Coup d’Etat J+5 : le projet d’accord de la CEDEAO ne passe pas

Article : Coup d’Etat J+5 : le projet d’accord de la CEDEAO ne passe pas
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21 septembre 2015

Coup d’Etat J+5 : le projet d’accord de la CEDEAO ne passe pas

Des manifestants sont encore descendus dans la rue ce lundi 21 septembre 2015 pour exprimer leur désaccord avec le projet proposé la veille par le médiateur de la CEDEAO, Macky Sall, pour une sortie de crise. Des pneus sont encore brûlés et des barricades ont été installées sur la route pour ralentir les militaires du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP).

Des voies barrées avec des pneus enflammé au quartier Zone 1
Des voies barrées avec des pneus enflammé au quartier Zone 1

 

Au quartier Somgandé, et comme depuis le premier jour du coup d’Etat mené par le général de brigade Gilbert Diendéré, les habitants sortent chaque jour pour manifester contre la prise de pouvoir. Sur la route menant à Kaya, difficile de passer à partir de la station Total. Sur près de 300 mètres à partir du siège de la SOTRACO, des barricades sont installées à plusieurs niveaux. Sur les arbres, des jeunes coupent des branches pour ériger les barricades. Il vaut mieux quitter la route en traversant l’espace de la SOTRACO et passer par les « six mètres », à l’intérieur des quartiers. Un jeune homme aux dreadlocks explique sa déception quant au nouveau projet d’accord proposé par le médiateur de la CEDEAO, Macky Sall : « Cet accord ne sert à rien. Je n’ai pas fait de longues études mais le mot démocrate signifie dialogue et non violence. Personne ne devrait pouvoir prendre le pays en otage et parler de démocratie. » Il s’oppose à l’amnistie que propose le général de brigade Gilbert Diendéré : « On ne connaît pas le nombre de morts ». Un autre jeune homme, lui, ne comprend pas l’acte du RSP.

« Nous avons l’impression que dans un pays comme le Burkina, qui a connu une révolution qui nous a permis d’espérer une relance économique et une vie meilleure, va connaître un coup de massue de la part d’un régiment de sécurité présidentielle censé assurer la sécurité du Président alors qu’il le prend en otage », souligne le jeune homme en question.

Au quartier Somgandé, les résistants ne baissent pas les bras
Au quartier Somgandé, les résistants ne baissent pas les bras

Les manifestants, compte tenu du contexte, préfèrent garder l’anonymat. C’est le cas également de la seule fille du groupe qui installait des briques : « Nous sommes sortis ce matin pour dire non au RSP. Même s’ils ont décidé de rendre le pouvoir. Ils ont demandé l’amnistie. Et les morts, on en fait quoi ? ». Une question dont la réponse se trouve ailleurs.

Dans d’autres quartiers, notamment à la zone 1, de nombreuses barricades constituées de pneus enflammés barraient la route. Certains tentaient de passer au travers des flammes. C’est le cas également sur l’avenue Charles de Gaule. Les usagers sont obligés de passer par les quartiers.

C’est dans un tel contexte qu’on annonçait une convergence des forces armées nationales (FAN) sur Ouagadougou pour attaquer le RSP.

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Commentaires

Lompo
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il faut régler le problème RSP une fois pour toutes. Malgré cette nième mise en danger de la république pour des intérêts égoistes, des morts, le projet de la CEDEAO ne propose rien de concret sur la dissolution de cette garde.