Marche royale de François Compaoré vers le palais de Kossyam

Article : Marche royale de François Compaoré vers le palais de Kossyam
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27 août 2012

Marche royale de François Compaoré vers le palais de Kossyam

Les élections législatives et communales au Burkina Faso auront lieu le 2 décembre 2012. François Compaoré, le petit frère de l’actuel Président du Faso, Blaise Compaoré, est en tête de la liste provinciale du Kadiogo. A l’analyse, François Compaoré se trace la voie pour remplacer son ainé.

François Compaoré (ph.L’observateur Paalga)

Cette fois-ci, les pronostics semblent être bons. Un Compaoré pourrait remplacer un autre avant 2015 à la tête de la présidence du Faso. Les signes sont plus que visibles après la publication de la liste des candidats à la députation dans la province du Kadiogo dont Ouagadougou est le chef lieu. François Compaoré, le petit frère du Président du Faso Blaise Compaoré qui s’était passé de cette compétition, se contentant de son rôle de conseiller spécial à la présidence, a décidé cette fois-ci d’entrer dans la bataille. Pourquoi celui qui est surnommé « le petit président » s’implique tant dans la politique en ce moment? Quel intérêt a-t-il a se lancé à la course pour la députation ? Ce n’est certainement pas le costume de simple « honorable député » qui devrait intéresser François Compaoré. L’hémicycle n’est qu’une escale pour lui, le temps de remplacer son grand frère à la tête du « pays des hommes intègres ».

En dépit de sa discrétion, l’image de François Compaoré a été considérablement  écornée par l’assassinat du journaliste, Norbert Zongo, au moment où celui-ci enquêtait sur la disparition de David Ouédraogo son chauffeur. Son nom a été associé à ce crime odieux du 13 décembre 1998. Ce sont ces circonstances malheureuses qui ont fait connaitre  l’autre « enfant terrible de Ziniaré » aux  burkinabè. Depuis, François Compaoré tente de redorer son blason notamment auprès des jeunes à travers les activités de l’Union des Sports Scolaire et Universitaires du Burkina Faso (USSU-BF). Il en est d’ailleurs le président d’honneur et cela  a contribué à rehausser son image. En plus de l’USSU-BF, François Compaoré a pris part activement aux activités de la fédération associative pour la paix et le développement (FEDAPBC). C’est structure apparait comme son autre bras car bénéficiant du soutient de la plupart de ses membres. Cette stratégie n’a pas marché. Dès le départ, La création de la FEDAPBC avait été vue comme un moyen de phagocyter le CDP. Il s’est ensuite impliqué à petit pas dans les activités du parti au pouvoir le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).

Comme je le disais plus haut, ce n’est pas le costume de simple député qui intéresse François Compaoré. A la lecture de ce qui se passe en ce moment, la stratégie est de faire tout pour placer François Compaoré au perchoir de l’Assemblée nationale. En 2015, le Président du Faso, ne sera plus en principe en mesure de briguer un nouveau mandat à moins qu’il ne modifie la constitution.

Ainsi, pour avoir toujours une main mise sur le pouvoir après son retrait, il faudrait un homme de confiance pour lui succéder à la tête de la Présidence du Faso. Le grand « Blaiso » semble manquer d’homme de confiance dans la sphère politique burkinabè qu’il fait et défait depuis deux décennies. François Compaoré apparait alors bien être l’oiseau rare que son grand frère cherche depuis quelques années maintenant. Ainsi, en se présentant  tête de la liste dans la province du Kadiogo devant des cadors comme Jean Christophe Ilboudo secrétaire permanent des engagements nationaux et premier secrétaire adjoint à l’organisation des structures du CDP, Assimi Koanda le secrétaire exécutif du CDP ( le Président du parti en d’autres termes). La logique voudrait donc que François Compaoré soit inscrit sur la liste nationale, ce qui lui garantirait déjà une place à l’hémicycle. Car quoi qu’on fasse, ce ne sont pas les petits partis incapables de remplir une salle de 200 places lors des congrès qui seront à mesure de bousculer la machine du parti au pouvoir.

Les personnalités influentes qui auraient pu faire de l’ombre à François Compaoré ont été défaites. Salif Diallo ne pèse plus dans le parti. Roch Marc Christian Kaboré a perdu les rennes  et Simon Compaoré semble être en train de passer ses dernières heures en politique. Il n’y a aucun obstacle alors pour l’ascension de François Compaoré au fauteuil de Kossyam.

Passé cette étape, le nouveau député se verra peut-etre offert le poste de Président de l’Assemblée Nationale. A l’orée de 2015, le Président démissionne. Il est remplacé par celui de l’Assemblée Nationale  François Compaoré en principe.. s’il est elu. Légalement, il peut le faire surtout que « François Compaoré est un citoyen comme les autres », comme Blaise Compaoré aime le rappeler chaque fois qu’on aborde la question de sa succession.

En plus, il y a une deuxième option. Si le Senat est créé, Francois Compaoré pourrait en être le Président et succéder légalement à son grand frère en toute légalité.

Bien sûr les partis d’opposition sont contre cette astuce. Mais que peuvent-ils ? Rien. Parce que rien n’interdit François Compaoré de se présenter sa candidature à la députation ou à tout autre poste qu’il soit ou pas le frère du Président. François Compaoré est donc en train de marcher royalement vers le palais de Kossyam. Et, cela peut être le titre d’un feuilleton « Du gouffre au sommet ».

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Commentaires

Sombolaye
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Chaque peuple mérite son dirigeant. L’avenir nous le dira.

Issaka
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Francois est un b$$$$. La maman de Norbert pleura tout les jours. Il sera un jour deshabille comme gbagbo ou pendu comme saddam.