Et si Isaac Zida limogeait tous les directeurs généraux ?

25 novembre 2014

Et si Isaac Zida limogeait tous les directeurs généraux ?

Le nouveau premier ministre du Burkina  Yacouba Isaac Zida, lorsqu’il s’apprêtait à céder le pouvoir a suspendu le directeur général de la Société burkinabè d’électricité  sous prétexte que ce dernier a saboté la cérémonie de signature de la charte de la transition. Lors de ce moment très important, il y a eu une coupure d’électricité. Le DG de la Société burkinabè des hydrocarbures Boukary Jean-Baptiste de la Salle Béréhoundougou a connu le même sort.

 

Isaac Yacouba Zida doit limoger tous ceux qui sont supposés être proches du régime Compaoré (news.com.au)
I.Y. Zida doit limoger tous ceux qui sont supposés être proches du régime Compaoré (news.com.au)

Si ces derniers sont supposés être des proches de François Compaoré, ils ne sont pas les seuls directeurs généraux qui ont des accointances avec le petit frère de l’ancien président Blaise Compaoré. Certains d’entre eux ont aussi quitté le pays à cause de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobres 2014. D’autres sont encore là, bien discrets. Dans la logique, tous les directeurs généraux du Burkina doivent être limogés afin de remettre tout à plat. Au Burkina, tout le monde le sait jusque-là, pour occuper un poste de ministre, de directeur général ou autre, il fallait avoir les faveurs de François Compaoré et aussi la bonne carte, la carte du CDP.

Les protestations après la nomination de Adama Sagnon en qualité de ministre de la Culture et du Tourisme, précédemment DG du Bureau burkinabè des droits d’auteur (BBDA) sont la preuve que beaucoup de directeurs généraux ont toujours travaillé pour le compte du régime de Blaise Compaoré. Il faut éviter le deux poids deux mesures !

Sans vouloir défendre Jean Christophe Ilboudo (Sonabel) et Boukary Jean-Baptiste de la Salle Béréhoundougou, le prétexte de sabotage avancé par le désormais premier ministre n’est pas valable. Les  coupure d’électricité sont courantes. Ce n’est pas la première fois que ce genre de problème arrive lors d’une cérémonie en présence d’une haute personnalité.

Ce n’est pas normal qu’il y ait des coupures intempestives au Burkina Faso. Je concède. Mais, Zida doit rester dans sa logique et aller encore plus loin même. Les directeurs généraux ont avec eux, des collaborateurs. Très proches ! Des collaborateurs avec qui, ils partagent des confidences. Des collaborateurs avec qui, ils font des magouilles. Zida doit donc suivre sa logique : limoger tous les DG.

Trop précipité tout cela ? C’est trop précipité aussi que de limoger les deux directeurs généraux cités plus haut, car Zida a pris ses décisions alors qu’il était à un pas de céder le poste de président. Le bon sens aurait voulu qu’il laisse cette décision au président entrant. Mais ce que les Burkinabè n’ont pas vu, c’est que Zida a donné d’une main le pouvoir à un civil (le président Michel Kafando) pour le récupérer de l’autre main en se bombardant premier ministre, mais aussi et surtout ministre de la Défense.

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Commentaires

Judicael LOMPO
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Ce qui est évident, c'est que les DG vont metre plus de sérieux dans la gestion de leur structure.

DIALLO Hamadou
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Vous savez Mr OUEDRAOGO les autorités de la transition avaient prévenu et insisté qu'ils accordaient du prix à la réussite de cette cérémonie combien importante pour le peuple burkinabè. Elles avaient même pris attache avec la SONABEL pour éviter une éventuelle coupure d’électricité ce jour là. Mais malgré la démarche entreprise rien ne semble avoir été fait pour éviter le délestage ce jour là. A mon sens ce qui s'est passé est bel et bien un sabotage. En effet depuis bien longtemps cette zone de la capitale burkinabè n'a pas connu de délestage. On a voulu nous faire croire qu'il s'agit d'une simple coïncidence mais à mon sens c'est un acte intentionnel. Mais comment expliquer le fait que le Mr ILBOUDO soit injoignable sur tous ses numéros ce jour là ? Ce limogeage sonne comme un coup de semonce pour tous ceux qui sont commis aux tâches de l’état que désormais rien ne sera comme avant et que les fautes de genre sont suivies de sanctions.