Transition au Burkina: Michel Kafando le candidat de l’armée passe haut la main

17 novembre 2014

Transition au Burkina: Michel Kafando le candidat de l’armée passe haut la main

Le diplomate Michel Kafando a été désigné à l’unanimité des 23 membres du collège de désignation du président de la transition au Burkina Faso. Après la prise de pouvoir par le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida, suite à la démission de Blaise Compaoré après les manifestations populaires des 30 et 31 octobre 2014, les Burkinabè étaient à la recherche d’un civil à la tête de l’Etat.

Michel Kafando va diriger le Burkina pendant un an
Michel Kafando succède à Yacouba Isaac Zida à la tête de l’Etat burkinabè

Après plusieurs tergiversations de la société civile, de l’opposition, mais aussi après les tentatives des militaires burkinabè de garder le pouvoir, les Burkinabè sont revenus à la raison. Ils ont trouvé un président qui va assurer la transition ce lundi 17 novembre 2014 à la salle des conférences du quartier Ouaga 2000 de Ouagadougou. Au cours d’une réunion qui a duré toute la nuit, les 23 membres du collège de désignation ont porté leur choix sur Michel Kafando.

Cinq candidats ont été proposés au poste de chef de l’Etat du Burkina. Il s’agit de deux journalistes Newton Ahmed Barry rédacteur en chef du journal L’Evènement et Chérif Sy, directeur de publication du journal Bendré. Joséphine Ouédraogo ancienne ministre de Thomas Sankara pendant la période révolutionnaire et Michel Kafando ancien ambassadeur du Burkina Faso. Monseigneur Paul Ouédraogo, l’homme d’Eglise qui faisait l’unanimité a refusé cette nomination.

Sur les cinq noms donnés au départ, Joséphine Ouédraogo, Chérif Sy et Michel Kafando ont été sélectionnés et auditionnés. Finalement Michel Kafando a été retenu. Ce diplomate chevronné n’est pas connu du public, mais il a une expérience des institutions internationales.

Si le départ de Blaise Compaoré a été le plus difficile, la désignation du nouveau président de la transition n’a pas été aisée. D’abord, les Burkinabè voulaient éviter le scénario du 3 janvier 1966 qui a vu l’arrivée du général Aboubacar Sangoulé Lamizana. Depuis lui jusqu’au lieutenant-colonel Zida, le Burkina Faso n’a plus connu un président civil. C’est pourquoi le 2 novembre 2014 certains manifestants ont tenté d’installer l’opposante Saran Séré Sérémé à la tête de l’Etat burkinabè.

La tâche assignée au nouveau président est colossale : la transition jusqu’en novembre prochain en attendant l’organisation d’élections législatives et présidentielle dans un contexte de méfiance. Une année, c’est court. Mais c’est ce qui pourrait être le véritable handicap de Michel Kafando. Des milliers de jeunes sont au chômage. Ils attendent que leurs problèmes soient résolus du jour au lendemain par un coup de baguette magique. Les Burkinabè comprendront-ils qu’il ne s’agit que d’un président de transition ? Dans un temps aussi court, il ne peut pas mener de véritables réformes. C’est à Michel Kafando, en premier, qui devrait tenter de faire comprendre qu’il n’est pas venu régler tous les problèmes du Burkina mais permettre, en premier lieu, au pays d’élire un président démocratiquement.

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Commentaires

Judicael LOMPO
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Président de transition, Michel Kafando, doit avoir pour principal objectif de conduire le pays à des elections libres et transparentes. C'est surtout après cela que l'on pourrait faire toutes les réformes nécessaires pour le pays.