FESPACO 2013 : «Moi Zaphira » sauve le Burkina de la la honte

Article : FESPACO 2013 : «Moi Zaphira » sauve le Burkina de la la honte
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27 février 2013

FESPACO 2013 : «Moi Zaphira » sauve le Burkina de la la honte

Le Burkina Faso organisateur du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou  (FESPACO), n’est représenté dans la catégorie la plus en vue, le long métrage que par un film. Il s’agit de «Moi Zaphira » d’Apolline Traoré. Au départ les mauvaises langues estimaient que ce film a été choisi juste pour éviter que le Burkina ne soit absent dans cette catégorie. Mais Apolline Traoré a prouvé qu’elle n’a pas volé la sélection de son film à ce 23eme FESPACO.

siège fespaco

Zaphira, veuve d’un  village africain nommé Kalassa où la population paresseuse ne vit qu’au dépend des dons étrangers, n’apprécie pas ses conditions de vie et veut tout faire pour sortir de cette situation difficile. Son rêve, c’est de faire sa fille Katia de 7 ans un mannequin après en avoir vu un magazine pour top modèle. Dès lors, elle met tout en œuvre pour que sa fille réussisse dans cette carrière. Effectivement, sa fille sera mannequin ! Mais, à la chute du film, Zaphira verra sa fille lui fermer la porte à cause du traumatisme subit et le fait d’avoir brisé son rêve d’être infirmière comme son père.

Au delà de cette histoire, Apolline Traoré, dans des métaphores, raconte les problèmes que rencontre l’Afrique d’une manière générale. Le manque de responsabilité des dirigeants, représentés dans ce film par un chef de village, qui n’offre aucune possibilité de développement à leur population. Ainsi, cette même population ne vit donc qu’au crochet de l’Occident. Dans ce film, ressortent les thèmes de la prostitution, de l’orpaillage, des traditions arriérés (mariage forcé, mariage interdit entre ethnies) etc. Le devenir de l’Afrique semble passer par le courage des femmes car, c’est elles qui prennent les choses en main en cultivant leurs champs délaissés par les hommes. Un symbole pour montrer combien la place de la femme est déterminante pour le développement de l’Afrique.

Pour atteindre sa cible, Apolline Traoré qui s’est attachée le dernier burkinabè lauréat de l’Etalon d’Or de Yennenga en 1997 , Gaston Kaboré, comme conseiller artistique, a mis l’accent sur l’humour avec de nombreuses relances, du suspens qui ont fait rire le public pendant près de 2 heures. C’est tout naturellement qu’après la projection du film tourné en noir et blanc, le public a fortement applaudi la réalisatrice. Sur ce point là, « Moi Zaphira » a marqué des points pas parce que le public était en majorité burkinabè mais compte tenu de la qualité du film. Le film en langue Bambara, parlé notamment dans a partie Ouest du Burkina mais aussi en Côte d’Ivoire, au Mali, en Guinée, au Sénégal, est sous-titré en Français.

Pourtant, rien ne présageait d’un succès de ce film. Pourquoi ? Des critiques ont affirmé que la sélection de « Moi Zaphira « était juste une sélection de consolation pour le Burkina. Cela aurait été une honte, si le pays organisateur ne présentait aucun film à ce FESPACO. Ce serait comme organisé la CAN sans la participation du pays hôte. La réalisatrice a sauvé la face du Burkina Faso. Comme le personnage principal dans ce film, il faudrait saluer le courage d’Apolline Traoré qui comme son actrice principale a su puiser dans ses dernières énergies pour faire une œuvre de qualité, à une époque où les réalisateurs africains se plaignent du tarissement des sources de financement. Le film a été produit par la réalisatrice et sa sœur ! Même s’il sera difficile à ce film de remporter un prix compte tenu de la qualité relevé des œuvres en compétitions, il faut noter qu’elle est la seule femme présente dans la catégorie longs métrage alors que les jurys cette années sont tous présidés par des femmes. Pour moi, « Moi Zaphira » ne fera pas de la figuration même si remporté l’Etalon relève d’un autre débat.

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