Une secte se crée à la Confédération Africaine de Football (CAF)

5 septembre 2012

Une secte se crée à la Confédération Africaine de Football (CAF)

La Confédération africaine de football a adopté le lundi 3 septembre 2012 lors de son assemblée générale, un honteux règlement stipulant que seuls les membres du comité exécutif peuvent briguer la présidence de l’instance dirigeante du football africain. Un règlement éliminant en principe le concurrent principal d’Issa Ayatou à la prochaine élection prévue en mars 2013, l’Ivoirien Jacques Anouma. Cette loi ferme aussi la porte à de nombreuses compétences amateurs du ballon rond.

Issa Ayatou président de la CAF (ph.Tunisports.net)

On peut donc dire que le plan mis en place par le président de la fédération algériennne de football (FAF) Mohamed Raouraoua pour permettre à son bras droit Issa Ayatou de poursuivre sa longévité à la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF) a bien fonctionné. Le bruit fait par certaines fédérations n’a rien donné. Le vote de cette loi limitative, qui dit que « tout candidat aux élections à la présidence de la Confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF »,  s’est fait à main levé. Une astuce pour bien contrôler ceux qui s’opposeraient à cette mesure. Elle est passée comme une lettre à la poste à tel point que l’on se demandait si les voix qui s’étaient élevées contre cette proposition n’ont constituées qu’une tempête dans un verre d’eau.

Une loi contre Jacques Anouma

La candidature de l’Ivoirien Jacques Anouma à la présidence de la CAF n’est plus qu’un secret de polichinelle. De sa présidence à la tête de la fédération ivoirienne de football (FIF) à aujourd’hui, ce dernier avait déjà laissé voir son ambition de diriger un jour la CAF. Une idée qui n’a pas été du goût de Issa Ayatou. L’actuel président de la CAF a tenté de le « casser » à plusieurs reprises. Le cas plus patent est la crise née à la tête de l’Union des Fédérations Ouest Africaines (UFOA). Après avoir été membre de la fédération ivoirienne de football et président de la ligue nationale, il est arrivé à la tête de la FIF en 2002 avant de prendre le contrôle de l’UFOA en 2004. Sentant son influence s’accroitre en Afrique de l’ouest mais aussi en Afrique centrale où il a apporté son soutien à des tournois régionaux , Issa Ayatou décide de l’écarter par le biais de l’un de ses bras droits, le nigérian Amos Adamu. Il est même destitué un moment de la tête de l’UFOA. Malgré sa réhabilitation, l’UFOA ne survivra pas car elle sera divisée en deux zones plus tard. Le froid s’était bien installé entre Jacques Anouma et Issa Ayatou qui dans un élan de réconciliation va confier l’organisation du 1er Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) à la Côte d’Ivoire. La tension restera tout de même vive entre les deux hommes. En exemple, Ayatou a  soutenu Mohamed Raouraoua pour un poste reservé à l’Afrique au comité exécutif de la FIFA. Au finish, c’est l’Ivoirien qui est sorti vainqueur. Un échec mal digéré par le camp Ayatou. Il est bien connu que Anouma et Raouraoua se livrent aussi une bataille pour la succession du Camerounais.

A ce niveau, la bataille vient juste de commencer. Car la mesure n’est pas claire. Elle ne dit pas quel membre du comité exécutif ne peut être élu. Anouma est membre même s’il n’est pas élu. Ensuite, la mesure entre en vigueur en principe 90 jours après son adoption. Le dépôt des candidatures commencent le 11 septembre 2012 et s’arrête en fin décembre 2012. Anouma n’a donc qu’à déposer sa candidature avant cette période pour être éligible. Ayatou ne risque t-il pas de trouver une manœuvre pour écarter son candidat ? C’est fort probable.

La poltronnerie des présidents de fédérations

De nombreux présidents de fédérations ont critiqué la mesure proposée par Issa Ayatou car celle-ci les écartent eux-mêmes pour la plupart. En réalité, ces derniers ont bien compris que le football de nos jours se joue sur le terrain mais aussi dans les couloirs. Peu d’entre eux pouvaient lever la main pour voter opposer leur refus. Seulement six pays ont osé (Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Niger, Liberia, Burundi). Voter contre cette loi, c’est s’exposer aux foudres d’Issa Ayatou. Cette colère se fera sentir dans les résultats sportifs du pays concerné. Le Burkina Faso en a fait l’expérience sous l’ère de Seydou Diakité, président de la fédération burkinabè de football (FBF). Des défaites inexpliquées, des sanctions sévères comme celui du défenseur burkinabè Amadou Coulibaly, accusé d’avoir craché sur un arbitre alors que les images n’avaient rien prouvé etc. On comprend bien pourquoi le président de la FBF Sita Sangaré après des moments d’euphorie s’est vite remis à la réalité. Il avait déclaré dans un entretien qu’Issa Ayatou devait prendre sa retraite et récemment que la mesure proposée par Raouroua était inopportune. Mais le Burkina Faso ne figure sur la  liste des pays ayant voté contre cette loi.                             

Un clan pour gérer le football africain

Issa Ayatou et ses lieutenants que sont Raouraoua, Amos Adamu, Anjorin Moucharaf entre autre sont en train de former un cercle restreint de personnes qui auront à eux seuls le droit de décider des destinés du football africain. Après ses 24 ans à la tête de la CAF, Issa Ayatou devait faire un bilan et rendre compte de certaines insuffisances. Mais, lui dont le nom a souvent été associé à des dessous de table voudra bien nettoyer tout derrière lui et confier la gestion à un de ses proches. Ainsi, il n’aura pas de compte à rendre aux présidents de fédérations mais aussi aux amateurs du ballon rond. Il est bien vrai que Issa Ayatou a beaucoup contribué au développement du football africain mais il n’est pas la seule personne capable de gérer ce sport en Afrique. Cette gestion est désormais confiée à un groupe de 13 amis (les membres actuels du comité exécutif) qui décideront à la place des vrais acteurs de ce sport. Le football est devenu un véritable business et ce comité restreint de dirigeants compte bien en a profiter. C’est le continent africain et son football qui perdent dans toute cette magouille.

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Commentaires

marcel
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AYATOU se comporte exactement comme nos dictateurs africains, voilà pourquoi ces présidents n'osent pas le critiquer. Pauvre Afrique! son football st en danger.

Goora
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y en amarre de la CAF Hayatou Dégage du foot ball africain ça suffit maintenant .

takenne
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jamerais en faire partie du clan

moussadam ben rafahel
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j'aimerai évolué dans le football professionnelle, en faisant parti de votre secte si possible s'il vous plais?

Boukari Ouédraogo
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Ha bon? Donc tous les moyens sont pour être grand footballeur?