la passerelle pour l’obtention d’un emploi au Burkina Faso. Il existe également la structure Maiga Formations même si cette structure n’est pas impliquée dans le procès. Le gouvernement doit avoir un œil sur tout ce qui se passe dans ces centres de formations car, c’est parce que les candidats pensent que les sujets peuvent s’y trouver qu’ils s’inscrivent pour ces formations.

Si beaucoup de jeunes dépensent d’énormes sommes pour s’inscrire aux concours, acheter les documents, c’est parce que les épreuves ne reflètent rien de ce que les candidats ont appris dans les livres. C’est pourquoi, un étudiant en droit passera des concours de la santé, non pas par vocation, mais pour multiplier ses chances de quitter le monde du chômage. Pour plus de chance, pour plus d’égalité, pour que la compétence prévale, le gouvernement burkinabè doit supprimer les fameuses épreuves de psychotechniques, véritables casse-têtes, qui en réalité ne traduisent pas le niveau réel d’un candidat.

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