Affaire Ismaël Sankara : vous-nous-fa-ti-guez !!!

24 juillet 2012

Affaire Ismaël Sankara : vous-nous-fa-ti-guez !!!

Alors que je croyais qu’on allait enterrer définitivement l’affaire Ismaël Sankara, j’ai été surpris de recevoir un lien me dirigeant sur le portail lefaso.net sans un commentaire. J’ai compris que l’auteur qui a signé du nom de Bendré voulait que je jette un coup d’œil sur « Le démenti d’Ismaël Sankara », un droit de réponse à Jeune Afrique. Ce que l’auteur ne savait pas, c’est qu’il n’influencera en rien ma vision des choses à moins que ce dernier ne veuille que je réagisse.

Je me répéterais en disant que depuis quelques semaines, l’affaire Ismaël Sankara du nom d’un jeune artiste rappeur supposé être le fils du Président Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabè alimentent la presse burkinabè. J’ai d’ailleurs écrit un billet « Ismaël : fils de Thomas Sankara et après ? » dans lequel je donnais mon point de vue sur cette question. Pour moi, que ce monsieur qui dit se nommer Ismaël Saba le fils de Sankara ou pas ne changerait pas mon point de vue sur le héros Thomas Sankara. Cela ne changera pas le Burkina Faso ni a fortiori le monde. Mais, en guise de commentaire (alors que j’avais oublié cette histoire évitant de lire les articles liés à ce sujet), j’ai reçu un lien signé Bendré, (je ne peux pas affirmer qu’il s’agisse du journal burkinabè Bendré ou pas) m’invitant sûrement à lire « Le démenti d’Ismaël Sankara » publié également sur le site de Jeune Afrique. De mon analyse, l’auteur a voulu me dire: « voilà, c’est tranché. Ismaël n’est pas le fils de Thomas Sankara. Le journaliste a menti. Voici la preuve». Je ne vois pas les choses de cette manière. En lisant le droit de réponse, j’ai même souri à cette question d’Ismaël Sankara au journaliste : « Si c’était vrai que j’avais dit cela, je peux donc supposer que si je lui avais aussi dit que j’étais le fils du pape, le journaliste écrirait ? » Cette partie de la question ne figure pas sur le droit de réponse publié sur le site de Jeune Afrique. Je me suis aussi demandé ce qu’aurait fait le journaliste.

Fermons cette parenthèse pour dire que dans son droit de réponse, Ismaël Sankara s’en prend au journaliste sur le fait que l’interview n’ait pas été enregistrée. Il affirme n’avoir jamais confié au journaliste qu’il avait dîné avec le Président du Faso Blaise Compaoré, qu’il n’a jamais eu de projet de featuring avec la chanteuse gabonaise Patience Dabani. Il  a affirme qu’ il est « le fils spirituel de Thomas Sankara » mais sa vraie identité comme signé est Ismaël Saba.

Réponse de Pascal Airault :

Cette regrettable polémique ne serait pas survenue si vous et votre entourage professionnel n’aviez pris quelques libertés avec la vérité. Plutôt que de jouer sur l’ambiguïté, il aurait été plus simple de déclarer, comme vous le faites maintenant, que vous vous considériez comme « le fils spirituel de Thomas Sankara », et que c’est la raison pour laquelle vous avez choisi ce nom d’artiste. Vous reconnaissez, plus d’un mois après la publication de cet article, avoir « joué un rôle dans cette pagaille ». Soit. Je maintiens pour ma part que vous m’avez dit avoir dîné avec Blaise Compaoré et que vous avez mentionné une collaboration avec Patience Dabany.

Ainsi situé, je pense qu’il s’agit de la parole d’Ismaël Sankara contre celle de Pascal Airault. Le journaliste n’insiste pas sur le fait qu’Ismaël soit le fils de Thomas Sankara (c’est l’erreur que commettent ses détracteurs) mais affirme dans ses deux derniers articles qu’Ismaël Sankara a avoué qu’il était le fils du père de la révolution burkinabè. Sur ce point, personne ne peut donner raison à l’un ou l’autre sauf un témoin direct de cette affaire. Qui témoignera sans parti pris ? Difficile de savoir surtout que certains journalistes considèrent ce problème comme une affaire personnelle. Personne ne cherche à savoir si Ismaël a menti au journaliste ou pas. Non. On veut juste démontrer que c’est le journaliste qui ment. Une situation à la base d’une polémique qui n’a pas sa raison d’être sauf que certains veulent la lier à un règlement de compte politique. C’est possible…

L’artiste reconnait avoir contribué à cette confusion : « Je veux que tout le monde sache que je ne suis pas parfait, j’ai joué un rôle dans cette pagaille ». Alors, Ismaël a-t-il dit qu’il est le fils de Sankara ou pas ? Il l’a dit. S’il l’a dit alors on dira qu’il a menti au journaliste. Conclusion, il est un menteur. Le reproche qu’on peut faire à ce dernier aussi, c’est qu’il n’a pas vérifié si Ismaël Sankara disait la vérité. Sinon, le journaliste a simplement écrit ce que le jeune homme a dit et je reprends un extrait de son droit de réponse: « j’aimerais que les gens sachent que j’ai dit que je suis le fils de Thomas Sankara, mais je n’ai pas dit ça comme raison principale de mon interview« 

Les journalistes n’analysent pas le problème sur le vrai angle, j’ose le dire. En écrivant dans le portrait qu’Ismaël Sankara était le fils de Thomas Sankara, le journaliste a cru en la bonne foi du jeune artiste qui le lui a dit. Si le journaliste avait prétendu faire une enquête, j’aurais peut-être soutenu ceux qui pensent qu’il s’agissait d’une manœuvre à caractère politique. Les deux se sont croisés. Ils se sont dit des choses. Personne ne saura ce qu’ils se sont dits exactement. Alors, laissons Ismaël Sankara et Pascal Airault régler leur affaire au lieu de nous embêter avec cette fausse histoire. Sinon, vous nous fatiguez ! Et, je le répète, qu’Ismaël Saba dit Ismaël Sankara soit le fils de Thomas Sankara ou pas, cela ne changera rien à l’histoire.

En lisant ce billet, certains penseront que je défend Pascal Airault. Ce n’est pas le cas. Je veux aussi montrer que dans cette affaire, il n’y a pas une victime et un bourreau.

 

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