Chute de François Bozizé : le film qu’on connaît le mieux en Afrique

Article : Chute de François Bozizé : le film qu’on connaît le mieux en Afrique
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25 mars 2013

Chute de François Bozizé : le film qu’on connaît le mieux en Afrique

Le président centrafricain François Bozizé est tombé. Il vient d’être renversé par la rébellion armée de la Seleka qui lui avait donné un ultimatum pour respecter les accords conclus à Libreville (Gabon). Bozizé n’a pas voulu respecter ses accords espérant secrètement du soutien de la part de ceux qui l’ont porté au pouvoir. Mais il s’est mis le doigt dans l’œil. La chute du Président centrafricain fait partie du genre de film africain qu’on a l’habitude de voir. Il y a juste un changement de rôle, mais avec souvent les mêmes acteurs. Le brave d’il y a dix ans est devenu le bandit-chef.

(ph. rtl.fr)
(ph. rtl.fr)

En général, les attaques commencent par le  nord ou le sud du pays. Car dans cette partie du globe terrestre, les clivages semblent concernés les deux parties. La rébellion est toujours mieux armée que l’armée régulière. La question que va se posée le citoyen lambda, « Qui est derrière tout ça? ». Le gouvernement joue sur la fibre patriotique en faisant croire à tord ou raison que c’est le voisin, jaloux de la richesse, de la prospérité du pays qui souhaite le déstabiliser. Si le discours n’est pas anti-impérialiste à la Laurent Gbagbo, l’on fait appel à certains pays voisins  ou la communauté internationale. Mais ceux-ci sous le prétexte qu’il s’agit d’un problème interne refusent d’intervenir. En réalité, ils n’ont plus d’intérêt avec un président dont les jours au palais sont comptés et qui ne fait plus leurs affaires. C’est une question de temps, le long métrage ne dure qu’1h30 la plupart du temps. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on ne saura jamais, qui a financé la rébellion, comment les armes sont entrées dans le territoire, quels pays les rebelles ont traversé… Il y aura juste des hypotheses.

Des négociations pour gagner du temps

Alors pour gagner du temps, on fait appel à la médiation d’un pays influent de la sous-région. Pour ce cas precis, c’est le Président Gabonais Ali Bongo qui a assuré la médiation. On le sait bien, les négociations permettent seulement de gagner du temps. Mais c’est aussi l’occasion pour chaque camp de se réarmer et de peaufiner ses stratégies pour une nouvelle attaque. L’assaut final. Les compromis n’arrangent jamais les deux camps. Mais, chacun fait semblant de jouer le jeu dans le secret espoir de profiter d’un quelconque faux pas de l’adversaire. Dans les deux camps, on mène la même politique qui est de tenter d’isoler l’adversaire. On essaie de soudoyer certains.

 Ce à quoi vont aboutir les négociations, c’est la formation d’un gouvernement d’union nationale en attendant l’organisation de nouvelles élections. Cette situation profite toujours à des marionnettistes souvent de couleurs rouges et blanches peut-être bleues tapis dans l’ombre et qui n’entrent en jeu qu’en poussant un camp que lorsqu’ils savent avec quelles parties leurs intérêts seront le mieux protégé.

Des élections pour légitimer son pouvoir

C’est en ce moment, que la voix de la communauté internationale, se fait entendre à travers  des condamnations de principes. Elle appelle à l’organisation d’élections dans les « plus brefs délais ». Le pays est suspendu de toutes les instances internationales jusqu’à nouvel ordre.

Puis voila les élections. Des observateurs internationaux sont convoyés des quatre coins du continent. Ils sont logés dans des hôtels de luxe, nourris, blanchis etc. Ils en profitent pour faire le tour du pays, se taper de jolies demoiselles avant de passer dire un bonjour dans des deux ou trois bureaux de vote. Eux-seuls ne verront pas les fraudes que va dénoncer l’opposition et la société civile. Le chef de la rébellion ou des putschistes (sauf s’il s’appelle Amadou Toumani Touré) se porte candidat. En Afrique on ne peut pas organiser des élections et les perdre. Le président autoproclamé est confirmé à son poste avec plus de 50% de voix. Son pouvoir est légitimé par la communauté internationale qui salue le processus démocratique enclenché et celui-ci gouverne jusqu’à ce qu’une nouvelle rébellion vienne le renverser. Le cycle recommence. Tout ce processus est un scenario bien connu. On connait le début de l’histoire, son épilogue. Seuls les acteurs changent souvent. Et le peuple regarde impuissant ce film dont il connait la fin avant même qu’il ne débute.

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Commentaires

RitaFlower
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A toutes vos interrogations sur qui est derrière tout cela?une seule réponse:la FRANCE.Pourquoi?l'exploitation des ressources minières et pétrolières.Un coup d'état planifié,orchestré et monté de toutes pièces depuis l'extérieur.Oui,scénario classique et répétitif.L'orqu'on arrive au pouvoir par une autre voix que celle des urnes et en chassant son prédecesseur,peut-on alors espérer gouverner en paix.Comme dit l'adage,qui vient par l'épée périt par l'épée.P.S.toutes ces armes sophistiquées sont acheminés depuis l'étranger jusqu'en Afrique.Pauvre Afrique,relève-toi!!

Boukari Ouédraogo
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Effectivement, ce sont les réponses qu'on nous donne en général. Maintenant, je pense qu'il sera préférable de trouver les moyens de prévenir ces rebellions car elles naissent d'une part des frustrations de certaines couches défavorisées par les pouvoirs en place. Mais, c’est tout un tas de ficelle difficile a délier.

KOLOU Ghislain
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oui je dis vrai car c'est la somme de ces accords qui à été la cause de la chute de F BOZIZE