Ouagadougou au lendemain du Coup d’État orchestré par le RSP

Article : Ouagadougou au lendemain du Coup d’État orchestré par le RSP
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18 septembre 2015

Ouagadougou au lendemain du Coup d’État orchestré par le RSP

Depuis le Coup d’Etat effectif du jeudi 17 septembre 2015 orhchestré par le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), beaucoup de Burkinabè sont restés cloîtrés chez eux. Certains n’ont pas de moyens d’informations puisque presque toutes les radios ont été fermées tandis que d’autres relaient ce qui se passent à Ouagadougou et dans  d’autres villes grâce à Internet. Nous avons ainsi décidé de faire un tour dans la ville pour faire le constat.

Resistance Coup d'Etat
Des résistants laissent passer une ambulance

 

Ce vendredi 18 septembre 2015 à Ouagadougou, la situation était différente en fonction de l’endroit où l’on se trouve. Le centre-ville est calme. Quelques personnes circulent à pieds ou avec un engin. De temps en temps, l’on voit des pick-up remplis d’au moins six à huit militaires passés du Régiment se Sécurité Présidentielle (RSP). De la place de la nation au rond-point des Nations-Unies en passant par le grand marché Rood Wooko, tout est calme. C’est le cas sur l’Avenue Kwamé N’Kruma. Ces endroits sont pourtant très animés habituellement.

Un silence de cimetière régnait au centre ville
Un silence de cimetière régnait au centre ville

 

Des rumeurs ont fait état de la présence de membres du mouvement Balai Citoyen et d’autres pour accueillir le Président Macky Sall du Sénégal et Yayi Boni du Niger.

 

Cependant, ce n’est pas le cas. Cet espace est aussi presque vide. Quelques personnes tentaient quand même d’échanger des billets de banques. D’autres proposaient des produits comme les cartes de recharge. Le maquis situé en face de l’aéroport est fermé. Juste en face de cet aéroport, un pick-up de la police nationale est installé en face. 100 mètres plus loin, deux autres véhicules se font voir. Il s’agit de celui de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) et celle de la Police Nationale.

Une moto brûlé par des militaires du RSP selon des témoins
Une moto brûlé par des militaires du RSP selon des témoins

Dans certains endroits, l’on a même l’impression que rien ne se passe dans cette ville. Des commerces sont ouverts. J’aperçois même une femme qui vend de la nourriture composée de plusieurs variétés.

Par contre dans les quartiers périphériques, les jeunes ont barricadé les voies. Au quartier Zogona, non loin de l’Université de Ouagadougou et notamment à l’intersection entre l’avenue Charles de Gaules et l’avenue Babanginda, des jeunes qui tentaient de manifester ont été chassés. Deux motos brûlaient. Il s’agirait donc de l’œuvre du Régiment de Sécurité Présidentielle.

Les routes étaient également barricadées au quartier Somgandé
Les routes étaient également barricadées au quartier Somgandé

Certains sont quand même au niveau de la voie menant à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), juste au niveau du service des eaux et forêts. La route était barricadée. Des coups de sifflets et de vuvuzelas se faisaient entendre.

Malgré la détermination, les résistants font preuve de civilité. Ils ont, par exemple, laissé passer une ambulance qui transportait un malade j’imagine.

A Somgandé, quartier situé sur l’axe Ouagadougou-Kaya, après la station total et au niveau de la Boulangerie Wend-Konta, des jeunes ont aussi érigé des barricades et brûlé des pneus sur la route. Ils résistent au RSP qui souvent les chasse de cet endroit. Une fois le RSP parti, les manifestants reviennent.

A Ouidi, non loin du siège du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), certains ont érigé des barricades. Cependant lorsqu’un pick-up apparait, les résistants désertent la place. C’est sûr qu’ils réapparaitront.

Au quartier Goughin, les tirs se faisaient entendre notamment au niveau du Stade du 4 août de Ouagadougou, l’Ecole Nationale de la Police (ENP), l’ex gare de SOGEBAF et au niveau du marché.

Telle était la situation ce vendredi 18 septembre 2015 à Ouagadougou.

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