Attaques en Côte d’Ivoire : parfum d’un coup monté

7 août 2012

Attaques en Côte d’Ivoire : parfum d’un coup monté

Les Ivoiriens se sont réveillés le lundi 06 août 2012 sous les coups de crépitement d’armes au camp militaire d’Akouédo (Abidjan) et aussi à Abengourou (Est de la Côte d’Ivoire). Les assaillants ont attaqué et son repartis sans être vraiment inquiétés. Ce qui emmène à se demander s’il ne s’agit pas d’un montage.

(ph. infodabidjan.net)

Les vieux démons font leur retour en Côte d’Ivoire. On savait bien que le pays de Félix Houphouët Boigny vivait dans une paix précaire. Mais personne n’aurait imaginé des attaques au moment où le pays préparait les festivités de ses 52 ans. L’attaque du camp d’Akouédo a fait entre 6 et 7 morts selon des sources différentes. Comment les assaillants ont-ils pu si facilement entrer dans ce camp ? Défaillance sécuritaire ou mise en scène?

A l’analyse de ce qui s’est passé ce lundi 6 août, l’on est en droit de douter. D’abord, le camp d’Akouédo est situé à Abidjan la principale ville de la Côte d’Ivoire et la plus peuplée. On se demande comment ces hommes armées ont traversé Abidjan jusqu’au camp sans que les militaires sans que les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ne soient alertés. La veille pourtant, des fusillades avaient eu lieu dans un commissariat à Yopougon un quartier d’Abidjan. Cet incident aurait déjà dû alerter les autorités ivoiriennes sur l’imminence d’une attaque surtout à la veille de la fête d’indépendance et le jour où jouait la finale de la Coup nationale. Même si les fusillades de Yopougon, un quartier réputé favorable à Laurent Gbagbo, n’avait pas eu lieu, le gouvernement aurait dû renforcer la sécurité à l’approche de cet évènement. La facilité avec laquelle les assaillants ont attaqué et emporté des armes pourraient s’expliquer par l’amateurisme de l’armée ivoirienne composé en majorité de Dozo et de jeunes désœuvrés.

Sur les premières images de cette attaque, les militaires tués se retrouvent dans leurs chambres comme s’ils avaient été surpris dans leur sommeil. Inadmissible lorsqu’on est dans un camp  militaire.

Autre fait incompréhensible, c’est que les militaires de l’ONUCI sont également basés dans ce camp. Ils n’ont pas participé au combat. Alors, est-ce une mise en scène de la France afin de mettre la pression sur le régime de Alassane Ouattara ? A la décharge de celle-ci, on peut dire qu’elle n’a pas mission de combattre, cependant, les forces de l’ONUCI sont là pour assurer la sécurité et encadrer l’armée ivoirienne.

Le camp Ouattara accuse le front populaire ivoirien (FBI) de Laurent Gbagbo. Alors, nous revenons à la question de départ. Comment les faucons de ce parti qui se trouvent tous hors du pays ont réussi à monter ces attaques sans que les services secrets ivoiriens ne soient alertés. Comment ont-ils traversé la frontière depuis le Ghana ou le Liberia sans être repérés ? Comment ces derniers ont réussi à traverser la ville de Bingerville sans être inquiété ? Ces fusillades pourraient être l’œuvre de militaires mécontents mais ces derniers auraient d’abord fait connaitre des revendications. Ces attaques ressemblent à un complot à cause de tout ce flou.

Quelle mesure les autorités prendront-ils après cette gifle qui est venue rappeler aux Ivoiriens que la paix n’est pas encore de retour ? Une purge peut-être. Certains dirigeants ont, dans le passé, inventé des coups pareils pour justifier des purges au sein de l’armée, des limogeages dans le gouvernement et à d’autres postes. C’est le cas par exemple avec Robert Guei. Ce dernier avait en son temps monté des complots pour assoir convenablement son pouvoir afin de se débarrasser d’indésirables comme le Sergent IB, Wattao, Sheriff Ousmane etc. Cela pourrait être le cas du camp Ouattara. C’est ce qu’il faut craindre dans les jours à venir. Ouattara sait que son pouvoir réside dans les mains des ex-rebelles. Alors inventer un coup pareil pourrait lui permettre de se séparer de ces hommes et de tenir les rennes de l’armée.

Dans tout ce flou, c’est encore la population ivoirienne qui risque de payer le plus lourd tribut car comme on le dit, « quand les éléphants se battent, ce sont les fourmis qui en pâtissent ».

Partagez

Commentaires